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  • Candyland

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Candyland Jax Miller Flammarion Ombres Noires Août 2017 573 pages traduites par Claire-Marie Clévy Thriller Chronique 3 décembre 2017 Lecture de ce dimanche, et à nouveau je dois remercier mon bibliothécaire de la médiathèque de Malakoff, qui m'a parfaitement cernée en me mettant entre les mains ce roman tout juste enregistré. Cela devrait peut-être m'inquiéter d'ailleurs.... Joke ! Welcome in a Dark, very Dark american Tale.... Once upon a time ..... « On vivra dans une maison en sucre, au milieu de la forêt la plus verte qu'on puisse imaginer. Et on mangera les lits et les chaises jusqu'à ce que notre sang se change en sirop. On fera l'amour dans les sucettes, on s'embrassera dans la noix de coco. On aura peut-être un ou deux enfants. Il nous faudra un labrador chocolat, aussi, et on conduira des voitures de luxe et on mangera comme des rois, si loin dans la forêt que personne ne nous dérangera jamais. Si loin qu'on arrivera même plus à se souvenir de Cane. » Cane, qui fut considéré comme le cœur sucré de l'Amérique, ville minière de Pennsylvanie, où tombe une neige de cendre, après que toutes les exploitations soient condamnées, devenant un centre névralgique du trafic de gnôle, trois familles se partageant le gâteau, puis l'époque étant au chimique, de vente en masse de Met amphétamines. Si vous voulez vous changer les idées, allez au Parc d'attractions Candyland, montez sur la grande roue, payez-vous un méga trip jusqu'au ciel pour redescendre bien vite en enfer, où le sucre n'est pas réconfortant, non ! Suintant des forêts d'érables, utilisé sous tous ses formes dans la boutique " La maison du sucre" par sa géniale propriétaire Sadie, il est le piège dans lequel s'engluent, telles des mouches, tous les protagonistes de ce conte lugubre et superbe. À l'extérieur de la ville, dans un paradis de pureté et de rectitude morale vivent les Amish. Utilisant le penn-deutch pour communiquer, ces "Allemands" bloqués dans un autre temps, considèrent tous les étrangers comme des anglais. C'est dans cette communauté que naît et grandit Sadie Gingerich. Atteignant ses 16 ans en 1982, elle part pour le monde moderne afin de vivre le rite de passage à l'âge adulte. Au terme de son séjour, elle devra décider de son retour chez elle ou de rester dans l'Amérique actuelle. En parallèle, nous suivons William Braxton à quelques jours de sa retraite de policier, de nos jours, appelé sur une scène de crime à l'entrée d'une mine abandonnée. C'est Thomas Gingerich, le fils de Sadie la victime. La meurtrière désignée serait Allison, la nièce de Braxton. Bientôt Sadie et Danny le père de l'accusée se rencontrent.... Description passionnée et passionnante de la « communauté Amish, des habitants des montagnes isolées du Nord et des villes abandonnées de la Rust Belt « , c'est un thriller flamboyant malgré sa noirceur, presque surnaturel et entre deux mondes, humain malgré l'indicible cruauté qui règne dans ce no man's Land terrible, et une superbe et bouleversante histoire d'amour certes venimeuse, mais éternelle et magnifique. Grand livre ! Nécessaire afin de témoigner du désespoir d'une Amérique rurale à bout et du malheur de ces cités du Nord laminées par la drogue et la pauvreté. Quelle lecture ! Quatrième de couverture Candyland n'est pas un conte ordinaire. C'est l'Amérique. Il était une fois Sadie Gingerich, ancienne amish, seule dans sa confiserie d'une ville minière de Pennsylvanie. Sa vie va brutalement changer lorsque son fils est assassiné par sa petite amie, Allison. Cruauté du destin, Sadie fait la rencontre de Danny, le père d'Allison, en proie à ses propres démons. Leurs lourds passés et le choc du meurtre s'entremêlent pendant l'enquête de police, révélant une vérité indicible. Entre les doux pâturages de la communauté amish, les montagnes isolées du Nord et les villes minières abandonnées de la Rust Belt, la vie et l'amour sont broyés, laminés par la drogue et la pauvreté de l'Amérique rurale. Un lieu où les rêves ne se réalisent pas, où les fins heureuses n'existent pas. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les mille talents d'Euridice Gusmao

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les mille talents d'Euridice Gusmao Martha Batalha Denoël 2016 248 pages traduites du portugais ( Brésil ) par Diniz Galhos Roman Chronique 1 août 2018 Années 60, Rio de Janeiro, dans un quartier résidentiel de la petite bourgeoisie, Euridice s'est marié à Antenor qui travaille dans une banque. Euridice a beaucoup de mal à comprendre ce que l'on veut d'elle, ce que la société, son mari, l'opinion attend d'elle. Elle est un être d'exception qui depuis la fugue de chez leurs parents de sa sœur aînée, voici quelques années, s'évertue à s'empêcher de sortir du rôle de la bonne épouse invisible, mère au foyer. Mais la nature revient toujours au galop quoique l'on fasse malgré le mépris affiché par l'entourage, les voisins. Elle tente plusieurs aventures, montent plusieurs projets avec succès, mais est toujours rabrouée et vite remise à sa place principalement par son mari. Deux enfants en deux ans de mariage, deux projets abandonnés, Euridice décide alors de se désinvestire de tout, de sa propre vie, d'elle-même. Que ce soit son poids, ses obligations conjugales, sa recherche d'un but à son existence. Un jour quelqu'un sonne à la porte.... Une très belle galerie de portraits tant féminins que des pères, maris, amants.... une description également de la société brésilienne depuis la fin du XIX ème siècle jusqu'aux 60's. J'ai un peu regretté que ce ne soit plus détaillé quant aux contexte politique ou économique de l'époque. Cependant, une réelle finesse d'analyse de la psychologie des intervenants, du pourquoi et comment chacun est devenu ce qu'il est au moment de ce récit. Très agréable à lire, un ton doucement ironique, comme si rien n'était vraiment grave. Un joli moment de lecture, plus profond qu'il pourrait y paraître au départ. Quatrième de couverture L'histoire d'Euridice Gusmão, ça pourrait être la vôtre, ou la mienne. Celle de toutes les femmes à qui on explique qu'elles ne doivent pas trop penser. Et qui choisissent de faire autrement. « Responsable de l'augmentation de 100 % du noyau familial en moins de deux ans, Euridice décida de se désinvestir de l'aspect physique de ses devoirs matrimoniaux. Comme il était impossible de faire entendre raison à Antenor, elle se fit comprendre par les kilos qu'elle accumula. C'est vrai, les kilos parlent, les kilos crient, et exigent - Ne me touche plus jamais. Euridice faisait durer le café du matin jusqu'au petit déjeuner de dix heures, le déjeuner jusqu'au goûter de quatre heures, et le dîner jusqu'au souper de neuf heures. Euridice gagna trois mentons. Constatant qu'elle avait atteint la ligne, cette ligne à partir de laquelle son mari ne s'approcherait plus d'elle, elle adopta à nouveau un rythme alimentaire sain ». Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le Roi Fol

