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- Et tu n'es pas revenu
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Et tu n'es pas revenu Marceline Loridan- Ivens Grasset 2015 107 pages Autobiographie Chronique 9 novembre 2018 Prix Jean-Jacques Rousseau de l'autobiographie et le Grand Prix des Lectrices ELLE 2016, catégorie document. Car il faut inlassablement relire et écouter les témoins et les justes... Le retour me semble impossible à écrire. Ses mots sont là, qui suis-je pour ajouter quoique ce soit ? Je dirais seulement que c'est une très longue déclaration d'amour à son père Shloïme Rozenberg déporté avec elle à Pitchipoi, lui à Auschwitz, elle à Birkenau. Un mot de son père donné par un inconnu au camp, dont elle ne se souvient que du début : « Ma chère petite fille » et de la signature « Shloïme ». Point de départ donc de ce témoignage, des mots de tendresse oubliés, perdus. L'interview au moment de la sortie de ce livre à La Grande Librairie est tout ce dont vous avez besoin, laissons-la encore dire, exprimer, et rire... Mon dieu ce rire ! Quatrième de couverture « J'ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l'ai appris, là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T'écrire me fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui enserre mon cœur. Je voudrais fuir l'histoire du monde, du siècle, et revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'Écharpe oubliée
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Écharpe oubliée Laure De Pierrefeu City Editions 31 août 2022 288 pages Roman Chronique 23 septembre 2022 « Un roman intense et lumineux. Un humanisme bouleversant, nourri d'une expérience profonde. » « Je vais vous dire quelque chose qui va peut-être vous surprendre... On ne meurt que vivant. » La délicatesse et la justesse de ce texte sur le thème de l'appréhension, dans son sens large, de la mort sont extrêmes. Quelque soit l'âge de la vie où l'on se situe, le décès soudain, dramatique ou en douceur des autres ainsi que notre fin proche nous obligent inconsciemment ou dans un état de présence renforcée à nous positionner face à la disparition, à l'absence, à la possible culpabilité que l'on porte par erreur, ou à la faute que l'on nous a mise sur les épaules. À partir de certains faits historiques et familiaux, forte d'une expérience profonde de l'accompagnement en fin de vie, l'autrice trouve les mots que nous n'osons prononcer, exprime nos ressentis les plus intimes, honteux, désespérés parfois, réussit à créer des instants littéraires et émotionnels incomparables, rares, suspendus. Basculant entre des séances de thérapie de l'écriture pour enfants à des moments de rencontre, silencieux ou verbalisés, libérés de toutes parades et comédies sociales habituelles, dans un centre de soins palliatifs, Claire en aidant un petit garçon et un vieil homme à traverser une étape, trouve le chemin pour affronter ce qu'elle n'a jamais vraiment pris le temps d'incorporer physiquement et émotionnellement. Un deuil qui n'avait été au fond qu'acté mais non vécu totalement en tant qu'individu. La délivrance pour les uns et pour les autres, comme pour Laure de Pierrefeu, passe par l'écrit, l'écriture, le texte, la lecture, par ce qui est gravé noir sur blanc. Splendeur d'un roman réaliste, qui pourrait paraître crépusculaire et qui n'est que lumière étincelante. Un passage de témoin de l'écrivaine à nous, des morts aux vivants, d'une écharpe oubliée hier à une autre aujourd'hui. Quatrième de couverture Un magnifique roman sur la force du lien, la résilience et le don de soi. Une plume magistrale, d'une justesse et d'une force rares. Veuve depuis deux ans, Claire accompagne des malades en fin de vie. Paradoxalement, c'est dans un lieu où la mort est omniprésente qu'elle panse le mieux ses blessures. Ici, une immense intensité vitale émane des derniers instants. Un jour, son quotidien est bouleversé par Henri, un patient qui intrigue l'équipe médicale. À plus de 90 ans, il veut mourir mais ne « lâche rien ». Comme s'il était retenu par un dernier regret, une dernière tâche à accomplir. Peu à peu, Claire parvient à faire sortir Henri de son mutisme et le lien entre eux devient presque filial. Claire est prête à tout pour que le vieil homme puisse se réconcilier avec son passé. Y compris à réveiller un secret enseveli, remontant aux heures mouvementées de la Libération... Elle va l'aider à mourir en paix ; il va l'aider à vivre. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Le silence et la fureur
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le silence et la fureur Natalie Carter et Nicolas d'Estienne d'Orves XO Editions 2018 361 pages Thriller Chronique 10 février 2019 Un livre à quatre mains comme jouant une partition terrible, pathétique, qui pourtant débute pianissimo jusqu'au tonnerre et la fureur finale. Une mère, scénariste dont c'est le 3 ème roman et son fils, auteur déjà de neufs fictions. "Un thriller psychologique redoutable" où il est question de blocage après un traumatisme survenu voici dix ans, dix longues années de silence forcé pour Max King, un des plus grands solistes de son temps réduit par des acouphènes terribles et la sensation d'une perceuse lui vrillant le crâne, à ne plus lire, écouter, interpréter le moindre morceau de musique. Un enfer, une torture de tous les jours. " À quoi la musique fait appel en nous, il est difficile de le savoir ; ce qui est certain, c'est qu'elle touche une zone si profonde que la folie elle-même n'y saurait pénétrer." Une zone que Susan, la femme qui assiste Max au quotidien en respectant son emploi du temps immuable et ses tocs, aimerait ne plus approcher, car le grand homme perd de ses forces à chaque tentative pour rejouer, redevenir lui-même. Cela ne serait qu'un drame isolé si nous n'étions pas sur une île escarpée au milieu du lac de l'Ontario, où fut construit sur la falaise abrupte un théâtre, lieu d'un festival à la gloire de Max King tous les étés, attirant l'élite internationale. Le village non loin a été reconstruit, des nouveaux habitants s'y sont installés avec tous les corps de métiers représentés, dépendants tous du théâtre, du festival, de Max King. Un évènement monstrueux dont on ne sait pas vraiment l'origine, a eu lieu voici une décennie et tout a été détruit. Le pianiste a tout perdu, son don, la musique, sa femme Fiona et son fils prodige de huit ans, Luke, " le petit prince". Le silence s'est abattu sur tous, prisonniers de ces lieux maudits. La gouvernante Susan, n'en peut plus de voir son employeur qu'elle admire tant, souffrir de plus en plus, se déliter. Thanksgiving approche, elle prend alors une initiative très risquée, un coup de poker qui, s'il réussit, sauvera tout le monde. Fiona et Luke reviennent, les dès sont jetés. Anxiogène à mort, presque surnaturel, un thriller terrifiant en raison de tous les non-dits de chacun, d' une "promesse" faite dont on ignore la teneur et les conséquences, d'une sensation