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Roi Fol Laurent Decaux XO Editions 12 septembre 2019 336 pages Historique Chronique 14 septembre 2019 Ne pensez pas retrouver dans ce deuxième roman de Laurent Decaux les personnages du Seigneur de Charny, peut-être reviendront-ils plus tard. Cette fois l'auteur a voulu mettre en scène et valeur Charles VI dit le Fou déjà croisé dix ans plus tôt. Un destin particulier pour le fils de Charles V le Sage et de Jeanne la Folle, tristement célèbre. La malédiction maternelle semble frapper son garçon devenu roi à seulement 14 ans. Pendant la régence, ses oncles Philippe le Hardi et Jean de Berry, entre autres, se sont enrichis sur le dos du peuple et de la cassette royale. Il n'en est plus question en 1392, Charles VI veut reprendre la main et sauver son beau pays. Avec l'aide des anciens conseillers de son père, Olivier de Clisson connétable, Bureau de la Rivière chambellan, Renaud Le Mercier grand argentier, des roturiers tout au service du roi, rebaptisés les marmousets par le peuple et les jaloux ( un marmouset est un singe de foire, méchant et voleur), le roi veut enfin mettre un terme à la guerre avec l'Angleterre, remplir le Trésor royal, relancer le commerce, œuvrer à la réunification de l'Eglise scindée entre Rome et Avignon par le grand schisme d'Occident. " Ses conseillers n'attendaient pas de lui des preuves d'intelligence. Ils exigeaient une forme d'éclat transcendant. La féodalité arrivait à son terme. L'absolutisme commençait, avec son caractère divin et sacré." Tout sourit à Charles VI, après deux filles le voici père d'un fils, enfin, la lignée est assurée. Cela est sans compter avec les appétits de sa femme Isabeau qui, se sentant délaissée depuis que son mari à une mission, cherche le réconfort entre les bras d'hommes pas toujours recommandables. Et le dernier en date, Pierre de Craon, ancien mercenaire de 50 ans, qui fut le favori du frère du roi, Louis d'Orléans, rejeté dans l'obscurité grâce à l'intervention des marmousets et en particulier de Olivier de Clisson, sera à l'origine de quarante années de guerre, trahisons, horreurs. Après qu'il eut agressé Clisson, il s'enfuit chez son cousin Jean de Montfort, duc de Bretagne. Charles VI ne peut laisser ce crime contre un des serviteurs de l'état impuni... Conduire l'ost en terre bretonne pour châtier Monfort, bien que rien ne prouve son implication dans les actes de Craon, est la priorité. Adieu donc les projets de Croisade tant espérée par Louis d'Orléans et son épouse Valentine Visconti, pas de règlement immédiat du schisme d'Occident.... Laurent Decaux introduit d'autres personnages, des proches des marmousets ou des oncles : Paul de Limbourg peintre et miniaturiste, Nicolas Flamel, le cuisinier Taillevent, tous trois figures réelles de l'Histoire ; ajoutez Florie la petite fille de Bureau de la Rivière, Yvain de Béarn, Milon de Joinville, la nourrice Margot, la servante Thiphaine, Rémi le simplet, Guillaume d'Avoir, créés pour les besoins de l'intrigue. En les suivant, nous entrons dans les palais, les alcôves, à la cour, dans les domaines provinciaux, les ateliers d'artistes, la maison de villégiature du roi, nous visitons Paris au XIV ème siècle, accompagnons les armées vers la Bretagne, nous nous retrouvons dans des décors en 3D. Et surtout, ce récit, plus basé sur les intrigues politiques, la psychologie, moins roman de cape et d'épée, nous permet d'accompagner Charles lors de sa bascule dans la folie. Malgré cela, sentant que sa faiblesse pourrait mettre la France en grand danger, il prévoit, lui jeune homme, son testament. Son seul but : sauver le royaume de ses oncles rapaces, de sa femme Isabeau, préserver l'héritage de son fils .... Mais cela sera-t-il possible ? Un opus plus intime, bouleversant, éclairant sur une Histoire de France dont les étapes sont souvent le résultat de comportements infimes, comme l'adultère d'une reine ici. Extrêmement bien écrit, construit, ce livre nous rapproche de Charles, crée un lien d'empathie avec ce pauvre Roi, et nous permet de nous réapproprier notre histoire commune avec h majuscule ou non. Du très bel ouvrage ! Quatrième de couverture Au début de l'année 1392, tous les rêves sont permis à Charles VI. La reine Isabeau vient d'accoucher d'un fils, le pays retrouve la prospérité, la guerre avec l'Angleterre touche à sa fin. Mais, en quelques mois, un scandale d'adultère, un attentat contre son premier ministre, une maladie inexplicable s'abattent sur le jeune roi. Charles diminué par ses crises de démence, les factieux s'agitent en coulisse. à la cour, le vice est l'affaire de tous et l'ambition n'est pas l'apanage des grands. Dans l'incroyable entreprise de démolition d'un règne, le spéculateur Nicolas Flamel, l'Italienne Valentine Visconti, le peintre Paul de Limbourg et le cuisinier Taillevent auront tous un rôle à jouer. La France en sera quitte pour cinquante années de chaos. Complots, joutes sanglantes, plaisirs débridés, Le Roi fol est le roman d'une France médiévale exaltée, soumise à toutes les passions. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Echange Fatal

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Echange Fatal Siobhan MacDonald L'Archipel 2016 340 pages traduites par Antoine Guillemain Thriller Chronique 3 janvier 2018 Un simple échange de maisons entre l'Irlande et New York et deux familles vont être changées à jamais. Faute aux mensonges et à une erreur de jugement. D'abord un prologue qui fait froid dans le dos, une porte de coffre de voiture qui claque, un père paniqué ne sachant répondre à ses enfants : Où est maman ? J'ai beaucoup apprécié la mise en place maîtrisée de chaque côté de l'océan. En premier la famille O'Brien, Kate, Mannix, leur fils Fergus et leur fille Izzy. Fergus demande beaucoup de soin il est spécial, et cela ne plaît pas à un petit caïd de l'école. Kate veut trouver une solution, elle se noie un peu, elle sent son couple fragile et plus que tout elle veut rendre le sourire à ses enfants. Du côté de Manhattan, les Harvey, Oscar, sa femme Hazel, leur fils Elliott et sa sœur aînée Jess. Hazel est très traumatisée par une agression qu'elle a subi, elle ne s'en remet pas. Qui est le coupable ? L'auteure nous laisse tout imaginer.... Elle veut se retrouver, et souhaite retourner après 15 ans d'exil aux USA, revenir pour Thanksgiving dans sa ville natale en Irlande. Ainsi Kate et Hazel vont organiser ce qui semble une bonne idée, via un site, l'échange de la maison de Curragower Falls contre l'appartement de standing new-yorkais. Cependant, beaucoup de graves incidents dans la vie des uns et des autres semblent mettre les deux familles en danger sans que l'on comprenne tout. Tout est trouble dans les relations des couples. Un tel voyage est-il souhaitable ? C'est une fuite en avant, une parenthèse que les deux femmes veulent offrir à leurs tribus. Tout est distillé avec art, les informations nous parviennent au compte goutte, la description des fêtes organisées à NewYork ou en Irlande en même temps que les drames se nouent est une réussite, puis..... Et puis cela devient classique, très classique. Pour moi trop, car le début m'avait vraiment fait saliver.... Un peu déçue, j'attendais un super retournement de situation, non ! Cela reste un thriller de bonne facture, bien écrit, campant bien les personnages, mais en fin d'histoire pas transcendant. Il aurait pu ! Quatrième de couverture Plus jamais vous n'échangerez votre maison avec des inconnus... Pour les vacances de la Toussaint, Kate et Hazel décident d'échanger leurs domiciles. Kate est irlandaise et pense qu'une semaine à New York sera salvatrice pour son couple et sa famille.Hazel vit à Manhattan et rêve de retourner à Limerick, sur les terres de son enfance, avec son mari et leurs deux enfants. Mais les vacances idylliques virent au cauchemar. Quand s'ouvre ce roman, un coffre de voiture se referme. À l'intérieur, le cadavre d'une femme... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le voile des apparences

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le voile des apparences Natacha Calestrémé Albin Michel 27 mai 2015 325 pages Polar & fantastique Chronique 21 octobre 2017 Tome 2 de la Trilogie consacrée aux enquêtes du major Yoann Clivel dit le basque à la DPJ avenue du Maine à Paris.Oui de la joie à retrouver Yoann Clivel, major de la police judiciaire au poste avenue du Maine dans le 14eme arrondissement, ainsi que son équipe composée de Christian, Jane et Marc Honfleur. Également, reviennent sa compagne Alisha et son fils Nathan. Encore une fois la médiathèque de la Canopée a rangé ce livre dans les polars fantastiques. Je dirais plutôt, puisqu'on reste dans notre monde, un polar surnaturel, les morts parlent aux vivants par le biais de Nathan aux aptitudes médiumniques, et celle d'un autre jeune homme très particulier que Yoann va rencontrer dans des conditions exceptionnelles et dramatiques. La brigade va être durement frappée au tout début de ce récit et Yoann déjà sérieusement bouleversé par le mystère de la mort de son père quand il était enfant, va donc se mettre en congé et entamer une analyse en milieu hospitalier. Des choses étranges se déroulent sous ses yeux et même si il est épuisé moralement et physiquement, l'oeil du policier reste toujours ouvert. Il tique.... Bientôt les parents d'un des hospitalisés viennent lui demander de l'aide pour leur enfant Sam. Celui-ci autiste reçoit de curieux messages.... Un opus que j'ai lu vite avec bonheur, je souligne encore la police extrêmement agréable pour les yeux, les thèmes abordés tels que les dons médiumniques, le rapport aux morts, la frontière mince entre nos mondes, mais aussi la gémellité. Une certaine dénonciation également de l'usage des psychotropes, anxiolytiques et autres joyeusetés par facilité par quelques psychiatres encore trop nombreux, et de la prise en charge thérapeutique catastrophique de certains malades ou handicapés par un corps médical retardataire et campé sur ses positions stupidement. L'ayant constaté moimême, je ne peux qu'applaudir à chaque fois qu'on le rappellera. Donc un bel épisode pour une trilogie surnaturelle et engagée quant à l'écologie ou la médecine propre, suffisamment rare pour le souligner. Quatrième de couverture Peut-on communiquer avec les morts ? Après une série d'événements tragiques, Yoann Clivel, flic brillant de la police judiciaire, se rend dans un hôpital psychiatrique. Il y fait la connaissance d'un jeune homme atteint d'autisme qui communique avec les morts. L'un de ses « fantômes » est une femme qui prétend avoir été assassinée. Supercherie ? Délire d'un malade mental ? Ou piste à prendre au sérieux ? Happé par les méandres de cette affaire, Clivel se retrouve face à une autre énigme : l'assassinat de son propre père lorsqu'il était enfant... À la frontière du paranormal et du thriller, Le voile des apparences confirme l'univers singulier et très documenté de l'auteur du Testament des abeilles. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La vraie vie

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La vraie vie Adeline Dieudonné L'Iconoclaste 2018 266 pages Roman Chronique 8 janvier 2019 Chronique d'un drame annoncé, cinq ans traversés par une famille dans un quartier résidentiel appelé le Démo, racontés par la fille adolescente. Esprit acéré, corrosif, enfant surdouée en mathématique et physique, elle sait tirer des plans sur la comète, imaginer des solutions incroyables à l'énorme problème que représente la violence sourde et soudain explosive qui règne dans la maison. Espérer la protection de sa mère est une cause perdue, cette dernière est une " amibe" dixit notre narratrice. Quatre chambres dans le pavillon dont une pour les cadavres.... En fait les trophées de chasse du père. Parmi tous ces massacres, la tête d'une hyène. Notre amie est persuadée qu'elle parle, qu'elle contient tout le mal qui se manifeste dans cette demeure de l'enfer. Au milieu de toute cette ambiance lourde, anxiogène, un rire retentit encore, celui de Gilles, le petit frère adoré. Pour lui, elle est prête à tout. Et justement, un jour ordinaire en fin d'après midi, une abomination change tout. Le temps s'arrête, le gamin est traumatisé, en apnée. Aucune prise en charge psychologique de la part des parents, les enfants doivent se débrouiller avec les souvenirs de la scène d'horreur dont ils ont été témoins.... Gilles s'enfonce de plus en plus, son regard s'assombrit... La hyène ne prendrait-elle pas possession de lui ? Il faut agir.... Il faut remonter le temps.... Le ton plein d'humour acide ne peut faire oublier évidemment le désespoir sous-jacent de cette jeune fille, se mouvant dans un monde où tout peut exploser en violence inouïe d'une seconde à l'autre. Bien sûr, elle a développé un radar pour capter les changements d'atmosphère, d'humeur du paternel, du frère.... Elle est une vigie, une guerrière.... Elle trouve des alliés à l'extérieur du pavillon, mais cela ne sera pas forcément suffisant, car ceux-ci ne savent pas ce que vivre dans une telle maison signifie. Cela va empirer, aller très, très loin... Cinq ans donc pour la mise en place complète de la tragédie.... Cinq ans pour reprendre contact avec la part cachée innocente de Gilles encore préservée, et la sienne propre. Un univers à part qu'on pourrait croire fantasmé, outré, qui cependant décrit parfaitement la réalité vécue par des milliers d'enfants dans des foyers où la maltraitance et la haine ont élu domicile. Un premier roman récompensé, une plume très reconnaissable et talentueuse. La trajectoire de cette auteure sera ascendante car d'une fulgurante vérité. Quatrième de couverture C’est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu’au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent. Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l’autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l’existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l’espoir fou que tout s’arrange un jour. D’une plume drôle et fulgurante, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages, entiers. Un univers acide et sensuel. Elle signe un roman coup de poing. Prix du roman FNAC 2018 Prix Livre et culture 2020 Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La mort s'invite à Pemberley