d'enfermement et de pièges. Le destin, inéluctable, est en marche et Susan va perdre le contrôle des évènements. Nous douterons de tous, nous frissonnerons dans le théâtre en ruine, dans la forêt, dans le village maudit, dans la demeure du pianiste, Rockledge Lodge, dans sa salle de répétition étouffante. Nous sommes en apnée, glacés, perdus dans cette histoire labyrinthique. Un cataclysme se prépare, " et du silence jaillira bientôt la fureur". Prodigieux ! Quatrième de couverture Un lac perdu de l’Ontario, et au milieu, une petite île escarpée où souffle le vent mauvais du soupçon. Max King, pianiste adulé dans le monde entier, y vit reclus dans sa maison, prisonnier de ses obsessions et de ses cauchemars. Il y a dix ans, un drame l’a condamné au silence : la moindre note sur le clavier provoque en lui d’effrayantes douleurs. Pour cet immense artiste, la musique est devenue un bourreau. Mis à part sa gouvernante, Max King ne voit personne. Ni sa femme Fiona, ni son fils Luke, qui a quitté l’île et que tout le monde surnommait le « petit prince ». Un futur pianiste de génie, comme son père. Le retour de Luke résonnera comme un cataclysme sur cette terre maudite. Et du silence jaillira bientôt la fureur. Le romancier Nicolas d’Estienne d’Orves signe avec sa mère, Natalie Carter, scénariste, un thriller psychologique redoutable. « … où il est question de musique, d’îles, de lacs lointains, de nature dévorante, de piano mortel, de crimes irrésolus et de passions impunies. » Natalie Carter et Nicolas d’Estienne d’Orves Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Sauve-la
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Sauve-la Sylvain Forge Fayard 2020 396 pages Thriller Polar Chronique 28 octobre 2020 « Je ne te demande pas de m'aimer toujours à ce point-là. Mais je te demande de t'en souvenir. » Francis Scott Fitzgerald, Tendre est la nuit. Excellent thriller comme toujours avec Sylvain Forge. J'en suis sortie à nouveau un peu plus paranoïaque quant aux équipements numériques qui m'entourent obligatoirement, qui peuvent être autant de sources d'information sur ma vie privée, mes opinions... Également les progrès fous de l'Intelligence Artificielle en quelques années me font trembler... Les questions déontologiques et de pertinence de ces avancées se posent évidemment car susceptibles de nous faire régresser sur le plan humain et moral. .. À ce cocktail déjà bien détonnant, l'auteur ajoute un ingrédient de taille que finalement je décide de ne pas dévoiler.... Ce serait trop, la quatrième de couverture restant très minimaliste à raison. Cependant, sans rien trahir, je peux tout de même ajouter cette réflexion : si la technologie devient à ce point primordiale, essentielle dans nos sociétés, si nous donnons une prépondérance à la virtualité, ( jeux, documents, échanges), quelle place allons-nous laisser aux relations sociales directes, quelle valeur une vie humaine gardera ? Cela donne envie de s'installer dans une zone blanche et de laisser le monde s'enfoncer dans l'erreur. Quant au thriller lui-même, je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt, happée par le suspense, par la question centrale : la fille de Clara est-elle toujours vivante ? Nous sortons de la ville pour nous retrouver en milieu naturel, accueillant ou dangereux selon les circonstances. Un coin paumé dans la montagne à la frontière avec l'Espagne, lieu de migrations depuis toujours, où la survie des habitants dépendait d'une mine. Celle-ci fermée, reste une entreprise aux pouvoirs démesurés.... Un roman sombre, angoissant, au rythme effréné ne nous laissant d'autre échappatoire que celle de suivre Alexis jusqu'au bout de l'horreur. Ainsi ce thriller aborde par le biais de la fiction plusieurs problématiques tragiques et essentielles du monde d'aujourd'hui. La science fiction est devenu le présent... Il faut très vite réagir de nous-mêmes avant qu'il ne soit trop tard.... Quatrième de couverture Alexis Lepage, modeste employé d’assurances, est sur le point de se marier avec la fille de son patron lorsqu’il reçoit un message de Clara, son amour de jeunesse, qui refait surface après des années. Alors qu’elle le supplie de l’aider à retrouver sa fille disparue, Alexis hésite. Que dissimule cette demande impromptue, si longtemps après leur séparation ? Et pourquoi Clara refuse-t-elle de le rencontrer ? Replongé dans un passé dont il n’a jamais fait le deuil, Alexis va partir à la recherche d’une fille dont il ignore tout. Son enquête le conduira droit en enfer. Un thriller haletant sur l’intrusion du numérique dans nos vies, son impact sur nos représentations du monde et de la mort. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Au bout de la nuit
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Au bout de la nuit Bruno Bouzounie Nouveaux Auteurs 2019 591 pages Thriller Chronique 1 janvier 2020 Et je déplorais davantage la flétrissure de mon nom que celle de mon corps." Abélard L'auteur a reçu pour ce thriller le Grand Prix Femme Actuelle 2019. Mérité ! Quatrième de couverture : "Un tueur psychopathe hanté les rues de Bordeaux. Une intrigue époustouflante et diabolique ! 1978. Une nuit d'avril au cours de laquelle deux adolescents ont perdu leur âme. 1992. Les membres inférieurs d'un corps sont retrouvés dans le centre-ville de Bordeaux. Le seul signalement auquel la police peut se référer est celui d'un homme à la stature hors du commun. Sur fond de rire païen et de légende arthurienne, Damien Sarde, un jeune lieutenant de police qui vient d'intégrer la PJ, plonge au cœur de sa première enquête. Le criminel va restituer au fil des jours les morceaux du cadavre inconnu, autant de pièces macabres au service d'un puzzle machiavélique." J'étais un peu sur mes gardes en voyant la couverture belle et cependant déjà vue et revue... J'ai été sur mes gardes dès l'évocation des sorcières et Cie... j'ai été sur mes gardes quand j'ai vu le nombre de pages.... J'ai été sur mes gardes et j'ai eu tort.... Donc, en toute tranquillité, je vous invite à découvrir ce roman parfaitement maîtrisé, qui ne tombe jamais dans le grand Guignol comme certains, et là bravo, ce n'est pas donné à tout le monde, jonglant avec maestria entre trois périodes. En effet, Bruno Bouzounie nous plonge aussi, en plus des années 1978 et 1992, au coeur même du plan imaginé par le criminel six mois avant que l'on trouve les premiers morceaux de corps. Le coupable est un être mystérieux, à la psyché tortueuse, un être morcelé qui trouve dans le crime, non une simple satisfaction sadique, mais un moyen de se mettre en scène, dans la lumière. Je me suis faite balader tranquillement et pourtant la solution était là, les petits cailloux semés et..... je n'ai rien vu ; je me suis laissée emporter... Peut-être le récit aurait gagné en intensité et nervosité en resserrant l'action, mais en même temps, l'auteur éclaire tous les angles de cette histoire, apportant toutes les explications que j'attendais... Ainsi on peut admirer le scénario intelligent, sa précision. J'apprécie beaucoup un tel savoir faire. C'est du bel ouvrage, sans conteste.... J'espère que pour son prochain opus, Bruno Bouzounie se laissera aller à plus de folie, de dinguerie, de lyrisme, car il maîtrise tous les codes qui font d'un livre un très bon thriller, donc il peut se lâcher. Heureuse d'avoir découvert son style, son écriture... J'ai eu beaucoup de plaisir à le lire.. Quatrième de couverture 1992..... ou quand le passé rattrape la réalité...Bordeaux... ou le théâtre d'un jeu de piste...Un jeune lieutenant de police se retrouve aux prises avec une femme machiavélique aux multiples visages.. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La maison andalouse