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La mort s'invite à Pemberley Phyllis Dorothy James Fayard et Audiolib 2012 392 pages traduites par Odile Demange, lu par Guila Clara Kessous, 10 h 23 Polar Chronique 15 janvier 2019 Également adapté en série par la BBC en 2013. Comme d'habitude, je n'ai pas pris connaissance de la quatrième de couverture avant de découvrir ce texte pour être dans les mêmes conditions qu'une personne dans l'incapacité de lire. Également, c'est un choix personnel de lectrice. Dernier roman de P. D. James où celle-ci se donne le droit de reprendre, pour notre plus grande joie, des personnages célèbres créés par une de ses auteures favorites, Jane Austen, et pour le plaisir et avec beaucoup d'humour, du roman célébrissime, monument anglais, " Orgueil et préjugés", rien de moins. Il faut être gonflé. Ainsi, nous retrouvons Elizabeth, mariée enfin à Darcy après moult aventures récapitulées rapidement en début de roman. Il ont deux enfants et vivent dans le Derbyshire, à Pemberley, domaine familial des Darcy depuis .... toujours, semble-t-il ! La veille du grand bal de la duchesse Ann, événement annuel incontournable de la bonne société, attendu par tous avec impatience, des invités prestigieux à la domesticité, arrive enfin. Le château bruisse de l'effervescence des préparatifs, certains amis et proches débarquent déjà, dont un cousin de Darcy, le Colonel Fitzwilliam, et Jane, la sœur de Elisabeth. La soirée se déroule normalement dans la petite salle à manger, les hommes se retirent ensuite pour fumer et parler. Le colonel décide de faire une dernière promenade digestive... Peu après son départ, des cris hystériques retentissent sur le porche de la maison.... C'est la jeune soeur de Elizabeth et Jane, Lydie, mariée à l'affreux George Wickham. Elle est comme folle ! Haineuse qui plus est et incontrôlable ! On comprend aux bribes extirpées de ses lèvres, que son mari et un de leur ami, Denny, sont encore dans le bois de Pemberley. Dans le cabriolet, loué par Wickham, décidé à conduire sa femme chez les Darcy pour le bal, même si elle n'est pas invitée ni lui d'ailleurs, persona non grata, une violente dispute oppose les deux hommes. Denny est sorti brusquement de la voiture, armé et en colère. Le drame se noue alors.... Wickham part à sa recherche et tous deux disparaissent.... Et vous voilà au début d'un policier historique fleurant bon le mystère, la causticité, la truculence auxquelles nous a habitués la grande dame de la littérature qu'est P.D. James. Cette suite policière au chef d'oeuvre pré-cité est une formidable occasion pour l'auteure de compléter le portrait qu'elle dresse de cette société anglaise du début du XIX ème siècle, ancrant l'action dans une réalité événementielle, au contraire de Jane Austen qui jamais ne parla de Révolution française ni de guerre. Un flou artistique pour se concentrer sur la psychologie de ses personnages dans un imbroglio romantique. Ici, effectivement il y a toujours quelque idylle, en particulier concernant Georgiana, la sœur de Darcy, mais ce n'est pas le sujet. Un meurtre donc, un procès, un tsunami qui s'abat du côté des employeurs et de la bonne société, mais aussi du côté des domestiques. Les vies des uns et des autres sont inextricablement mêlées. Ainsi l'écrivaine peut traiter des sujets de société de l'Angleterre georgienne et du fonctionnement de la justice d'alors, qui vous laissera pantois. Le poids du passé sur le destin de tous est lourd, la limite entre la culpabilité et l'innocence ténue. Cette suite criminelle à " Orgueil et préjugés" m'a beaucoup plu, servie par la voix très agréable avec un grain reconnaissable de Guila Clara Kessous. De plus, sa précision dans sa diction un peu précieuse parfois, pour coller à cette ambiance anglaise du début du XIXe siècle, est parfaite. Elle campe avec beaucoup de verve et de drôlerie, tous les personnages des plus doux et féminins aux plus caricaturaux et hauts en couleurs. Un régal ! Une belle performance de comédienne ! Sa biographie impressionnante au service du théâtre, du spectacle vivant et de la littérature, l'a menée à recevoir les titres de Chevalier des Arts et Lettres et depuis 2012 d'Artiste de la paix de l'UNESCO pour l'ensemble de son travail. La femme idéale donc pour prêter sa voix à un fleuron de l'œuvre de la prestigieuse et étonnante P.D. James. Saviez-vous qu'elle exerça diverses fonctions à la section criminelle du ministère anglais de l'intérieur jusqu'en 1979 ? Transgressive mine de rien, maniant avec dextérité sadisme, humour anglais et analyse sociale caustique et avant-gardiste, elle est une incontournable de la littérature policière. Les Éditions Fayard ont publié ses 19 romans. Et la fin ? Me direz-vous ... Tout à fait insoupçonnable ! Régalez-vous ! Quatrième de couverture Rien ne semble devoir troubler l'existence ordonnée et protégée de Pemberley, le domaine ancestral de la famille Darcy, dans le Derbyshire, ni perturber le bonheur conjugal de la maitresse des lieux, Elizabeth Darcy. Elle est la mère de deux charmants bambins; sa sœur préférée, Jane, et son mari, Bingley, habitent à moins de trente kilomètres de là; et son père adulé, Mr Bennet, vient régulièrement en visite, attiré par l'imposante bibliothèque du château. Mais cette félicité se trouve soudain menacée lorsque, à la veille du bal d'automne, un drame contraint les Darcy à recevoir sous leur toit la jeune sœur d'Elizabeth et son mari, que leurs frasques passées ont rendu indésirables à Pemberley. Avec eux s'invitent la mort, la suspicion et la résurgence de rancunes anciennes. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Pachinko

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Pachinko Min Jin Lee Charleston Janvier 2021 622 pages traduites par Laura Bourgeois Historique Chronique 30 juin 2021 « - Go-saeng, dit Yangjin. Le destin d'une femme est de souffrir. - Oui, Go-saeng, répéta Kyunghee. Toute sa vie, Sunja avait entendu cet adage martelé par les femmes. Elles devaient forcément vivre dans la souffrance - en tant que fille, en tant qu'épouse, en tant que mère - et mourir dans la souffrance, tel était leur destin. Go-saeng... Ce mot lui filait la nausée. Y avait-il une autre voie que l'endurance ? » Le Pachinko est un appareil, mélange de flipper et de machine à sous, prisé des japonnais. Les établissements de jeu sont généralement tenus par des Coréens qui n'ont pas beaucoup de choix de carrière au Japon, victimes de racisme et de mesures de privations des libertés même nés sur le sol nippon. Ils restent pour toujours des ganjin, des étrangers au même titre que les Chinois, soupçonnés d'être des criminels, des yakuzas, considérés par les colonisateurs japonais comme des inférieurs. À l'occupation du sol, l'Empire du levant ajoute la déportation de milliers de Coréens mourant de faim chez eux puis au Japon. Des Coréens qui sont partis de leur terre maternelle avant la seconde Guerre mondiale, qui n'ont donc pas connu leur pays coupé en deux. Bloqués au Japon où ils n'ont pas d'avenir, ils ne peuvent revenir non plus sur la terre de leurs ancêtres : pour certains leurs biens sur place ont été confisqués par la dictature communiste, pour d'autres, tout a été soufflé par le vent de l'Histoire. Ces Coréens du Japon sont donc apatrides, piégés, en apnée, comment se construire personnellement dans ce contexte, comment envisager un avenir ? L'auteure, grâce à cette fresque historique magnifique, puissante, bouleversante, originale, surtout pour nous occidentaux, m'a bluffée : elle traite du racisme, de la colonisation, de la guerre, de la condition féminine, des rapports parents-enfants, d'héritage, de passation de témoin intergénérationnel, en nous contant le destin de femmes et d'hommes de la même famille en Corée puis au Japon. Son empathie et sa bienveillance envers ces ombres du passé sont entières. Nous suivons pas à pas Sunja, jeune villageoise timide et naïve de 1930 à 1989... Séduite par un Coréen riche venu du Japon, (on apprendra plus tard qu'il est marié à la fille d'un yakuza), elle tombe enceinte alors qu'elle même n'est qu'une enfant. Sa mère Yangjin, tient une pension de famille où arrive bientôt un voyageur en chemin vers le Japon. Le jeune pasteur presbytérien Baek Isak en effet projette de rejoindre son frère Baek Joseb à Osaka. Mais, de constitution fragile, Isak tombe très malade sitôt installé à la pension : récidive de tuberculose. Les deux femmes décident de l'isoler des autres résidents et de le soigner. Le destin vient de s'inviter dans l'existence paisible de ces Coréennes, déjà menacées sans qu'elles le sachent, par la foudre que la seconde Guerre Mondiale va faire s'abattre. Un ouragan se déchaînera sur le pays tout entier et leur petite bourgade en particulier. Min Jin Lee est une autrice surdouée, son texte est d'une grande délicatesse quant aux analyses de la psyché de chaque personnage et des conditions politiques, économiques, ayant mené à la colonisation puis la déportation et la maltraitance par le Japon de leur victimes Coréennes et Chinoises. Les protagonistes de ce récit somptueux, exceptionnel, sont tous assujettis à un destin implacable par on ne sait quel dieu vengeur, mais aussi par les traditions, croyances et codes de l'honneur de leur pays d'origine fantasmé et du Japon. Le mélange est explosif, détonant et provoque la ruine de plusieurs vies. Cette histoire particulière apporte sa pierre à la Tragédie humaine universelle et intemporelle. D'une beauté, d'une cruauté, d'une poésie infinies, ce roman est à part, c'est un chef-d'œuvre absolu, précieux, indispensable, incontournable. Je remercie la Médiathèque Pablo Neruda de Malakoff de l'avoir ajouté à son catalogue. Quatrième de couverture « Une histoire puissante sur la résilience et la compassion. » Barack Obama Début des années 1920, dans un petit village coréen, la jeune Sunja se laisse séduire par un riche étranger. Lorsqu'elle tombe enceinte et apprend que son amant est déjà marié au Japon, elle refuse la solution qu'il lui propose : devenir son épouse coréenne. Ce refus est le point de départ d'un exil qui s'étendra sur quatre générations. Pour éviter la ruine et le déshonneur à sa famille, Sunja épouse Isak, un pasteur chrétien qu'elle connaît à peine et qui lui propose une nouvelle vie au Japon. S'étendant sur huit décennies et quatre générations, découvrez le récit épique d'une famille rejetée par deux pays, aux prises avec l'histoire et secouée par des questions d'identité, d'amour, de mort et de survie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Orphelines