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La maison andalouse Waciny Laredj Actes Sud Sindbad 2 mai 2017 464 pages traduites par Marcel Bois Historique Chronique 20 juin 2017 Bouleversée, triste, révoltée, admirative.... Ce n'est pas un livre pour les âmes trop sensibles comme la mienne manifestement. Gorge nouée, je remercie l'auteur pour sa fin emplie de spiritualité et d'espoir en une partie de l'humanité. Terriblement beau et puissant le récit de cette demeure du XVIE siècle à nos jours est évidemment une image poétique du sort réservé aux peuples d'Algérie. Et on pleure. Cette maison idéale fut créée de toute pièces par Sid Ahmed ben Khalil dit Galileo el Rojo pour son amante, sa muse, sa femme Lalla Soltana, venue le rejoindre à Alger, ville où il débarque après avoir été exilé de Grenade comme morisque condamné par l'inquisition et Philippe II d'Espagne, tout comme les marranes. Le récit est introduit par Massika ou Sika l'espagnole, d'origine morisque, qui va rapporter ce qui est advenu de la Maison andalouse tout au long des siècles à l'instar de l'Algérie, que fut le destin de tous les descendants de Galileo et Soltana et en particulier du dernier en date Mourad Basta. Tous sont gardiens d'un manuscrit d'abord rédigé en aljamiado, langage inventé par les morisques pour se protéger de l'Inquisition. Ainsi douze cahiers composent ce témoignage à travers les siècles débuté par Galileo continué par Marina sa fille, Celina sa petite fille, le petit fils de cette dernière et Mourad...au gré des changements de pouvoirs, les enfants se voient spoliés de la propriété de cette demeure par les corsaires, les turcs, les français, les révolutionnaires, les trafiquants de toutes sortes ; et comme le témoin d'un passé honteux sera vouée à la destruction par les nouveaux dirigeants de l'Algérie, sous couvert de bien public et de la volonté du peuple, au nom du très Haut et surtout des spéculateurs et bandes de hyènes de toutes nationalités, pour construire une tour gigantesque de béton. Cette lutte de tous les descendants et de Mourad aujourd'hui, relégués dans l'annexe des domestiques pour respecter leur devoir de gardiens du temple et de la mémoire d'un peuple, est titanesque et désespérée. Cependant elle n'est pas inutile et si le dernier petit fils de Mourad préfère s'exiler au Canada par peur pour sa vie, d'autres restent sur place comme Sika pour lutter et transmettre la mémoire et l'Histoire réelle d'une civilisation. Au moment où des fous détruisent des hauts lieux de la culture arabe et universelle au nom d'un obscurantisme qui n'a rien à voir avec la religion, ce livre terminé en 2010 courageux et splendide est un vibrant témoignage de ce qui fut et de ce qui faut communiquer aux futures générations. L'histoire a été écrite sur les morts avec le sang des martyres, mais également et surtout à partir des rêves, des croyances spirituelles grâce à la témérité d'êtres admirables. Ne jamais oublier nos ancêtres, leurs actions généreuses ou néfastes pour en tirer les leçons indispensables à la perpétuation de l'humanité et de l'humanisme. Magnifique et cruel ! Quatrième de couverture À travers les vicissitudes d'un homme en lutte pour sauver sa maison convoitée par des promoteurs, et les détours de son histoire familiale qui remonte à l'inquisition espagnole, La Maison andalouse radiographie les maux de la société algérienne contemporaine, de ses origines au processus de dépossession de la mémoire à l'œuvre aujourd'hui. Où Waciny Laredj signe son roman le plus ambitieux. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Enquête étrusque au Louvre
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Enquête étrusque au Louvre Carole Declercq City Editions 4 novembre 2020 288 pages Polar Chronique 14 décembre 2020 « Le crime est un art : un délicieux cosy mystery à la française. » « C'est bien un meurtre ? Oh mon dieu ! Les Chinois vont adorer ça... Et les Russes, n'en parlons même pas ! » La Française que je suis a, quant à elle, beaucoup aimé ses aventures dans le monde très particulier des musées et des collectionneurs privés d'œuvres d'art inestimables ! J'ai beaucoup souri, et même ri franchement devant l'improbabilité réjouissante de certaines scènes, mais j'ai aussi énormément appris sur ce qui s'est déroulé en Italie à la fin des années de plomb. Donc mission remplie par ce roman policier et historique fort bien écrit et parfaitement mené jusqu'à son épilogue. Une enquête passionnante et souvent drolissimme, à lire absolument, parfaite pour alléger intelligemment cette période des fêtes pour le moins anxiogène et bizarre. Et ici aussi, dès le départ, on se demande où notre héroïne, Anna Stein, experte en oeuvres d'art, est tombée en nous entraînant dans son sillage. Humour et tendresse ouvrent le bal lors d'un repas partagé entre Anna et son adorable et facétieux Oncle Albert, pendant lequel, outre les présentations faites de deux des protagonistes du roman, la jeune femme reçoit un appel urgent de son adjoint.... le coup d'envoi est ainsi donné.... Retour précipité à son étude afin de prendre la mesure de ce qui l'attend... Si ce qu'elle subodore s'avère, c'est un énorme dossier qui va lui échoir, tellement unique que cela pourrait lancer toute sa jeune carrière. Dès le lendemain, ses soupçons sont confirmés : le célèbre milliardaire franco-italien François Borelli, à l'article de la mort, lui demande de faire rapidement une estimation de sa fameuse collection d'art étrusque, celle qui fait fantasmer tous les plus grands musées et collectionneurs privés. Tout ce beau monde va frétiller, l'approcher, lui faire des appels du pieds dont le bel Hadrien du Louvre. La plume est acerbe et vive, le tout est truculent à souhait. Borelli, de plus en plus faible, dans son grand appartement de la place Dauphine, entre Maria sa gouvernante, Matteo son secrétaire et Chiara sa fille, décide de faire venir une dernière personne à ses retrouvailles ante mortem : sa grande amie Ilaria de Luca, spécialiste de l'art étrusque ayant estimé cette collection dans les années 80 au moment de l'installation à Paris de Borelli, dont la présence n'était plus souhaitée par les nouveaux hommes forts du gouvernement italien. Anna est chargée d'aller la chercher à l'aéroport... Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'elle constate la présence à ses côtés d'un membre éminent de l'organisme de contrôle des oeuvres d'art italiennes ayant la même mission que l'OCBC en France. Tous les acteurs de la tragi-comédie mise en scène en détails par François Borelli sont en place. Le premier drame peut survenir et il ne tarde pas.... Mais avant cela, Anna découvrira sur le bureau, qui lui a été octroyé place Dauphine, un document extraordinaire, laissé là par une main mystérieuse, quelqu'un qui manifestement souhaite que l'expertise qu'elle mène aille au-delà des apparences.... La grande Histoire italienne va se rappeler dangereusement à tous, heureusement Anna peut compter sur l'aide de son assistant et d'un nouvel ami de son oncle, le libraire anglais Alexander. Quatrième de couverture Fougueuse et indépendante, Anna Stein vient d’ouvrir un cabinet d’expertise d’art à Paris, mais sa jeunesse et son sale caractère font grincer bien des dents. Alors, quand le milliardaire François Borelli lui demande d’inventorier sa collection, c’est enfin la reconnaissance qu’elle attendait. Mais quelques jours plus tard, Borelli est retrouvé mort. Malade, il avait certes déjà un pied dans la tombe, mais ne l’y aurait-on pas un peu précipité ? Lorsque d’autres cadavres s’invitent dans l’entourage du collectionneur, Anna est obligée de mener l’enquête. Aidée par un extravagant lord anglais, courtisée par un policier italien et poursuivie par son ancien amoureux, la jeune femme ne sait plus où donner de la tête. Pourtant, elle doit garder les idées claires. Car dans les eaux troubles du trafic d’art, à vouloir déterrer d’inavouables secrets, elle risque d’être la prochaine victime… Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'Unité Alphabet
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Unité Alphabet Jussi Adler Olsen Albin Michel 2017 / 2018 628 pages, traduites par Caroline Berg Thriller et Policier Chronique 21 novembre 2018 " I don't know what they have to say It makes no difference anyway Whatever it is, I'm against it No matter what it is or who commenced it I'm against it ! Your proposition may be good But let's have one thing understood Whatever it is, I'm against it ! " Bonne idée de faire paraître ce premier livre de l'auteur de la série bien aimée des enquêtes du Département V. Un marathon sans aucun temps mort depuis des années qui nous tient en haleine. Ce fut le même cas, me concernant, pour ce thriller sombre et dense, parfaitement mené, distillant les vérités au fur et à mesure. Certes aucun humour ici, à la place une justesse et un souci de détails concernant la description des institutions psychiatriques tenues par les nazis un peu partout, dont à Fribourg. Stupéfaction encore, au bord du gouffre creusé par ce régime n'hésitant pas à torturer et tester des traitements ou des techniques barbares sur leurs propres hommes. Certains y trouvent le moyen de ne pas retourner au front. Nous sommes à Noël 1944, rien ne va plus pour le Reich et son Führer. En cette nuit, deux pilotes de la RAF, Bryan et James, s'écrasent dans un champ côté allemand. Ils montent dans un train hôpital allant vers l'ouest. C'est le début d'une des plus incroyables simulation et mission inattendue pour ces deux militaires anglais ne parlant pas un mot d'allemand. Ils prennent les places d'un mort et d'un moribond. Cependant ces deux SS n'étaient pas n'importe qui, et ce train ne va pas n'importe où. L'Unité Alphabet dans laquelle sont tombés nos deux amis concerne des malades mentaux devenus cobayes pour certains. Dix longs mois de cauchemar commencent. Ayez le cœur accroché jusqu'à la page 277 où enfin, l'un des deux réussit à s'échapper et revient chez lui à Canterbury. Que devient le second, comment va-t-il survivre à cet enfer ? Le rescapé va-t-il pouvoir continuer son existence sans aucune culpabilité..... ? Non bien sûr, et en 1972, Bryan est approché pour se rendre en Allemagne pour les Jeux olympiques de Munich. Il refuse dans un premier temps, sa femme, Laureen est soulagée, mais le destin en a décidé autrement, et un retour sur ses pas à la recherche de James est inévitable. Une plongée dans l'indicible, une Allemagne reconstruite, partagée, où se cachent d'anciens criminels nazis, vivant dans l'opulence en toute impunité sous d'autres noms. L'arrivée de cet anglais en qui ils reconnaissent l'officier nazi hospitalisé avec eux voici 27 ans les rend très nerveux. Leur nature profonde se réveille, Bryan redevient le jeune homme tenace imaginant le pire pour son ami James. Une rencontre incroyable avec Petra leur ancienne infirmière à l'Unité Alphabet va tout emporter.... Une course poursuite dans Fribourg s'enclenche.... Bientôt Laureen arrive aussi sur place inquiète du silence de son mari qui normalement devrait être à Munich et non là. Elle commence alors à le pister pour découvrir la vérité qu'il lui cache. Sacrément bien construit, suspense et frissons parfaitement dosés, jusqu'au bout on tremble. Quel premier thriller, écrit de main de maître ! Quatrième de couverture L'Unité Alphabet est le service psychiatrique d'un hôpital militaire où, pendant la Seconde Guerre mondiale, les médecins allemands infligeaient d'atroces traitements à leurs cobayes, pour la plupart des officiers SS blessés sur lefront de l'Est. Bryan, pilote de la RAF, y a survécu sous une identité allemande en simulant la folie. Trente ans ont passé mais, chaque jour, il revit ce cauchemar et repense à James, son ami et copilote, qu'il a abandonné à l'Unité Alphabet et qu'il n'a jamais retrouvé. En 1972, à l'occasion des jeux Olympiques de Munich, Bryan décide de repartir sur ses traces. Sans imaginer que sa quête va réveiller les démons d'un passé plus présent que jamais. Le premier roman de Jussi Adler Olsen, l'auteur de la célèbre série du Département V, où éclatait déjà le talent de ce maître du thriller scandinave. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Cette nuit là
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Cette nuit là Linwood Barclay Belfond Noir 2 février 2011 438 pages, traduites par Marieke Surtel Thriller Chronique 18 juin 2017 Diabolique et addictif ! Impossible de lâcher ce thriller, le premier que je lis de cet auteur. Je me suis déjà renseignée pour trouver ses autres titres. Pourtant le début semble classique : Cynthia une adolescente sortie sans permission avec un mauvais garçon est retrouvée par son père Clayton Bigge saoule, et ramenée au bercail manu militari. Le lendemain matin elle se réveille après une nuit comateuse, mais elle est seule dans la maison, ses parents et son frère Todd sont absents. Elle s'invente des histoires pour ne pas s'inquiéter, part au lycée mais là elle apprend que son frère n'est pas venu en cours. La peur enfle, elle court chez elle, le vide.... Ils ont tous les trois disparu. 25 ans après nous retrouvons Cynthia participant au tournage d'une émission reprenant le drame. Le narrateur est Terry, c'est lui que nous allons suivre tout au long de ce vrai cauchemar. Déjà leur vie n'est pas facile tous les jours, le mal être de son épouse, sa paranoïa, ses cauchemars rendent le quotidien insupportable et a des conséquences psychologiques également sur leur fillette Grace. Celle-ci pour protéger ses parents surveille les météorites susceptibles de tomber du ciel comme autant de malheurs potentiels et de dangers possibles. Le 25ème anniversaire de cette nuit terrible se profile et pour tous l'ambiance est délétère et anxiogène. Pour tante Tess qui a élevé l'adolescente abandonnée et déboussolée, pour l'entourage aussi comme le patron de Terry, Torry. En plus la famille n'étant pas sur liste rouge et habitant le quartier d'enfance de Cynthia, le passage à la télévision de toute cette histoire est un déclencheur pour toutes sortes d'évènements. Le problème est que les incidents dont se dit victime son épouse appel téléphonique, mot, .....ne peuvent être réellement pris au sérieux. Terry est fatigué, ne sait plus qui croire..... Et il n'est qu'au début de sa peine. Un détective est engagé par le couple, il faut en sortir mais......à vous de découvrir la suite. Le doute et la suspicion au sein d'une famille est ce qui est le plus terrorisant, quand ceux qu'on aime ne sont peut-être pas ceux qu'on croit, quand tout semble n'être que le reflet de la vérité et non la réalité elle-même, quand on porte une culpabilité sur les épaules en raison d'une responsabilité qu'on endosse à tort comme les trois membres de cette famille qui ne savent comment réagir. Une ombre plane, et un mystère doit être résolu, il en va de leur subsistance psychologique. Terrifiant, ce thriller illustre parfaitement l'expression " l'enfer est pavé de bonnes intentions". La fin est magistrale et même si vous avez pu comprendre certains aspects de cette histoire, l'écrivain garde les meilleures cartouches pour les dernières pages. Très très bon livre bien retors et diablement bien construit et écrit. À lire absolument pour les accros du genre.... Il serait bien en film. Quatrième de couverture Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Première dame
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Première dame Caroline Lunoir Actes Sud 2019 185 pages Roman Chronique 17 septembre 2019 Un bijou d'intelligence, de causticité, de lucidité, d'humour non dénué d'empathie et de tendresse pour le personnage principal Marie, évitant ainsi de tomber dans la caricature, ou la satire incomplète, bête et méchante. Un immense plaisir de lecture grâce à la beauté de l'écriture, grâce au compte à rebours jusqu'aux élections présidentielles, grâce aux découvertes malheureuses et vilains secrets révélés par une presse charognard. Ce roman est une tragi-comédie en trois actes ayant pour bande originale la Traviata à laquelle inconsciemment s'identifie Marie, au comportement tendancieux, quelques fois putassier à l'instar de Paul son mari, sacrifiant ses rêves, ses aspirations professionnelles, sa personnalité sur l'autel de la carrière politique de son époux. Elle est quelques fois touchante, ou franchement agaçante de veulerie, d'ambition et d'aveuglement. Caroline Lunoir s'est inspiré d'événements scandaleux des années passées en France et aux USA, de personnalités politiques du paysage actuel. Elle a tout mis dans un shaker, à secoué joyeusement et nous sert un cocktail très savoureux et épicé. À consommer sans modération.... Du grand art ! Quatrième de couverture Un beau dimanche d'avril, c'est dans l'euphorie et la fierté qu'est accueillie l'annonce de Paul : il sera candidat aux primaires de son parti en vue de l'élection présidentielle. Épouse dévouée, mère exemplaire, Marie inaugure pour l'occasion un journal, avide de tenir la chronique de deux années à venir qui s'annoncent pleines de suspense, de promesses et d'accomplissement. Leurs quatre enfants, jeunes adultes, se réjouissent du sens que ce projet paternel donne à une vie d'engagement et le soutiennent avec chaleur. Personne ne semble mesurer les conséquences d'une telle mise en lumière, ni ne pressent le souffle des scandales qui s'apprêtent à ébranler la cellule conjugale et le cocon familial. Que faut-il d'abnégation, de cynisme, d'amour ou d'ambition pour accompagner un homme jusqu'aux portes du palais ? Analyse intime d'une femme qui ne vivait que pour ses proches et qui se découvre un pouvoir ambigu, critique sociale d'un milieu privilégié coupé de la réalité, satire dénonçant les compromissions de la classe politique avec les experts en communication, ce roman enlevé mêle l'ironie d'une fausse résignation à un féminisme ambivalent. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- La déesse des marguerites et des boutons d'or
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La déesse des marguerites et des boutons d'or Martin Millar Intervalles 2016 256 pages traduites par Marianne Groves SF Chronique 5 avril 2019 Entre SF, mythologie et historique, très drôle. Réjouissant ! J'adore... Dès les premières pages j'ai souri : je lis toujours à haute voix au début d'un récit pour m'imprégner de la musique du texte, et je m'amuse à faire les différentes voix des personnages. Ici ce fut immédiatement goûteux, très amusant et spirituel alors même que le décor est celui de Athènes au printemps de 421 avant JC, et que le premier rôle est donné à une figure célèbre de la comédie, le dramaturge Aristophane. Cela pourrait rebuter un peu, mais au contraire, cette renaissance de cet auteur de théâtre et metteur en scène ambitieux, insatisfait, angoissé, perfectionniste est des plus réussie. Lorsque la déesse Athéna fait son entrée accompagnée de l'amazone Brémusa, nous comprenons que nous serons étonnés, que l'histoire sera joyeusement barrée. Ce fut le cas, tout en étant rigoureusement construite sur une documentation sérieuse quant à la biographie et les œuvres de Aristophane, d'autres auteurs, de Socrate, et la vie de personnages connus des Athéniens, de l'homme politique, du militaire, du marchand d'armes, du commerçant, du poète, des comédiens, de la prêtresse ou de la courtisane. Les déesses, nymphes, guerrière amazone ou soldat crétois sont empruntés à la mythologie grecque. Et puis cette charmante nymphe de la rivière apprentie déesse Métris, rafraîchissante, poétique, apporte l'onirisme nécessaire à ce roman fabuleux. Un très joli livre, intéressant, plein d'humour, un conte philosophique dont la morale est universelle et contemporaine. À vous de vous transporter dans cette reconstitution de la cité d'Athènes, bruissante et impatiente, en ses agoras, salons privés, auberges, marchés, docks, théâtres, après dix ans de guerre contre Sparte, à une période charnière et délicate pour cette démocratie. Lisez bien le postface où Martin Millar donne beaucoup d'éléments de compréhension. Je l'ai beaucoup aimé. Quatrième de couverture Athènes, 421 avant JC. Depuis des années Sparte et Athènes se font la guerre. Dans les deux camps, le peuple n'aspire qu'à une seule chose : la paix. C'est d'ailleurs le titre de la nouvelle pièce d'Aristophane, avec laquelle il compte bien remporter le premier prix aux prochaines Dyonisies. Mais les répétitions sont catastrophiques, et le dramaturge court au désastre. Pourtant, beaucoup pensent, y compris parmi les dieux, que du succès de la pièce pourrait dépendre l'issue des négociations en cours entre les belligérants. Dans La déesse des marguerites et des boutons d'or, Martin Millar fait défiler, pour notre plus grand plaisir, personnages réels ou fictifs, dieux, nymphes et autre amazone. Un mélange détonnant, puissamment satirique. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'appât