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Orphelines Franck Bouysse VDP Voir De Près Septembre 2021 ​ Thriller Chronique 7 janvier 2022 « Mais un jour le coupable délaissa les sentiers faciles Pour emprunter les sentiers périlleux et mener Le juste en terres infertiles. » Le Mariage du ciel et de l'enfer, William Blake Même lorsque Franck Bouysse signe un polar plus classique dans sa forme, il réussit toujours à nous ferrer grâce à la qualité exceptionnelle de son écriture, l'originalité de ses images et sa soudaine créativité stylistique. On peut vraiment penser au début plonger dans un parfait exemple de fiction noire, dans un décor citadin éloigné de certains opus précédents, incroyables thrillers de terroir aux ombres abyssales, et puis non ... Le coup part subitement, stupeur des chapitres en italique d'une brutalité folle, expressions de démences, de douleur suffoquantes... Rythme brisés, mots répétés à l'infini comme les craquements d'un crâne tapant sur un mur encore et encore.... Un duo de flics touchant, un doute distillé lentement, sûrement, un dénouement imprévu. Un polar parfait ! Lu vite en étant à la fois bluffée par le professionnalisme de l'écrivain et par sa capacité à prendre des risques, à rester toujours sur le fil du rasoir.... sans se couper, sans décevoir. Quatrième de couverture Une ambiance pesante et morose s'est installée sur la ville. Un criminel tapi dans l'ombre observe et s'amuse avec les deux flics qui le poursuivent. La noirceur de son âme ne fait aucun doute depuis qu'un corps de femme massacré a été découvert...Crime après crime, Bélony et Dalençon voient ce meurtrier leur glisser entre les doigts. Le capitaine Jacques Bélony, "vieux flic de la Criminelle", vient de perdre sa femme et sa fille dans un accident de voiture, tandis que Marie Dalençon, sa jeune collègue, subit les tourments de relations amoureuses chaotiques. Mais ils doivent coûte que coûte arrêter ce meurtrier qui s'attaque à des femmes isolées... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Comment te dire

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Comment te dire Melissa Bellevigne City Editions 3 novembre 2022 288 pages Feel-good Chronique 7 novembre 2021 Un roman d'amour et d'amitié aux accents vintage, réconfortant pour tous ceux qui furent fans de Céliiiiiiiiine, je plaisante quoique... , romantisme et optimisme au programme même si teintés de mélancolie et de tristesse parfois. L'autrice situe son récit entre sa Savoie natale et la ville très British de Folkestone où elle réside maintenant avec ses quatre enfants et son mari. Arthur le romancier et Emily la fleuriste ont en eux beaucoup de Melissa Bellevigne qui signe ici une histoire bien et adroitement écrite, soutenant le suspense jusqu'à la fin quant au départ précipité et incompréhensible de la mère du jeune homme alors qu'il était enfant. Emily également a eu son lot de malheurs et éprouve énormément de gratitude pour cet auteur découvert par hasard qui lui a redonné, sans le savoir, l'espérance en l'avenir. La rencontre a lieu à Genève au salon du livre, un rendez-vous manqué entre deux pudiques et timides... Mais le regard échangé transforme à jamais leurs vies. Vous l'avez compris une romance très anglaise débute, style "Coup de foudre à Notting Hill" and Co. En parallèle, pour apporter de la profondeur au récit, nous découvrons l'échange de lettres entre les parents de Arthur, pendant des années de souffrance, après la fuite désespérée de la jeune maman. Deux vies gâchées, brisées, et en écho celles des enfants, des proches... Arthur et Emily seront-ils capables de tirer les leçons du passé ? Melissa Bellevigne ajoute des personnages secondaires qui relancent adroitement et avec humour l'action, dont Philip, le meilleur ami de Arthur qui lui dit très justement : "Quand vas-tu enfin te rendre compte que tu n'es pas destiné à être malheureux, que ça ne dépend que de toi mais qu'il va un jour falloir que tu deviennes acteur de ta propre histoire ?" Phrase de bon sens que nous nous devons d'appliquer bien que ce soit particulièrement difficile aujourd'hui, certaines décisions nous échappant. Le but de l'auteure est de nous donner de l'espoir, de nous créer une bulle de dépaysement consolante et déconnectée de la réalité actuelle. Ce n'est absolument pas un livre s'inscrivant dans le courant New Romance, souvent très hot, inutilement. Je dirais même que ce livre romantique pourrait également plaire à des jeune filles. Même si ce type de littérature n'est pas forcément ma cup of tea, ce fut cependant une trêve, une suspension, une respiration, un moment de lecture très agréable, me tenant en alerte jusqu'au dénouement : le dévoilement du secret entourant le départ de la mère de Arthur. " Une histoire d'amour et d'amitié qui fait la part belle aux secondes chances, celles que nous vivrons tous un jour ou l'autre." Quatrième de couverture Arthur Neil est un auteur anglais de romans à succès. Plutôt introverti, il passe le plus clair de son temps plongé dans la rédaction de ses manuscrits, et auprès de son meilleur ami, Philip, un amoureux de la vie à l'humour détonnant. Au détour d'une séance de dédicace à Genève, Arthur croise le regard d'Emily, qui le trouble profondément. Déboussolé, il observe la jeune femme disparaître dans la foule sans parvenir à la retenir. Malgré la fugacité de l'instant, son souvenir s'inscrit de manière indélébile dans ses pensées. De retour en Angleterre, Arthur réalise qu'il est plus à l'aise entre les pages de son imaginaire que dans la vie réelle et sombre peu à peu dans la mélancolie. Encouragé par Phil, Arthur va pourtant tenter de retrouver Emily qu'il espère être la réponse à son vague-à-l 'âme. Brisés par les secrets de leurs passés respectifs, Emily et Arthur vont alors tenter de panser leurs blessures tout en troquant leurs peines contre des joies nouvelles. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La Découronnée