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'appât Daniel Cole Robert Laffont La Bête Noire 2018 479 pages traduites par Natalie Beunat Thriller Chronique 23 octobre 2018 " Et si Dieu existait ? Et si le paradis existait ? Et si l'enfer existait ? Et si... nous y étions déjà tous ? " Deuxième tome de la trilogie ayant débuté avec " Ragdoll", un best-seller, cet Opus reprend l'histoire inachevée un an et demi après les précédentes aventures à la poursuite d'un tueur en série particulièrement sadique. Baxter assistait Wolf alors, celui-ci disparu, elle a récolté les fruits de l'arrestation du serial killer mais en reste traumatisée. Impossible de faire confiance à quiconque, beaucoup de secrets à protéger quant à la fin de cette célèbre enquête, toujours un caractère de chien et la langue trop bien pendue. Incapable de se contrôler, nous la revoyons en début de polar interrogée par les forces de l'ordre en janvier 2016 quant aux circonstances et conclusion de l'enquête sur les Appâts. Flashback, retour au début de cette affaire à l'arrivée dans son bureau des agents Curtis du FBI et Rouche de la CIA venus tout spécialement de New York. Ils ont deux étranges requêtes à formuler.... Voilà Baxter à nouveau piégée, obligée de faire face à un présumé copycat.... Thriller policier d'action typique, professionnel, utilisant tous les moyens habituels du genre pour faire de ce livre un nouveau bestseller. J'ai eu du mal, j'avoue, malgré l'humour, des scènes visuellement d'antologie, des découverte de scènes de crimes très spectaculaires, des personnages bien campés certes mais pour moi inconsistants dans le sens où il m'a été impossible de ressentir de l'empathie pour eux. Tout est visuel, on dirait le scénario d'une série télévisée américaine, avec tous les bons ingrédients. La vue, l'ouïe sont sollicités, seuls, j'ai donc été laissée à la porte, spectatrice mais pas impliquée. C'est efficace, le scénario se déroulant en miroir en Angleterre et aux USA est intelligent, très futé, et du coup ménage beaucoup de retournements de situation et de rebondissements. Malgré cela, j'ai trouvé ce polar très long, mais j'imagine bien qu'il va certainement plaire. Peut-être que j'en lis beaucoup et deviens de plus en plus exigeante. Il manque un supplément d'âme et d'imperfection à tout ceci, une plus grande prise de risques personnelle de l'auteur autre que celle de rédiger avec beaucoup de savoir faire et bien dans les clous, un livre que j'ai l'impression d'avoir déjà lu. Je ne dois plus être la bonne lectrice pour ce type de thriller. Cependant je pense qu'il va rencontrer son public. Quatrième de couverture "Votre vie ne tient qu'à un fil. Mais qui tire les ficelles ? Entre les impressionnants piliers de granite du pont de Brooklyn, un réseau de filins d'acier quadrille l'espace. Tel un insecte pris au piège, le corps brisé de William Fawkes éclipse les premiers rayons du soleil. Un mot est gravé sur son torse : APPÂT. Cette sinistre mise en scène n'est que la première d'une longue série. Tandis que les meurtres se succèdent de chaque côté de l'Atlantique, Emily Baxter, nouvellement promue inspecteur principal, et deux agents spéciaux américains vont devoir collaborer afin d'identifier l'architecte de cette toile diabolique..." Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- L'ensaignement
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'ensaignement Jean-Philippe De Tonnac Guy Trédaniel Éditeur 21 octobre 2021 224 pages Roman Essai Chronique 23 octobre 2021 " J'ai compris que nous ne pouvons affronter le jour que lorsque nous avons la nuit en nous. Pourquoi sept nuits me demanderez-vous ? Parce que Dieu a créé le monde en sept jours et qu'il a donné aux femmes la garde des nuits. Il faut en comprendre la raison. Les nuits sont trop immenses, trop redoutables pour les hommes. Non, bien sûr, que les femmes soient plus courageuses ; elles sont seulement plus à même de bercer sans poser de questions ce que la nuit leur donne à bercer : l'inconnaissable." Christiane Singer, Les Sept Nuits de la reine, Albin Michel, 2002. Je me suis sentie presque illégitime à écrire sur ce roman édifiant pour ma part, bien qu'étant femme, ayant saigné tous les mois depuis..... Je ne savais pas comment exprimer mon incompréhension et puis la solution la plus simple étant toujours la meilleure, j'ai réalisé qu'il fallait que je me raconte un tout petit peu, pour que cet avis soit reçu plus facilement. Le narrateur nous raconte comment une femme, rencontrée devant la fameuse oeuvre de Courbet au musée d'Orsay, "L'Origine du monde", va le guider dans un processus de découverte et de compréhension de la réalité existentielle des femmes à travers un symbole fort, le sang menstruel : au centre de nos vies pendant plusieurs décennies, sa réapparition régulière va régir notre rapport à la société, aux autres, à nous-mêmes. Au delà de ce sang de Vie, bien particulier de par sa texture, sa couleur, son odeur, coulant au moment où la partie superficielle de la dentelle utérine se desquame lorsqu'aucun embryon n'a été créé, c'est, je pense, l'aptitude à donner naissance à un nouvel être humain qui est visée, enviée, par un patriarcat qui s'est renforcé depuis des millénaires. Cette "puissance féminine" qui pouvait apparaître presque magique, donnant un certain pouvoir aux femmes du temps des premiers rites et religions matriarcaux, nous est depuis reprochée, versée à la longue liste des griefs que certains mâles nous mettent invariablement sous les yeux afin de justifier leurs comportements et pensées iniques, quelques fois assistés de femmes soucieuses de préserver des traditions inégalitaires et monstrueuses ; sur un plan psychiatrique, pour ces dernières, ennemies et bourreaux de leurs consœurs, le processus tendant à préférer une option négative mais habituelle, ( exemple : la discrimination par le genre, l'excision, etc, etc), au lieu d'aller vers un inconnu qui terrorise, est malheureusement bien répertorié. Si le narrateur reçoit donc un enseignement sur le sang menstruel, j'avoue avoir aussi été dans la position de l'élève du romancier. Je n'ai jamais eu honte du sang, je n'ai jamais été gênée par mes menstruations en ce qu'elles symbolisaient, je ne me suis jamais sentie sale, et personne, que ce soit mes proches, ma mère pourtant si haineuse de ses filles, ou mes compagnons, n'ont eu une moue ou un regard, ou un jugement dégoûtés. Je suis arrivée de Côte d'Ivoire tard, mon référent masculin, celui qui représente la figure paternelle s'appelait Suleiman, employé de mes parents. Eux je ne m'en souviens pas, seul lui comptait. Lorsque l'exil a eu lieu, j'ai découvert deux choses : 1/ j'étais blanche !!! La différence de couleur de peau par rapport à celles de mes amis, de Suleiman, de sa fille ne m'avait jamais effleurée. Premier coup dans l'estomac. 2/ j'étais une fille et donc certaines choses m'étaient interdites qui jusqu'alors avaient fait partie de mon quotidien. Coup de massue sur la tête. J'ai joué le jeu à l'extérieur, en société, mais au sein de cette famille pourtant toxique et cependant matriarcale, mon père restant en Afrique pour son travail sauf l'été, j'étais une fillette qui ne se donnait aucune limite, jouant autant avec ses poupées qu'avec le garage du seul élément masculin, mon frère aîné, avec lequel je me battais physiquement jusqu'à finalement l'envoyer à l'hôpital, un jour de rage exacerbée. Le pragmatisme de nos ancêtres paysans, ouvriers, bourgeois et artisans, autant du côté maternel que paternel, proches de la nature, très ancrés dans la terre, instruits des réalités de la vie, a manifestement coulé dans nos veines jusque dans ce sang menstruel. J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt et d'étonnement, donc, le parcours initiatique de notre disciple lors de ces rencontres avec cette "ensaignante" mystérieuse, puis tout au long de son apprentissage dans une "communauté dédiée à la réconciliation des femmes avec leur cycle, avec la vie." J'attire votre attention sur un épisode de ce roman pendant lequel les stagiaires féminines de cette retraite sont invitées à raconter leur expérience liée au saignement, avant et après les règles, à décrire les syndromes prémenstruels, les sensations, etc.... Ceci m'a interpellée, illustrant pour moi une violence insidieuse faite aux femmes dont j'ai été victime ces dernières années : dans les années 80 et jusqu'à il y a dix ans environ, pour celles souffrant énormément avant et lors des règles, nous avions à disposition un ensemble de médicaments ciblant ce type de douleurs très particulières et invalidantes, bien mieux que le paracétamol habituel. Depuis, ces traitements essentiels ont été jugés inutiles et retirés du marché. Donc, je me suis vue condamnée à souffrir, pour rien, parce que j'étais femme ; autant vous dire que la guerrière que je suis n'a pas du tout apprécié. ( Quel recul en arrière !!!! ) La chanteuse lyrique non plus. Je fais une dernière parenthèse : savez-vous que dans les troupes d'opéra françaises, tout le monde connaissait le cycle des chanteuses ? En effet, pour un même rôle, le théâtre avait à disposition plusieurs interprètes, et ainsi celles qui avaient leurs règles étaient mises au repos et remplacées par une collègue. Avec la disparition des troupes d'opéra en France, ce respect du cycle féminin, de la nature donc, a été bafoué. Nous sommes condamnées à devoir faire avec, à être sur scène en permanence même pendant ces périodes, pour beaucoup d'entre nous, extrêmement délicates. J'y vois, en plus d'une bêtise crasse, de la cruauté injustifiée et contre productive visant les chanteuses, réputées sportives de haut niveau par la médecine du travail, et de facto, victimes d'un système misogyne, majoritaire dans le lyrique. Doivent-elles, comme nombre de sportives, prendre des hormones pour arrêter leur cycle, stopper le sang de Vie ? Inique, n'est-ce pas ? Je remercie l'auteur d'avoir éclairer ma lanterne sur le phénomène de haine et de dégoût de certaines femmes envers elles-mêmes.... que je ne comprenais pas. Je suis attristée par ce que j'ai découvert là ; je mesure combien cela doit être douloureux et insupportable puisque inexorable et d'une folle injustice... je comprends encore mieux, grâce à ce texte, pourquoi mon attitude si peu "féminine" a tant dérangé, m'a valu des "haines" incompréhensibles surtout de certaines femmes, ou d'être catégorisée comme "non femme" ou "potentiellement lesbienne" ( comme si cela allait me déranger, je ris) par certains hommes me faisant des avances auxquels je ne répondais pas positivement, certains allant même avec condescendance et paternalisme, m'inviter à m'assumer, ( je ris encore plus). Merci infiniment à Jean-Philippe De Tonnac pour ce très beau roman, magnifiquement rédigé, avec le cœur, avec courage, tout en délicatesse, en poésie, extrêmement charnel tout en étant le résultat d'une réflexion élevée ! Nous mesurons, à la fin de cette lecture, tout le travail qui nous reste à accomplir, tous ensemble, chacun étant le complément de l'autre, autour d'une réflexion sur le genre, sur l'éducation donnée aux enfants, sur la fin d'un patriarcat sclérosant pour les hommes et les femmes, nous enfermant dans des rôles qui ne nous sont pas naturels, donc nocifs. Ce retour à un pragmatisme terrien teinté de spiritualité et de questionnement continuel, qui constitue je crois mon quotidien comme être humain, citoyenne du monde et artiste dont le corps est instrument de musique, me semble la seule voie possible. Je ne suis pas non plus pour un matriarcat exacerbé. Pouvons-nous trouver un équilibre ? Le narrateur le pourra-t-il ? Je remercie par la pensée Suleiman.... Merci aux Éditions Guy Trédaniel également pour l'excellence de leur travail. Quatrième de couverture Le remarquable roman de Jean-Philippe de Tonnac sur le sang des femmes. « La société étale le sang partout sur nos écrans, elle donne l'impression de s'en délecter, quand le sang des femmes, lui, est tabou, lui et tout ce qu'il raconte.» Sur le chemin d'un homme, il vient parfois une femme qui accepte de partager avec lui ses secrets, une femme qui a elle-même accepté d'accueillir le sang et d'être par lui ensaigné. En catimini, en cachette, du grec katamênia, « menstruation « . C'est ainsi que les femmes vivent le plus souvent au sein de notre humanité, anonymes, privées de droit, de considération. C'est ainsi qu'elles sont invitées chaque mois à saigner puisque ce sang est répugnant, qu'il les rend folles, infréquentables, c'est bien connu. Que voulez-vous que des sociétés qui ont parié sur le virtuel, le hors-sol, le grand marché, la mort honteuse, qui ont une telle haine de la vie, comprennent encore quelque chose de cette histoire de cycle ? Puisque les femmes commencent à se libérer de ces carcans où on veut toujours les museler, on dirait que le sang lui aussi veut sortir de sa clandestinité et avec lui tout ce dont il est porteur. Le narrateur est un homme qui " rencontre " le sang, presque malgré lui. A lui, la question ne s'était jamais posée ou bien les femmes qu'il avait rencontrées jusqu'à ce jour ne l'avaient pas invité à partager leurs secrets. Une rencontre au musée d'Orsay devant L'Origine du monde. Une conversation sur le scandale que le tableau provoque toujours et ce qu'aurait été ce scandale si le peintre avait peint une femme qui saigne. C'est le début d'un échange entre le narrateur qui croit tenir dans cet échange le préalable à une romance et une femme qui croit tenir en cet homme un candidat à l'ensaignement. C'est le début d'un roman qui suit le parcours d'un homme qui, sur ce malentendu, décide de rejoindre une communauté installée dans le sud de la Crète. Communauté dédiée à la réconciliation des femmes avec leur cycle, avec la vie. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Les sœurs de Montmorts