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Découronnée Claude Amoz Payot & Rivages 2017 231 pages Thriller Chronique 4 mars 2019 Un roman tout en délicatesse, en tendresse, en bienveillance, en poésie. Le regard que porte l'auteure sur Maia et Isabelle, la vieille femme en recherche de son enfant perdu depuis près de 60 ans et l'adolescente en quête d'une mère trop tôt disparue, entourée de mystère et de silence est doux, compréhensif. Le silence ! C'est bien lui qui, assourdissant, réveille en quelque sorte la statue de la Découronnée au bas de la rue en pente à Viâtre, ville au bord du Rhône, où vécurent Maia et sa famille pendant les années de guerre, où ont résidé Isabelle et ses parents quand elle avait cinq ans, et où habite depuis peu Johan, professeur de sciences revenu du Québec pour prendre un nouveau poste. Son frère, Guy, doit pendant son séjour à Viâtre s'occuper de leur nounou âgée de 75 ans en ses heures caniculaires. Les deux frères ont été élevés par Maia quand leur maman était incapable de le faire. Elle est aujourd'hui à Viâtre profitant du récent emménagement de Johan pour trouver des réponses à la disparition de son fils alors âgé de neuf mois, dans cette ville même. Claude Amoz a ainsi imaginé une drôle de ronde autour de ce petit appartement, autour de cette statue énigmatique de la Découronnée. Une mère est découronnée lorsque ses enfants ne sont plus à ses côtés, car ce sont eux qui forment sa couronne. Maia a cru qu'en accueillant avec son mari Sol des enfants, ceux des autres, toute sa vie, elle remplirait le vide. Mais la rafle de ces années de guerre au marché, ses mains qui se détachent de la barre du landeau pendant que d'autres mains emportent son bébé, tout cela dans un brouillard généré par la terreur des nazis, rien n'est oublié au contraire, tout lui revient en détails, violemment, douloureusement. Quant à Guy, ayant échangé son appartement près de la montagne, avec celui de Johan désireux d'aller escalader, il s'installe en cet été caniculaire, après avoir réussi à grimper la Montée de la Découronnée puis la volée de marches jusqu'au dernier étage sous les toits. Cet appartement, il s'y sent tout de suite bien, allant jusqu'à changer la place du lit dans la chambre, pour le positionner naturellement dans une alcôve. Comme s'il connaissait déjà ces lieux, que ceux-ci lui racontaient une histoire. Lorsque les papiers officiels du notaire arrivent concernant l'achat par Johan du bien, il ne peut s'empêcher d'ouvrir l'enveloppe.....le voilà parti à vouloir savoir qui sont les anciens propriétaires de cet appartement....il fait des comptes, des recoupements, quelques détails le surprennent. Le voici à élaborer des suppositions, des scénarios macabres. Sur internet il trouve les coordonnées de la fille de seize ans, Isabelle Sanchez... Il l'appelle.... Que n'a t'il pas fait ? Quatrième de couverture À Viâtre au bord du Rhône, c'est l'été. La chaleur est étouffante. Johan Mesel, passionné d'escalade, passe ses vacances dans l'appartement de son frère Guy à la montagne, et Guy s'installe dans le logement que Johan vient d'acheter en ville, dans la montée de La Découronnée. Un lieu qui le met mal à l'aise, il a l'impression que la présence des anciens occupants s'y fait encore sentir. Camille, aujourd'hui adolescente, a habité cet endroit. A l'époque où sa mère était encore vivante. Et d'ailleurs, comment est- elle morte ? Les souvenirs de Camille sont flous, comme si elle avait cherché à oublier... quoi exactement ? Claude Amoz, lauréate du prix du Polar SNCF pour son roman «Etoiles cannibales» nous emmène dans un labyrinthe de mystère où passé et présent se télescopent, où les crimes de la grande Histoire viennent ruiner les vies parfois longtemps après avoir été commis. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La dernière tempête

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La dernière tempête Ragnar Jonasson La Martinière 25 février 2021 288 pages traduites par Jean-Christophe Salaün Polar Chronique 8 juin 2022 « La vie s'écoulait avec lenteur tandis que les années s'envolaient et moi, je continuais de te parler dans le vide. » Ólafur Jóhann ólafsson, Almanach (2015). Cet opus se situe 25 ans avant le premier épisode, "La Dame de Reykjavik", et 10 ans avant le second, "L'île au secret". La tempête est double dans ce thriller glacé. Celle qui s'abat sur une ferme lors des fêtes de Noël et celle qui touche la psyché des acteurs de ce récit tragique. Hulda Hermansdóttir, policière à Reykjavik, est en perdition. Un drame affreux a détruit sa vie, a tout emporté. Elle est une maison sans fondation, un trou béant à la place du cœur et pourtant, elle reprend du service et se voit chargée d'un dossier épineux. Direction une scène de crime au bout du monde, dans un coin paumé, en zone rurale. Un flic du cru l'attend, peu habitué à traiter ce type d'enquête. Mais Hulda va-t-elle être capable d'assurer ? Nous oscillons en permanence entre le huis clos qui s'est déroulé dans cette ferme et les évènements survenus au domicile de l'inspectrice ce jour de réveillon maudit et le lendemain. Thriller extraordinairement mené de main de maître tout du long par Ragnar Jonasson, le suspense est à son comble, les battements du cœur accélérés dans une course folle à la vérité. Les deux familles sont en écho l'une de l'autre, bientôt une troisième se joindra à l'ensemble... Le cri des mères et des pères deviendra enragé, indescriptible, furieux et désespéré. Un polar crépusculaire, asphyxiant et terrifiant....la tempête se déchaîne autant sur la terre que sur nos âmes. La tragédie est à nos portes. Sensationnel ! Quatrième de couverture L'auteur au million de lecteurs en France Ragnar Jónas son clôt sa trilogie mettant en scène l'enquêtrice tourmentée Hulda Hermansdóttir à différents âges de sa vie. Ce dernier roman se déroule vingt-cinq ans avant le premier volet de la série, La Dame de Reykjavík, et dix ans avant L'Île au secret. Tous les volumes peuvent se lire séparément. Ragnar est aussi l'auteur de la série mettant en scène l'enquêteur Ari Thór (dont le roman-phénomène Snjór). « La terrible tempête de neige qui s'abat sur l'Islande aurait dû décourager les plus téméraires de s'aventurer à l'extérieur. Ils l'ont pourtant fait. Ce couple n'aurait jamais dû laisser entrer chez eux un inconnu. Il l'a pourtant fait. Un invité indésirable. Un mensonge innommable. Un meurtre. Tous ne survivront pas à cette nuit. Et l'inspectrice Hulda, chargée de l'enquête, continuera d'être hantée par ses fantômes très longtemps encore. » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'Éventreur du Palais Royal

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Éventreur du Palais Royal Sylvain Larue De Borée Vents d'Histoire 7 octobre 2021 en format poche 502 pages Thriller polar historique Chronique 17 octobre 2021 En premier lieu, j'insiste encore sur la beauté et l'élégance du style littéraire de l'auteur et sa précision extrême quant à la reconstitution historique. Ceci donnant à l'ensemble de l'oeuvre de cet écrivain une place à part dans ma bibliothèque, d'autant plus que son engagement réel et son humanisme apportent le supplément d'âme que je recherche inlassablement, surtout dans les romans policiers et thrillers. Il prévient que ce tome était destiné à être plus violent puisque se déroulant dans le milieu de la prostitution sous Napoléon III. En effet, c'est le cas et ce n'est pas un geste gratuit, loin de là : au contraire cela permet de comprendre parfaitement les conditions de vie et de "travail" de ces victimes d'un destin bien cruel. Plus que de "crudité trash", parlons de réalisme, de vérisme si nous étions à l'Opéra, et je remercie Sylvain Larue pour avoir rendu à ces " travailleuses du sexe" leur humanité, leurs visages, leurs histoires. Elles ne sont pas des statistiques, elles furent des petites filles pleines d'espoir, comme la Gigi du prologue, trop jolie, loin d'être bête mais trop rêveuse pour ce monde impitoyable de la rue, dans une capitale sur laquelle plane l'ombre d'un pervers sadique, Serial Killer de putains.... j'attire votre attention sur le passage de la page 324 à la page 328, description bouleversante de la condition de ces malheureuses. Le postulat de départ a déjà été utilisé en littérature et au cinéma. Un homme est enfermé voire exécuté alors qu'il clame son innocence ; après son incarcération ou son exécution, les crimes reprennent avec le même modus operandi..... Et évidemment les enquêteurs à l'origine de l'arrestation sont montrés du doigt par la presse, rappelés à l'ordre par la hiérarchie, rien ne va plus. Ici le docteur Magon est décapité pour le massacre de plusieurs prostituées. Il est surnommé " l'Éventreur du Palais Royal " ... Sitôt sa tête récupérée par le bourreau, un cri retentit, celui de la personne découvrant un nouveau cadavre non loin du lieu d'exécution, présentant les mêmes stigmates que les victimes précédentes. Branle bas de combat ! Ce serait-on fourvoyé ? Flashback ! Ce scénario fonctionne parfaitement dans ce Paris de la moitié du XIXe siècle, capitale offrant encore un décor pré-haussmannien, où en parallèle de la police traditionnelle œuvre une brigade secrète d'intervention, La Noble Cour, présidée par Napoléon III himself. Notre héros, Léandre Lafforgue dit le Goupil, entouré de collègues tous plus compétents et particuliers les uns que les autres dont une femme, l'agent Pantecroët, peut à l'occasion se transformer en loup plutôt qu'en renard, et se métamorphoser en bête fauve aux yeux jaunes de fureur et de sauvagerie. Un être singulier me faisant penser à Wolverine des X-Men mais au XIXe siècle, toujours vêtu de violet. Il cache bien des secrets, est toujours sur le fil du rasoir, regarde toujours avec tendresse ou amour les femmes qui furent ses amantes ou compagnes, dont Céleste, une ancienne prostituée maintenant mariée et mère de famille ; celle-ci, qui a gardé des liens d'amitié avec ses anciennes compagnes de rue, vient lui demander son aide quant à la disparition de l'une d'entre elles. Ce sera la première victime recensée de l'Éventreur du Palais Royal. Le destin est en marche .. Un thriller policier et historique des plus sombres, nous ramenant à une époque des plus cruelles et violentes à l'encontre de toutes les femmes et en particulier des prostituées, véritables fusibles de cette société corsetée et hypocrite où les désirs concupiscents de certains ne trouvent leur réalisation que grâce à ces rapports tarifés. Sans prostitution, qu'adviendrait-il de la sécurité des autres citoyennes ? La question est malheureusement toujours d'actualité. Un marché lucratif se doublant de trafics d'êtres humains aux origines multiples. En ces années 1854-1855, cela reste encore « artisanal » par rapport à aujourd'hui. Les méthodes d'investigation également sont moins à la pointe de la technologie et pourtant La Noble Cour réussit à débarrasser le monde de ses éléments les plus dangereux. Mais, n'est elle pas aujourd'hui face à un ennemi plus fort et imprenable ? Lavera-t-elle son honneur ? Léandre Lafforgue alias Le Goupil en ressortira-t-il victorieux ou brisé ? Une cinquième enquête où la tension est palpable, où les enjeux sont énormes, redonnant voix et chair, enfin, à toutes ces oubliées de nos sociétés, ces belles de nuits brisées par la bestialité de nos sociétés civilisées. Une réussite ! Quatrième de couverture Justice doit être faite, en ce matin d'été 1855 ! Appréhendé au terme d'une longue investigation, Magon, « l'éventreur du Palais-Royal », meurtrier sadique de prostituées, est conduit à l'échafaud devant lequel, jusqu'au bout, il clame son innocence. Mais quelques instants après que sa tête est tombée, on retrouve le corps d'une autre femme galante, atrocement mutilé... L'hypothèse d'une terrible erreur judiciaire éclate alors dans la presse, encouragée notamment par les déclarations d'un magistrat zélé et d'un commissaire de police obtus, persuadés que les hommes de Léandre Lafforgue n'ont pas suivi la piste qu'ils ont toujours envisagée. C'est l'heure pour le Goupil et ses agents de mener une enquête à haut risque, les obligeant à plonger dans le monde interlope, violent et tabou des amours tarifés, afin à la fois de blanchir pour de bon leur réputation d'enquêteurs et d'éviter aux pauvres filles de joie de tomber entre les griffes du pervers sanguinaire... Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'étrange destin de Katherine Carr

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'étrange destin de Katherine Carr Thomas H.Cook Seuil 17 janvier 2013 304 pages traduites par Philippe Loubat-Delfranc Thriller Chronique 3 juin 2018 « Tout dans la nature est art inconnu ; Tout hasard, sens indiscernable ; Toute discordance, harmonie incomprise, Tout mal particulier, bien universel. » Alexander Pope, Essai sur l'Homme. Le titre est prémonitoire, je dirais même qu'il fait de notre vie, en écho à ces lignes par la lecture que nous en faisons avec notre vécu et notre empathie, un moment extra ordinaire. Trois parties, trois histoires qui s'imbriquent l'une dans l'autre, un personnage central, le narrateur, l'écrivain journaliste voyageur George Gates, au début sur un bateau remontant un fleuve entre deux rives où s'étale la jungle. Lourdeur de l'air, chaleur poisseuse, un des passagers Mr Mayawati, vraisemblablement sans patrie, en mouvement constant, vient s'asseoir à côté de lui sur un transat.... Le temps s'étire.... Pour passer plus rapidement les heures de ce long périple, George se met à raconter un sombre mystère.... " Alors comme l'araignée lance le premier fil délicat de sa toile, je m'embarque dans mon récit." Histoire de George donc, inconsolable depuis la disparition de Teddy son jeune fils et la découverte de son cadavre plus tard dans la rivière.... Il travaille depuis pour un journal d'une petite ville , Winthrop, en écrivant des biographies de personnalités locales. Il survit donc, la douleur et la haine au ventre car le coupable n'a pas été arrêté. Pourquoi n'est-il pas allé chercher son fils à l'arrêt du bus comme promis ? Jamais il ne se le pardonnera. Les nuits nombreuses d'insomnie, on le retrouve au bar près de la gare, le O'Shea's. Un ancien flic, Arlo, jadis spécialiste des disparitions, lui rapporte alors un cold case d'il y a 20 ans, Katherine Carr évaporée près d'une grotte non loin de la rivière. Poétesse et écrivaine, elle a laissé derrière elle des feuilles manuscrites remises à George comme un témoin dans une course épuisante et interminable.... Donc après la vie de notre héros, celle de Katherine vient s'y encastrer. Toujours à la recherche d'un angle de vue original pour ses portraits, le journaliste est mis en contact avec Alice, douze ans, en fin de vie, atteinte de progeria, un vieillissement prématuré. C'est une enfant très intelligente, plongée dans les romans policiers dont elle réécrit les fins pour les améliorer. Afin de trouver une connexion entre eux et instaurer un climat de confiance, il lui raconte le mystère Katherine Carr. Tous deux vont donc former un tandem improbable et touchant de non-dits, de pudeur, l'une orpheline, l'autre prêt à être encore un père. Voici donc comment les destins de George, Katherine et Alice vont s'entremêler.... La disparition de la femme résonnera dans le cœur de George, ranimant sa soif de justice. Les écrits de Katherine sont prêtés au goutte à goutte ; peu à peu le brouillard se dissipe, éclaircissant un paysage flou et angoissant. Un thriller à l'atmosphère surnaturelle et troublante. Le thème du Mal incarné par des coupables qui s'en sortent tout de même malgré les crimes commis, la notion de jugement immanent, la croyance en une double perspective des mondes, ne sont peut-être pas nouveaux, mais la construction en poupée russe si je puis dire, " de l'histoire dans l'histoire dans l'histoire", offre à l'auteur toute latitude pour nous perdre. Les burannis pensent que "les choses non visibles de la vie étaient les plus puissantes de toutes. Pour eux, la Vie était invisible, comme la Mort, et on ne voyait pas davantage la force qui permettait à la douleur d'irradier d'une personne à une autre, et qui faisait qu'on ressentait la souffrance et le chagrin d'autrui." Je sais intimement que reconnaître le Mal dans le regard d'un étranger est possible, le fait d'avoir survécu donne une prescience, on lit à livre ouvert dans ces êtres sans humanité, les frissons glacent à nouveau notre échine, on se remet immédiatement en état de dissociation, de repli, pour mieux analyser l'être face à nous et le danger potentiel qu'il représente immédiatement. On sait par toutes les pores de notre peau, de toute notre âme vibrante qui il est .... À partir de là, il faut agir... Un très beau texte à découvrir avec beaucoup de patience, un livre très différent des cinq autres déjà lus et aimés. Celui-ci me trouble infiniment. Pas de pathos, pas de grandes explications, des demies teintes, de la délicatesse, de la pudeur... Quatrième de couverture Il y a sept ans, le corps de Teddy, le jeune fils de l'écrivain voyageur George Gates, a été repêché dans la rivière. On n'a jamais retrouvé le meurtrier. Depuis, Gates rédige des portraits de personnalités locales pour le journal de la petite ville de Winthrop où il s'est retiré. Et passe ses soirées au bar O'Shea's, accablé par le souvenir de cette journée terrible où il n'est pas allé chercher Teddy à l'arrêt du bus... Lorsqu'un flic à la retraite, jadis spécialisé dans les personnes disparues, lui parle de Katherine Carr, poétesse vue pour la dernière fois vingt ans plus tôt, près d'une grotte au bord de la rivière, il sort de sa torpeur. Katherine Carr s'est volatilisée, laissant un texte - fiction, expérience vécue? - qui va amener Gates à reconsidérer le drame de son fils et ses propres interrogations. Récit dans le récit où le surnaturel fait une incursion troublante, roman atmosphérique aux résonnances gothiques: L'Etrange destin de Katherine Carr donne des frissons dans le dos. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Souviens-toi de ton avenir

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Souviens-toi de ton avenir Anne Dufourmantelle Albin Michel 2018 487 pages Roman Chronique 26 mai 2018 Ce très beau roman mêlant l'Histoire et le surnaturel m'a beaucoup plu par la qualité de son écriture et l'ambiance magique créée en deux époques éloignées, en parallèle. De plus, la caractérisation des personnages très hauts en couleurs est finement ciselée ; j'ai cherché longuement qui étaient jumeaux par-delà les siècles. Et puis, la question suivante qui ne cesse de me passionner : comment peut-il y avoir autant de similitudes multiples et millénaires entre certains peuples habitant sur des continents si éloignés, qui normalement n'ont pas eu de contact en ces temps reculés ? En regardant par exemple certains clichés familiaux des années cinquante de montagnards cambodgiens, je retrouve des traits faciaux, des décorations, des costumes, des mœurs et croyances rappelant furieusement certains peuples sud-américains. Des rites, religions, coutumes, figures adorées ou déifiées par exemple de vierges, se retrouvent en plusieurs lieux et âges très espacés. Coïncidences temporelles ou hasards signifiants et créateurs comme le dit C.G. Jung ? Je n'irai pas plus loin dans mes interrogations, mais vous comprendrez donc que j'ai été particulièrement sensible à ce récit. Comment pouvons-nous être certain que notre notion du temps est réelle, que ce temps existe tel que nous l'imaginons ? Si nous perdons cette certitude, que devenons-nous ? "C'est notre croyance la mieux gardée. " Si celle-ci n'était qu'illusion ? Et si certains avaient dévoilé le secret ? « En Mongolie orientale, il y a six siècles, on appelait « Vent rouge » le signe que le même événement, invisiblement, coexiste sur plusieurs plans de l'espace et du temps. » Des espaces et des temps parallèles.... « Le futur, pris pour le présent par le rêveur, est formé par le désir à l'image indestructible de son passé. « Sigmund Freud « On s'approche, on sourit, la main touche la main. Et nous nous souvenons que nous marchons ensemble. Que l'âme est immortelle, et qu'hier c'est demain. » Alfred de Musset Le Vent rouge se lève donc en ce jour de 1321, jour d'éclipse. Sur le soleil passent les ténèbres. Sur les hauts plateaux de l'Altaï, dans le désert du Taklamakan, ce vent magique murmure aux oreilles du chamane Nûr qu'il ne faut pas partir tout de suite, qu'il faut rester encore trois jours sur place. Cela rend furieux Akhan, le grand Khan, arrière-petit-fils de Gengis Khan. Son armée de 25 000 hommes attend pour se mettre en marche vers l'est et la promesse d'abondance. On en a appelé à Tengri, le Dieu du Ciel, mais rien y fait. Partir serait synonyme de catastrophe. Il va donc suivre les oracles et patienter avec ses troupes et tous ses gens. Mais Akhan a un projet plus grandiose que simplement partir vers le corridor du Gansu. Oui son but est tout à fait incroyable ! Et pour mener à bien cette mission, il va avoir besoin d'un vénitien, Adalberto, venu se perdre en Mongolie : cartographe, géomètre, latiniste, autant de raisons pour être enrôlé d'office afin de rendre l'expédition possible, mais aussi en relatant fidèlement en latin et phags-pa, qu'il devra apprendre, ainsi que les règles du Shantar, jeu d'échecs mongol, dans un carnet de bord, l'épopée à venir. Le voyage peut commencer.... Paris, juillet 2020, Joaquim lit à son amie-amante d'enfance Inès la traduction d'un manuscrit incomplet et déchiré : « L'expédition est en attente dans le désert. Le Vent rouge s'est levé. Nûr, le chamane, a été consulté. Des bêtes ont été sacrifiées. Nous espérons atteindre la vallée de Guzhe avec l'aide de Tengri avant la fin de la lune montante... » Joaquim, historien dont la spécialité était plutôt le XIVe siècle espagnol, a trouvé ce document mi latin, mi phags-pa, écriture rare utilisée quand la Chine était sous domination mongole. Son professeur de linguistique à la Sorbonne, Pierre Stokowski, capable de déchiffrer ces caractères est enthousiasmé par cette découverte incroyable. Quels mystères se cachent derrière ce carnet de bord ? Celui-ci étant partiel, il va falloir trouver d'autres pages. Donc direction "Syracuse" la librairie spécialisée en cartes anciennes tenue par Pierre Dupré et sa fille métisse tahitienne, Anja. L'équipe est constituée.... Bon voyage ! Quatrième de couverture Tout à la fois épopée initiatique et roman philosophique, cette œuvre ultime d'Anne Dufourmantelle nous mène aux confins du temps et de la terre. Deux quêtes s'y font écho, à des siècles de distance : quittant ses montagnes de l'Altaï, un roi mongol entreprend une expédition...... de nos jours, un groupe de chercheurs, fasciné par son périple tente d'en reconstituer le récit. D'un bord à l'autre du monde, entre le XIVe et le XXIe siècle, ce roman magistral nous fascine, nous captive, nous trouble profondément, tel un rêve chargé de vérité. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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