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les sœurs de Montmorts Jérôme Loubry Calmann-Lévy 25 août 2021 414 pages Thriller Chronique 3 novembre 2021 « Comprenez que les apparences ne sont que les fantasmes de la réalité ! » P380 Une introduction énigmatique, deux femmes dans une voiture en direction d'un bled paumé, « Montmorts ».... Pendant que l'une conduit, l'autre jeune journaliste en quête de notoriété et de reconnaissance, lit une histoire monstrueuse, incroyable, mettant ses certitudes à rude épreuve.... et les nôtres, aussi. Des moutons, Saint Exupéry, un carnage, des sorcières, des murmures, une forêt qui semble palpiter....tous les ingrédients sont réunis pour vous faire frissonner de peur... Du sang, des cris, partout.... Vous ne saurez plus qui vous êtes vraiment.... La vérité est-elle de ce côté du miroir ? Jérôme Loubry signe un texte magistral, parfaitement équilibré, au suspense tendu jusqu'à la dernière page, bluffant de maîtrise. Depuis « Les chiens de Detroit » en 2017, cet auteur n'a fait que s'affirmer, oser, prendre des risques, bosser comme un fou afin de nous offrir des heures de lectures anxiogènes à souhait, intelligentes, hommage ici aux chefsd'œuvre de la littérature d'horreur façon Stephen King ... Mais pas seulement ! Le scénario est rigoureux, les scènes plus terrifiantes les unes que les autres, nos neurones et nos fréquences cardiaques affolés à la limite du burn-out. Il est presque masochiste ce plaisir que nous prenons à rester accrochés à ce récit flirtant avec le fantastique, multipliant les visions horrifiques pour soudain nous faire retomber dans une réalité pragmatique... Et, évidemment, sans que nous ne puissions reprendre notre souffle, nous relancer dans un autre looping vers la terreur et le surnaturel. L'auteur nous jette du haut de la montagne de Montmorts sans discontinuer jusqu'à la dernière phrase.... glaçante.... C'est un texte stupéfiant, de la drogue dure.... À lire absolument d'autant plus que tout cela vise un but bien précis qui n'apparaîtra qu'à la dernière minute... Et là, vous aurez des suées froides. Il y a de quoi.... Le supplément d'âme est tout entier dans ces ultimes lignes. L'engagement de l'écrivain également. Quatrième de couverture Novembre 2021. Julien Perrault vient d’être nommé chef de la police de Montmorts, village isolé desservi par une unique route. Alors qu’il s’imaginait atterrir au bout du monde, il découvre un endroit cossu, aux rues d’une propreté immaculée, et équipé d’un système de surveillance dernier cri. Mais quelque chose détonne dans cette atmosphère trop calme. Est-ce la silhouette menaçante de la montagne des Morts qui surplombe le village ? Les voix et les superstitions qui hantent les habitants ? Les décès violents qui jalonnent l’histoire des lieux ? Dans la lignée des Refuges, un thriller stupéfiant à la construction aussi originale qu’habile, qui vous fera douter de vos certitudes à chaque page. Un nouveau coup de maître ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs
- Les jumeaux de Piolenc
Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les jumeaux de Piolenc Sandrine Destombes Hugo Thriller 2016 416 pages Thriller Chronique 9 février 2020 Il est assez rare que le thème développé dans ce roman, comme dans "Je sais pas" de Barbara Abel, soit choisi par les auteurs. Lequel ? Je ne vous le dirai pas, ce serait dévoiler une bonne partie du mystère. C'est courageux quoiqu'il en soit de briser ce tabou, d'aborder franchement le sujet... Au risque de choquer, d'écœurer, d'avoir certaines associations à dos ; je pense pour ma part qu'il faut absolument en parler. L'innocence, la pureté ne sont pas forcément là où on les croit... La plume de Sandrine Destombes, que je trouvais jusque là classique, et ce n'est pas une critique, gagne ici en profondeur, efficacité, sensibilité, originalité. La construction sur plusieurs périodes, la multiplicité des personnages concernés, ne font que rendre ce récit terrible, incroyable, encore plus marquant, sans lui enlever sa clarté. C'est une oeuvre virtuose parfaitement exécutée. L'empathie de l'auteure lui permet de nous transmettre les peurs, doutes, désespoirs de tous les protagonistes. Nous sommes aux premières loges afin d'accompagner pas à pas les enquêteurs actuels aidés de Jean, qui fut en charge de l'enquête voici trente ans, et de Victor le père des jumeaux, Solène et Raphaël. L'effet de ce drame sur les familles mais aussi sur toute la ville, la région, le pays, est de l'ampleur d'un tsunami. Le silence, l'ignorance, le mystère sont insoutenables pour tous à des degrés différents certes, mais restent pour tous une épine dans le coeur qui empêche de poursuivre sa route. Tous ont vécu en apnée. Donc lorsque de nouveaux enfants disparaissent de la même façon que trois décennies plus tôt, toute la boue de la tristesse et de la rage remonte en Victor et Jean. Tout revient à la conscience avec une violence inouïe...la machine judiciaire se remet en marche, lourdement, injustement, trop lentement.... Victor est mis en garde à vue, il connaissait la petite fille qui a disparu... Pour résoudre cette énigme présente, seule une nouvelle enquête sur ce qui s'est déroulé dans le passé, peut donner les clés. Une plongée dans les ténèbres entourant des âmes perdues, damnées. La fin du cauchemar est au prix de révélations indicibles. Sandrine Destombes nous perd sur le chemin de la lumière, multipliant les pistes, les voies sans issue, les pièges, les accidents de parcours. Anxiogène à souhait, un très très bon thriller parfaitement maîtrisé, et récompensé du Prix VSD RTL 2018 du meilleur thriller français. C'est totalement mérité. Quatrième de couverture Août 1989. Solène et Raphaël, des jumeaux de onze ans originaires du village de Piolenc, dans le Vaucluse, disparaissent lors de la fête de l’ail. Trois mois plus tard, seul l’un d’eux est retrouvé. Mort. Juin 2018. De nouveaux enfants sont portés disparus à Piolenc. L’histoire recommence, comme en macabre écho aux événements survenus presque trente ans plus tôt, et la psychose s’installe. Le seul espoir de les retrouver vivants, c’est de comprendre enfin ce qui est arrivé à Solène et Raphaël. Au risque de réveiller de terribles souvenirs. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs