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  • Le Japon éternel  | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Japon éternel Amélie Nothomb et Laureline Amanieux Albin Michel Le 16 octobre 2024 368 pages illustrées Beaux Livres Chronique 23 décembre 2024 Sous-titre : Voyage sous les fleurs d'un monde flottant Dans la collection Beaux Livres, dimensions 240.00 mm x 155.00 mm. " Textes et images se répondent dans un dialogue patient et inépuisable qui nous touche, inexorablement." Page des libraires Pureté, simplicité et élégance du geste, toujours. " Ma mythologie personnelle, c'est le Japon. Mes premiers souvenirs sont japonnais. Je me suis très longtemps crue japonaise, avec une conviction profonde. J'y croyais d'autant plus que je vivais au cœur du plus beau Japon, celui du Kansai, au Sud, tout près de Kyoto et Nara, que je considère comme les plus belles villes du monde. J'évoluais dans un monde d'estampes, dans un jardin, dans la montagne, un Japon comme on l'imagine en Occident quand on le fantasme." Amélie Nothomb, longtemps convaincue d'être japonaise, jamais consolée d'avoir été arrachée à cinq ans à la terre de son cœur et particulièrement à la femme qui prit soin d'elle jusque là, sa gouvernante Nishio san, est aujourd'hui notre guide au pays du soleil levant. Elle est accompagnée en ce voyage par Laureline Amanieux dont le parcours est décrit en fin de chronique. Sa vision d'aujourd'hui, celle d'une érudite accessible à tous, est magnifiée par le regard de l'enfant qu'elle fut, toujours présente. En cela, ces pages sont particulièrement touchantes et rares. Nos pas nous porteront du musée Guimet, au jardin japonais Albert- Khan jusqu'en certains lieux mythiques sur place, l'écrivaine dialoguant avec des personnalités hautement qualifiées dans les différents domaines abordés. Cet ouvrage est de toute beauté, bouleversant , passionnant, étonnant, singulier, généreusement illustré, parfait hommage à la culture ancestrale japonaise, y présentant des aspects connus mais aussi stupéfiants ; le texte est d'une grande clarté, écrit avec passion, traduisant le désir évident de l'autrice de nous faire partager son amour, son admiration et son engouement pour le Japon éternel et millénaire. Bien loin de l'atmosphère anxiogène et terrible de son roman "Stupeur et tremblements", du film "Furyo" cité ici, ou des nouvelles séries telle "Tokyo Vice", nous sommes invités à remonter le temps. Un voyage fabuleux aux sources du shinto, du bouddhisme, du zen ; une découverte plus approfondie de l'art de l'éphémère dont le haïku, le kôdô ( écoute des fragrances), le théâtre nô, les estampes, en sont les plus belles manifestations ; entrons dans un monde où poésie, éternité, pureté, élégance et honneur règnent, où les frontières entre réalité cruelle et magie du surnaturel sont poreuses. Et soudain apparaissent devant nous, ébahis, des silhouettes d'artistes, de poètes, de guerriers, de créatures légendaires et mythiques... Hier et aujourd'hui se confondent, le temps s'efface alors que notre ascension vers d'autres horizons nous éloignent du cynisme et du prosaïsme de notre époque. Il nous est aussi donné de comprendre comment la culture et l'éducation japonaises imprègnent la pensée, la vie et l'écriture de Amélie Nothomb. Gratitude. Quatrième de couverture : « Ma mythologie personnelle, c’est le Japon. Mes premiers souvenirs sont japonais. Je me suis très longtemps crue japonaise, c’était une conviction profonde. J’y croyais d’autant plus que je vivais au cœur du plus beau Japon, celui du Kansai, du Sud, tout près de Kyoto et Nara, qui sont les plus belles villes du monde. J’évoluais dans un univers d’estampes, dans un jardin japonais, dans la montagne, un Japon comme on l’imagine en Occident quand on le fantasme.(…) Suivez-moi sur la voie des kamis dans le shintoïsme, la voie du bouddhisme et du zen, la voie des samouraïs et la voie de l’élégance. Pour mieux cheminer ensemble sous les fleurs du monde flottant, comme l’exprime le poète japonais Matsuo Bashô, ce monde de beauté éphémère dans lequel nous vivons. » Amélie Nothomb Amélie Nothomb nous emmène à la rencontre du Japon, de ses mythes, de ses rites et ses arts traditionnels : une merveilleuse découverte du pays dans les pas de l'une de ses plus grandes ambassadrices. Ce livre est l’adaptation du podcast éponyme à succès d’Amélie Nothomb réalisé avec Laureline Amanieux, enrichi de textes et de citations et largement illustré. Biographie de Lauréline Amanieux : Source Wikipédia Laureline Amanieux est réalisatrice, depuis 2011, de films documentaires pour la télévision, le cinéma et le web, et de podcasts. Elle a été productrice à Rétroviseur Productions, après avoir fondé la Webtv Savoirchanger.org (close depuis 2019). Elle est désormais productrice à Circé production. En tant qu'autrice, elle a publié des essais sur l'oeuvre d'Amélie Nothomb, les mythes, et les théories du mythologue américain Joseph Campbell (éditions Albin Michel / Payot), ainsi que des nouvelles littéraires et des poèmes. En 2020, elle est Lauréate de la Bourse Brouillon d'un Rêve Littéraire de la SCAM, pour un projet de roman. Docteur en Lettres Modernes, elle a fait sa thèse à l'université de Paris X, et en visiting student à UC Berkeley. Titulaire du CAPES, elle a été enseignante en collège-lycée, puis au Cours de Civilisation Française de La Sorbonne, pour les étudiants étrangers à Paris. Elle a participé à des colloques internationaux et publié dans des revues académiques. Elle a été chroniqueuse en presse écrite chez Bayard presse pendant 8 ans (chroniqueuse culture de 2010 à 2018)3, pour le magazine MUZE, puis pour La Croix, après avoir collaboré avec le BSC news et le Magazine des livres (désormais le Salon Littéraire). Elle anime des ateliers d'écriture, rencontres littéraires ou stages en documentaires, participe à des commissions et comités de lecture en documentaires du CNC et de Normandie images. Quatrième de couverture Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Cette nuit là | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Cette nuit là Linwood Barclay Belfond Noir 2 février 2011 438 pages, traduites par Marieke Surtel Thriller Chronique 18 juin 2017 Diabolique et addictif ! Impossible de lâcher ce thriller, le premier que je lis de cet auteur. Je me suis déjà renseignée pour trouver ses autres titres. Pourtant le début semble classique : Cynthia une adolescente sortie sans permission avec un mauvais garçon est retrouvée par son père Clayton Bigge saoule, et ramenée au bercail manu militari. Le lendemain matin elle se réveille après une nuit comateuse, mais elle est seule dans la maison, ses parents et son frère Todd sont absents. Elle s'invente des histoires pour ne pas s'inquiéter, part au lycée mais là elle apprend que son frère n'est pas venu en cours. La peur enfle, elle court chez elle, le vide.... Ils ont tous les trois disparu. 25 ans après nous retrouvons Cynthia participant au tournage d'une émission reprenant le drame. Le narrateur est Terry, c'est lui que nous allons suivre tout au long de ce vrai cauchemar. Déjà leur vie n'est pas facile tous les jours, le mal être de son épouse, sa paranoïa, ses cauchemars rendent le quotidien insupportable et a des conséquences psychologiques également sur leur fillette Grace. Celle-ci pour protéger ses parents surveille les météorites susceptibles de tomber du ciel comme autant de malheurs potentiels et de dangers possibles. Le 25ème anniversaire de cette nuit terrible se profile et pour tous l'ambiance est délétère et anxiogène. Pour tante Tess qui a élevé l'adolescente abandonnée et déboussolée, pour l'entourage aussi comme le patron de Terry, Torry. En plus la famille n'étant pas sur liste rouge et habitant le quartier d'enfance de Cynthia, le passage à la télévision de toute cette histoire est un déclencheur pour toutes sortes d'évènements. Le problème est que les incidents dont se dit victime son épouse appel téléphonique, mot, .....ne peuvent être réellement pris au sérieux. Terry est fatigué, ne sait plus qui croire..... Et il n'est qu'au début de sa peine. Un détective est engagé par le couple, il faut en sortir mais......à vous de découvrir la suite. Le doute et la suspicion au sein d'une famille est ce qui est le plus terrorisant, quand ceux qu'on aime ne sont peut-être pas ceux qu'on croit, quand tout semble n'être que le reflet de la vérité et non la réalité elle-même, quand on porte une culpabilité sur les épaules en raison d'une responsabilité qu'on endosse à tort comme les trois membres de cette famille qui ne savent comment réagir. Une ombre plane, et un mystère doit être résolu, il en va de leur subsistance psychologique. Terrifiant, ce thriller illustre parfaitement l'expression " l'enfer est pavé de bonnes intentions". La fin est magistrale et même si vous avez pu comprendre certains aspects de cette histoire, l'écrivain garde les meilleures cartouches pour les dernières pages. Très très bon livre bien retors et diablement bien construit et écrit. À lire absolument pour les accros du genre.... Il serait bien en film. Quatrième de couverture Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Le Contrat | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Le Contrat John Grisham Robert Laffont 19 avril 2012 382 pages traduites par Johan-Frédérik Hem Guedj Thriller Chronique 13 mai 2020 Dans le monde du lobbying et des consultants en communication, aux USA, vous trouverez des groupes dont la mission est de faire élire à des postes de juges, des personnes souvent jeunes sans réelle expérience, manipulables, chrétiennes extrémistes, inattaquables sur le plan personnel, conservatrices proches des grandes entreprises, contre les procédures en civil visant à protéger les consommateurs et les citoyens. Ainsi, le paysage juridique américain en est transformé grâce à ces hommes (et ces femmes moins nombreuses), aux ordres de l'ultralibéralisme. Les sujets sur lesquels ils ne transigent pas sont : l'interdiction de l'IVG et du mariage homosexuel, la censure des progressistes, des opposants aux armes à feu et à la peine de mort, la promotion de la fermeture des frontières, et la défense de certains fondements passéistes du mode de vie américain. Toutes les méthodes de contrôle de l'opinion publique sont utilisées avec une indignité insupportable. Ainsi les campagnes et tournées d'élections des juges sont financées par des grands empires commerciaux et la justice se retrouve entre les mains des plus riches. Ajoutez à cela, une séparation de l'Eglise et de l'État inscrite dans la loi et la constitution mais non appliquée au quotidien, et vous pouvez commencer à avoir très peur. Ce thriller est paru en France en 2012 : aujourd'hui cette évolution déviante de la société ultra capitaliste américaine touche plusieurs pays, plusieurs démocraties occidentales. La France est infectée par cette épidémie, chaque jour la liberté et l'indépendance de la justice, par rapport à l'État et les grands groupes, sont mises à mal par les nouveaux amendements et lois. L'égalité des droits est bafouée. Nous nous dirigeons vers une société où la santé, la justice seront accessibles aux plus aisés et fermées au commun des citoyens. Ce thriller caustique, terrifiant, prédicateur, en plus de reprendre le thème traité magistralement dans le film Erin Brockovich, la pollution des eaux par des grandes entreprises irresponsables et criminelles, complète le tableau par la description des rouages et des coulisses de l'élection des juges, (qui en soit est une aberration), des recours collectifs, des cabinets d'avocats petits et grands, du quotidien des milliardaires propriétaires de multinationales et de leurs victimes broyées, courageuses, oubliées. John Grisham fait ainsi un portrait sans concession, dans ce thriller politique et judiciaire, du monde des affaires, souhaitant s'offrir des sièges au sein des Cours suprêmes, partout sur le territoire américain. Page 264 : « Il prend pour cible des juges [...], des juristes humains et modérés, qui prêtent une oreille favorable aux droits des travailleurs, des consommateurs, des citoyens victimes de la négligence d'autrui, des défavorisées, et des accusés. Le principe même de la loi était de protéger les membres les plus faibles de notre société. En règle générale, les riches ont de quoi se prendre en charge. Le monde des affaires, par le truchement d'innombrables organisations, coordonne une vaste conspiration en vue de modifier radicalement notre système judiciaire. Pourquoi ? Pour protéger ses intérêts. Comment ? En barrant l'entrée des salles d'audience, en limitant la responsabilité des entreprises malhonnêtes, des médecins négligents, des hospices indignes, des compagnies d'assurance arrogantes...La triste liste n'avait pas de fin. » Un scénario au cordeau d'une grande efficacité et clarté, un hommage aux victimes et leurs défenseurs, un signal d'alarme que nous ne pouvons plus ignorer. Un roman très actuel, malheureusement.... Une claque afin de nous réveiller rapidement... Quatrième de couverture Dans une salle de tribunal surchauffée, douze jurés rendent un verdict historique : l'entreprise Krane Chemical est lourdement condamnée pour avoir empoisonné l'eau d'une ville et provoqué des cancers mortels par dizaines. C'est le triomphe du Bien sur le Mal... Cependant Cari Trudeau, propriétaire de Krane Chemical, est prêt à tout pour que le jugement en appel tourne en sa faveur. Même à manipuler la Cour suprême du Mississippi. L'instrument de sa machination se nomme Ron Fisk. Aussi séduisant que naïf, ce gentil père de famille accepte imprudemment le financement de sa candidature au poste de juge à la Cour suprême. Mais bientôt Ron comprend ce qu'on lui demande en échange de sa compromission... Une mécanique subtile et perverse, une plongée dans les recoins les plus sombres de l'âme humaine... Le nouveau thriller de John Grisham a la dureté d'un diamant noir. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les Caves du Potala | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Caves du Potala Dai Sijie Gallimard Septembre 2020 192 pages Historique Chronique 5 mai 2022 Je lisais ce texte et résonnait en moi le deuxième mouvement de la symphonie numéro 3 de Henryk Górecki, joué par un orchestre à cordes, interprété par une soprano, dont le texte est une prière gravée sur le mur d'une prison où étaient enfermées des victimes du nazisme. Des tessitures les plus graves à la lumière resplendissante des aiguës. Une splendeur ! Une révélation ! La beauté et la foi plus fortes que la barbarie, armes douces pour vaincre l'inhumanité, l'indicible, le Mal. Le chemin fut long pour Bstan Pa, petit garçon aux dons de dessinateur hors du commun choisi pour suivre l'enseignement d'un maître, peintre du sacré honorant dans ses œuvres les déités et Bouddha. Un parcours ardu, initiatique, vers la sagesse, vers la maîtrise totale de son art qui consiste à peindre des représentations sacrées... Il est nommé peintre du Dalaï lama, a toute sa confiance, et est le témoin privilégié des évènements qui vont secouer le Tibet, le menant sur les routes, dans d'autres pays, auprès d'autres souverains, dans divers temples, jusqu'à ce jour fatidique de 1968 qui marquera le début de son calvaire dans les caves du Potala où peut s'exprimer toute la haine, la bêtise, le sadisme de son bourreau, un jeune des brigades communistes rebaptisé le Loup. Plus la fureur se déchaîne, plus Bstan Pa s'envole vers ses souvenirs, bien au-dessus de ces sous-sols. Un monde d'harmonie, de beauté, de recherche de perfection, obéissant à des rites ancestraux, baigné de magie et de spiritualité nous est alors offert par Dai Sijie, écrivain cinéaste, grâce à des descriptions d'un esthétisme et d'une finesse inégalés. La sensualité n'est pas absente de la vie ascétique de notre peintre, chaque mouvement de son pinceau est autant de caresses données à nos âmes, chaque regard est un frôlement, chaque couleur une vibration. Nous nous détachons peu à peu avec lui du charnel pour atteindre un autre niveau de compréhension de l'univers, bien au delà des contingences matérialistes, temporelles et anecdotiques qui animent tous les dictateurs, destructeurs de nos sociétés.L'horizon s'élargit brusquement pour devenir infini, espace de tous les possibles. Oui, un roman aussi puissant, bouleversant, essentiel que le deuxième mouvement de la Symphonie n°3 de Henryk Gorecki. Quatrième de couverture « 1968, palais du Potala au Tibet. L'ancienne demeure du dalaï-lama est occupée par une petite troupe de très jeunes gardes rouges fanatisés, étudiants à l'école des beaux-arts, menés par un garçon particulièrement cruel, "le Loup". Dans les anciennes écuries du palais, Bstan Pa, ancien peintre du dalaï-lama, est retenu prisonnier. Le Loup veut lui faire avouer sous la torture ses crimes contre-révolutionnaires. Alors que les jeunes gardes rouges profanent les plus hautes oeuvres d'art bouddhique, le vieux peintre se remémore une existence dédiée à la peinture sacrée. Il se souvient de son apprentissage auprès de son maître, des échelons gravis grâce à son talent exceptionnel jusqu'à approcher les plus hautes autorités religieuses et participer à la recherche du nouveau tulkou, l'enfant appelé à succéder au défunt dalaï- lama. Que peut la violence des hommes contre la beauté ? Dai Sijie nous fait pénétrer dans un univers d'harmonie et de méditation, nourri par l'évocation d'une tradition séculaire très raffinée que l'écrivain connaît à la perfection. Empreint d'une sensualité étonnante dans la description de l'art tibétain, ce nouveau roman de l'auteur de Balzac et la Petite Tailleuse chinoise procure un sentiment de dépaysement absolu dans l'espace et dans le temps. » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'Insolence des puissants | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Insolence des puissants Véronique Chauvy De Borée Le 23 mai 2024 352 pages thriller historique Chronique Dans la collection Terres d'écriture. "Entre faibles et puissants, bien qu'ordonnée par le Roi Soleil, une justice est-elle possible ? " Quel titre pour une réalité encore bien actuelle quand on voit le cynisme et la morgue de certains hommes politiques ou grandes fortunes considérer les peuples non comme êtres humains précieux mais comme de simples statistiques corvéables, utilisables, effaçables à merci ! J'avais gardé en tête que les actes de Louis XIV pendant son règne avaient eu des conséquences fâcheuses pour ses héritiers et avaient certainement préparé le terrain à la future Révolution française. Et voici ce roman étonnant, que je qualifierai de thriller historique tant l'on frissonne pour nos héros Gauthier, le chirurgien, et Madeleine, la fille de l'apothicaire, nuançant avec brio et passion le tableau que nous aurions pu garder en mémoire de ce roi et en particulier de ses premières années au pouvoir. Un pouvoir qu'il veut absolu. Par orgueil certainement et parce qu'il exige de tous ses sujets une totale obéissance et un respect parfait des lois et édits promulgués par son gouvernement, il n'entend pas laisser qui que ce soit, noble ou roturier, les mépriser. Il souhaite également reprendre la main sur toute cette aristocratie prenant des libertés sur ses domaines, maltraitant ses gens, appliquant une justice expéditive et partiale violente et inacceptable, prélevant des impôts très personnels comme au moyen-âge sur une population exangue ayant déjà bien du mal à survivre. Ainsi , le jeune roi de vingt-six ans menant la barque du pouvoir seul depuis la mort de Mazarin, informé des crimes et délits perpétrés en Auvergne, ordonne une session extraordinaire de justice, les Grands Jours, sur place à Clermont du 26 septembre 1665 au 31 janvier 1666. Sous la présidence de Nicolas Potier de Novion, oeuvreront l'avocat général, Denis Talon, représentant le ministère public et, le maître des requêtes, Louis de Caumartin, chargé des sceaux royaux. Lorsque Gauthier Chaslier, chirurgien en la ville de Pont-du-Château sous pouvoir du marquis Alcibiade de Cartier-Pansac, apprend la tenue de cette session extraordinaire à Clermont, il se met à espérer obtenir justice, non pas pour l'incendie et la mort de sa fiancée et de son père dans leur demeure sur ordre de cet aristocrate, mais au moins pour un cultivateur qu'il a opéré. En effet, voici deux ans, Cartier-Pansac accompagné de son sbire, Larme-à-l'oeil le balafré, a tiré dans la main du pauvre homme ayant refusé de payer un impôt supplémentaire et inique devant financer le mariage de la dernière fille du marquis. Réduit à la mendicité sans sa main, ayant tout perdu, le malheureux est l'énième victime des crimes de Cartier-Pansac qui tient en son pouvoir les juges et personnels de justice de la petite ville. Il est le seigneur et maître absolu autant sur son domaine qu'en son domicile où résident également son fils Luc, être totalement incapable de s'élever contre son père, et sa bru, Anne-Lise, victime de ses violences. Gauthier se prend à espérer en une condamnation des actes monstrueux du marquis et se rend à Clermont pour en parler à sa tante Artémise, veuve d'un juge à la cour des aides de la ville. Or, par chance elle va accueillir pendant les Grands Jours, un des magistrats venu de Paris avec sa famille. Gauthier pourra donc aisément savoir si sa cause est justiciable ou non. L'occasion est aussi donnée, par l'heureux hasard, de remettre en présence notre bel ami et une de ses anciennes connaissances de jeux d'enfance : Madeleine, la fille de maître Sabatier, l'apothicaire. Les pièces du puzzle sont posées, le décor dressé. Alcibiade de Cartier-Pansac ne va pas accepter que Gauthier Chaslier porte plainte contre lui et mettra tout en œuvre pour réduire à néant ses projets. Il ne reculera devant aucun actes criminels pour parvenir à ses fins. Madeleine, qui porte de lourds secrets, apportant son aide à Gauthier, sera elle aussi bientôt prise dans l'oeil du cyclone. Tous sont les proies désignées d'un serial killer, d'un psychopathe de la pire espèce. Ce roman est formidable, passionnant, dense et fourmillant de détails et précisions quant au fonctionnement de la justice sous Louis XIV, sur l'organisation administrative et judiciaire dans les villes de province, sur les us et coutumes de l'époque, sur la place échue aux femmes en ces temps de parriarcat absolu. Une belle galerie de personnages vous attend complétant la toile peinte par Véronique Chauvy, qui années après années, ne cesse de prouver son talent de conteuse soucieuse d'exactitude historique et de mettre en valeur les traditions et richesses de l'Auvergne. Ce livre est un bonheur à lire, impossible à lâcher, original par le thème choisi. Biographie de l'autrice : Après des études de droit, un début de carrière dans l’administration scolaire, des engagements associatifs, Véronique Chauvy se lance dans l’écriture. Elle choisit l’Auvergne, sa terre d’adoption depuis plus de vingt cinq ans, pour planter le décor de ses romans où le destin de ses personnages traverse la grande histoire. Quatrième de couverture Gauthier Chaslier est un jeune chirurgien dévoué. Un jour, deux hommes lui amènent un paysan gravement blessé, victime du seigneur local, le terrible Alcibiade de Cartier-Pansac. Il se voit alors contraint de l'amputer, le privant ainsi de son principal outil de travail, son avant-bras. Épris de justice, Gauthier se met alors en tête d'obtenir réparation pour son patient. Les Grands Jours d'Auvergne, fruits de la volonté du Roi de mettre de l'ordre dans la justice de certaines provinces du royaume, semblent être l'opportunité idéale pour y parvenir. Aidé de Madeleine, fille de l'apothicaire, il va tout tenter pour réunir des témoins et rassembler les preuves nécessaires. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Les Invisibles - Révélations sur le business de la détresse | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Les Invisibles - Révélations sur le business de la détresse Philippe Toulouse Max Milo 6 février 2020 236 pages Autobiographie Chronique 20 février 2021 J'ai lu ces pages, glacée, frissonnante, tant la réalité décrite dans ce témoignage me touche. Je dédie mes prochains mots à madame Monique, disparue aujourd'hui, qui faisait la manche dans le tunnel reliant Malakoff à Vanves, et qui ne fut jamais à nos yeux ni invisible ni négligeable. Dont la disparition soudaine, le cœur épuisé, brisé par le décès de son fils, relaté avec délicatesse et émotion dans le journal municipal de Malakoff, a donné lieu à des témoignages de réelle tristesse par voie d'affiches, par des bougies allumées dans le tunnel à son emplacement habituel, pendant des semaines, et aussi lors du dernier adieu au cimetière. Je remercie le destin de m'avoir permis de parler avec elle et son ami sur la place de la mairie de Malakoff très peu de jours avant que son cœur ne décide de s'arrêter. Nous nous sommes donné très brièvement la main... Madame Monique n'était pas SDF, elle touchait les minimas sociaux et avait une chambre dans un centre pour femmes. Agée presque d'une soixantaine d'années, elle espérait encore retrouver une place de serveuse ou un autre job de complément.Nous avons été endeuillés, tous... Si certains n'ont pas été capables de voir madame Monique, finalement je les plains... Ils sont des handicapés du cœur. Ce témoignage de Philippe Toulouse, éducateur spécialisé sur le terrain auprès, entre autres, des personnes sans domicile fixe à Dunkerque, plus qu'un coup de poing dans l'estomac est un acte courageux et indispensable de mise sur la place publique d'un problème de politique pure, afin que les citoyens puissent, comme dans l'antiquité, s'emparer d'un fait de société et en débattre sur l'Agora. Nul ne doit être considéré comme négligeable ou invisible en France, et nul ne doit pouvoir agir caché, impunément, en souterrain, contre le bien commun. Nul ne doit pouvoir se penser intouchable, tout puissant dans une démocratie.... Ce qui s'est passé à Dunkerque, municipalité socialiste au moment des faits, symptomatique d'un certain système mis en place par des notables criminels avec la complicité de "collabos" et de sbires, peut illustrer ce qui se passe plus largement dans notre beau pays des droits de l'homme et d'égalité des chances, tous bords politiques confondus. Au moment où un nouvel ordre mondial ultralibéral, profitable à certains des plus nantis évidemment, est largement favorisé par certains gouvernements, les lanceurs d'alerte deviennent des cibles à abattre. On ne naît pas lanceur d'alerte, on le devient par sens de la justice, parce que le choix ne se pose pas, parce que les valeurs gravées aux frontons de nos mairies sont toujours d'actualité. Liberté Égalité Fraternité ou encore mieux Solidarité. Nos sociétés, nos démocraties où la protection des plus faibles, des plus fragiles est un principe fondamental, ne peuvent accepter que certains privilégiés puissent traiter les plus précaires comme des quantités négligeables, des statistiques, des ombres dépersonnalisées, des invisibles. En professionnel, au service des plus démunis, Philippe Toulouse rappelle des principes incontournables et pourtant oubliés de beaucoup. Dès qu'un citoyen a administrativement une adresse, soit dans une association ou dans un centre.... il peut exercer son droit à voter. Il n'est pas invisible. Il peut faire ou défaire une carrière politique comme tout à chacun. Nous sommes tous, riches ou pauvres, invisibles ou négligeables, en raison, par exemple du système de suffrage mis en place, permettant que l'abstention et les votes blancs ne soient pas comptabilisés. C'est ainsi que certains sont élus au mépris de l'opinion d'une majorité de Français qui n'ont pas voulu choisir entre la peste et le choléra. De travailleur social à l'écoute de la population, innovant quant à ses méthodes de travail, mettant en place des maraudes, des lieux d'accueil longues durées etc, etc... Philippe Toulouse s'est transformé, par obligation, en acteur sur la scène politique afin de dénoncer et contrer les agissements du maire de Dunkerque, cumulant les mandats donc omnipotent, et de ses amis présents à tous les postes décisionnaires en lien avec le charity business. Car les pauvres rapportent des fortunes à certains : détournements de l'argent public à des fins personnelles tout en laissant crever des enfants et des personnes en grande précarité. Les associations deviennent extrêmement lucratives et appliquent les méthodes de certaines grandes entreprises telle Orange, d'où des conditions de travail des intervenants sociaux sur le terrain inacceptables et dangereuses, et une insécurité réelle dans tous dans les centres d'accueil devenus indignes et insalubres. Lorsqu'un ami et collègue, Fabrice, se suicide, une limite est franchie, aucun retour en arrière ne sera plus possible... Le face à face entre David et Goliath est inévitable... il sera violent mais Philippe Toulouse tiendra bon. D'où lui vient cette endurance, cette résistance face au Mal absolu ? Son éducation, une force de caractère particulière ou une faculté d'indignation hors du commun ? Ceux qui auraient voulu continuer à s'enrichir, à devenir de plus en plus puissant dans l'ombre, invisibles, sont aujourd'hui en pleine lumière. Ce témoignage plus édifiant que le pire des thrillers politiques et judiciaires devrait avoir une suite car, bien que Philippe Toulouse ait été lavé de toutes les accusations ubuesques proférées à son encontre par décision du Tribunal de Dunkerque, il n'en reste pas moins que les responsables du suicide de Fabrice courent toujours, que tous ceux coupables de détournement de fonds publics, de harcèlement moral et menaces de mort contre l'auteur n'ont pas encore été jugés. Rien n'est fini et les coupables continuent à vivre librement en toute impunité. Personne aujourd'hui n'est à l'abri d'une bascule dans la précarité. Ne vous croyez jamais hors de danger ou non concerné.... Et surtout regardez ces femmes, ces hommes dans la rue, répondez- leur même un « désolé monsieur ou madame, je n'ai rien sur moi, je n'ai pas de monnaie », redonnez leur une visibilité, au moins cela. Quatrième de couverture C'est l'histoire héroïque d'un éducateur auprès des sans abris, qui dénonce la mainmise des barons politiques sur les associations pour détourner de l'argent et corrompre les élus. Dans ce récit haletant, l'auteur raconte son combat, les menaces de mort, les gardes à vue qu'il a subi pour le faire taire. Il en sort aujourd'hui en héros en faisant tomber le maire de la ville. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • A un cheveu | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires A un cheveu Maëlle Desard Slalom 28 avril 2022 317 pages Roman Jeunesse Chronique 12 décembre 2022 Âge minimum recommandé par le fabricant : 13 ans. Lecture du début de ce roman enregistrée en vidéo sur Eva Impressions littéraires et Eva Résonances littéraires : « Anis trop honnête ; Christophe trop présent ; père trop comique ; mère trop coincée ; Jacob trop craquant. Ma vie est un enchaînement d'hyperlatifs. » Dédicace : " À toi, qui doutes face au miroir : tu es magnifique. " Une phrase qui s'adresse à tout le monde quelque soit le genre ou l'âge. Un roman réjouissant, très drôle, bouleversant, émouvant, créatif littérairement, traitant de sujets graves : le harcèlement sexuel ou moral, la discrimination sous toutes ses formes, la différence rejetée par une société normative, la maladie et ses conséquences sur la cellule familiale, l'exposition des jeunes à la violence, à la sexualisation outrancière permanente, à l'américanisation caricaturale des modes de vie... L'héroïne, Emma, ancienne championne de natation, une battante, a pourtant eu bien du mal à se relever des deux dernières années cauchemardesques qu'elle vient de traverser. Ses parents et son frère Christophe ont eux aussi beaucoup souffert. Afin d'offrir un second souffle à leur petite tribu, un déménagement loin de Orange et du Sud est organisé. Direction Strasbourg. Emma a un secret : elle a perdu tous ses cheveux comme l'épouse de Will Smith. Une alopécie difficile à encaisser pour une fille. Alors, puisqu'elle peut repartir de zéro dans cette nouvelle ville, dans ce nouveau lycée, elle décide d'avoir recours à un objet magique, sa Précieuse, une perruque. Cette tête « Velcro » implique la fin de la natation et des compétitions, l'évitement de toute situation épineuse, la dispense de sport... Un sacrifice qui aux yeux d'Emma, si traumatisée par la cruauté de ses anciens « camarades » de lycée, paraît léger. Mais son frère si protecteur et empathique, sa nouvelle amie Anis du genre inclassable et cash et surtout le séduisant Jacob, vont changer la donne. On a beau tout prévoir, tout contrôler, la vie se charge de brouiller les pistes. Pour peu que l'on soit intuitive, intelligente, et mature même si inexpérimentée, de belles surprises pourraient surgir sur le chemin tout tracé forçant à emprunter de jolies déviations. L'autrice décrit parfaitement le mélange de force et de vulnérabilité qui anime ces futurs adultes quelques fois totalement perdus et paniqués par les épreuves de l'existence et par certains éléments symptomatiques d'une société décadente sur bien des points. Ils surfent sur internet, maîtrisent les nouvelles technologies mais sont toujours des gosses en quête de repères et de sécurité affective. Les personnages sont particulièrement attachants, l'histoire très bien menée, le texte à la fois hilarant, cocasse et tout en délicatesse. C'est un roman que je mettrai dans toutes les mains, parfait en cadeau de Noël tant il est enthousiasmant et positif sans être mièvre. Quatrième de couverture Un grand bain d'humour et d'empowerment À 17 ans, Emma aime la natation, son frère presque jumeau, le chocolat et dessiner dans les marges de ses cahiers. Elle serait à un cheveu de la belle vie si elle n'avait pas perdu les siens, de cheveux, deux ans plus tôt (tandis que le reste de ses poils a continué à pousser, merci bien !). Affublée d'une perruque avec laquelle elle entretient une relation d'amour-haine quasi mystique, Emma décide de profiter du déménagement de sa famille pour repartir de zéro. Nouvelle vie, nouveaux amis... et peut-être un premier amour ! Un roman lumineux sur l'acceptation de soi et de son corps, résolument féministe et universel ! Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • L'Iliade des femmes et L'Odyssée des femmes | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires L'Iliade des femmes et L'Odyssée des femmes Homère Editions des Femmes Antoinette Fouque Bibliothèque des voix 2016 2h37, lu par Daniel Mesguich et Emmanuel Lascoux Classique Chronique 14 juillet 2019 Réalisation de Francesca Isidori. Est-ce bien la peine de présenter Daniel Mesguich ? Non évidemment, de magnifiques souvenirs de jeunesse pour ma part dans le rôle par exemple de Bonaparte... Un physique étonnant, marquant, un regard inoubliable, une voix et un phrasé uniques, un très bel interprète et grand homme de théâtre et de cinéma. Pour le plaisir je vous recopie sa biographie et ajoute celle de Emmanuel Lascoux, indispensable afin de comprendre le caractère exceptionnel et passionnant de ces deux enregistrements. " Célèbre acteur de théâtre et de cinéma, metteur en scène, Daniel Mesguich a été l'élève d'Antoine Vitez et de Pierre Debauche au Conservatoire supérieur d'art dramatique de Paris où il enseignera avant d'en devenir le directeur de 2007 à 2013. Il a également dirigé le Théâtre Gérard-Philippe de Saint-Denis et le Théâtre de la Métaphore de Lille. En 2017, il inaugure une nouvelle école d'art dramatique, le cours Mesguich, et publie Estuaire, aux Éditions Gallimard, qui témoigne d'une riche carrière de plus de quarante ans de théâtre. Emmanuel Lascoux est helléniste, latiniste, récitant et pianiste. Il travaille aux confins du langage et de la musique et enseigne les langues anciennes en classes préparatoires à Rouen. Il est membre du CRLC ( Centre de Recherche en Littérature Comparée) Paris-Sorbonne et du jury de l'Agrégation interne de Lettres classiques." Ainsi donc ce duo d'exception nous laisse à redécouvrir, ou plutôt découvrir, deux textes d'anthologie dont nous pensions tout savoir, mille fois rebattus, mille fois étudiés et pourtant... Je fus Hécube, puis Cassandre et Didon dans les Troyens de Hector Berlioz, c'est dire si je porte en moi ces trois voix : celle de la mère universelle préfigurant la pietà et toutes les femmes en deuil, celle de la prêtresse visionnaire jamais entendue, celle de la reine amoureuse jouet du destin. Celui-ci s'abattant toujours selon les désirs et les complots des dieux mais aussi des déesses, que ce soit Vénus ou Aphrodite, que ce soit Athena, quel que soit le nom de la déité, le mauvais sort s'acharne sur l'humanité, sur les femmes. J'ai eu une grande joie à écouter ses récits d'après Homère, et ai été surprise, et d'abord décontenancée, par les premiers mots du récitant Emmanuel Lascoux en grec ancien, dont il connaît toutes les subtilités de prononciation et d'accents. Déclamation étonnante, lyrique, grandiloquente, qui me fit penser au théâtre No, je sais c'est curieux. Et tout de suite après, le texte en français interprété magistralement par Daniel Mesguich. Celui-ci, plus simple dans son jeu, semble-t-il, en comparaison avec l'éloquence grecque, rejoint peu à peu son partenaire dans l'intensité extériorisée, jusqu'à ce que les deux voix n'en fassent plus qu'une. Ainsi les langues antique et contemporaine s'entremêlent et les mots anciens deviennent actuels. Un sacré prodige ! J'ai été bluffée lorsque j'en été consciente.... Un vrai tour de force grâce à une adaptation et une découpe du texte au cordeau, et une mise en scène sonore luxueuse. Nous sommes dans le domaine de l'artisanat d'art, pas celui d'un simple enregistrement audio : il y a un supplément d'âme, une implication artistique et personnelle de chaque intervenant ayant collaboré à ce projet. Cela se ressent à chaque instant de l'écoute. D'autre part, le parti pris de regarder les évènements de la guerre de Troie puis du long voyage de retour de Ulysse vers sa patrie par le prisme féminin est d'une vérité évidente, criante, qui malheureusement n'est presque jamais choisi. Excepté chez Berlioz qui à l'instar de Homère, de Virgile, donne une place plus que prépondérante aux femmes, centrale, déterminante. l'Iliade, l'Odyssée et l'Enéide comme l'Opéra Les Troyens sont des œuvres profondément "féministes". Les figures de Hécube, Andromaque, Hélène loin d'être juste une belle potiche, Pénélope, ne sont pas faibles, même si elles doivent supporter les conséquences d'un destin ou plutôt des décisions des déesses et des dieux. Les femmes sont à égalité avec les hommes face aux malheurs, tous sont les jouets du sort, leur genre n'entre pas en ligne de compte face à la mort, au drame. Elles font preuve de courage, de ténacité, d'entêtement, d'amour immense, d'intelligence, ce sont des héroïnes, des guerrières, des symboles. l'Iliade est plus dramatique que l'Odyssée qui vous réserve de beaux moments de rires et d'humour. Ce deuxième volet est parfois une comédie truculente, possédant une faconde presque marseillaise ( je fais référence à la plage seize, drôlissime, à l'accent provençal), basculant soudain dans le drame touchant, bouleversant, beau, tout simplement. Dieu que cette fin est magnifique ! Comme ces deux voix murmurantes m'ont faite frissonner...! Oui j'ai redécouvert ce que je croyais bien connaître et magie du talent de deux artistes qui s'oublient eux-mêmes, ils n'ont plus été Daniel et Emmanuel, mais un seul être redonnant vie au poète et son oeuvre. Deux enregistrements à part, pour tous, jeunes, expérimentés, hellénistes ou non. Il y a des vérités qui sont éternelles et intemporelles. Quatrième de couverture - L'Iliade des femmes : « Qu'est-ce qu'une femme ? Une déesse mortelle. Une déesse ? Une femme immortelle. Qui parle ? Le poète ( inutile, autrefois, de préciser « Homère »), dans l'Iliade, notre naissance en littérature. Loin d'être là faiblesse des hommes et des dieux, la femme et la déesse sont la force du chant : tout part de la déesse invoquée ; tout remonte à Hélène, la femme désirée, selon le vouloir d'Aphrodite. Elles sont là, reines, mères et filles, sœurs et épouses, amantes ou solitaires. Inséparables des hommes et des dieux. Bien avant que Flaubert soit Emma Bovary, Homère est Andromaque, Hécube, Athena, Chryséis, toutes ! La guerre de Troie, il fallait mieux que de la lire, qu'on l'entende d'elles. Car l'Iliade n'est pas un livre : elle est femme, donc chant. Doublement... » - L'Odyssée des femmes : « Après l'Iliade des femmes, voici l'Odyssée des femmes. "Homère au féminin", comme le philosophe Raymond Ruyer le percevait dans ce duo de l'aède et du héros. Voici le premier retour d'un mari vers sa femme, sa vie, son île. Ulysse, l'homme de tous les lieux et de toutes les ruses, est celui d'une seule mortelle, Pénélope. Partout déesses, nymphes, sorcières, ogresses, sirènes, princesses même, lui voudront le meilleur et le pire, et tenteront de le garder près d'elles. Il n'aura pas trop d'Athena pour le guider, jusque chez les Mortes, et pour le venger des Prétendants, jusque dans son palais. Père, fils, serviteurs, nourrice, épouse, il faut entendre l'Odyssée pour apprendre la reconnaissance. Daniel Mesguich, fils aimé de la Muse française, déploie l'étoffe de notre langue tissée ici pour lui par Emmanuel Lascoux, helléniste rêveur à haute voix de grec ancien, et l'invite à y broder le fil antique. » Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La Malédiction de Rocalbes | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La Malédiction de Rocalbes Philippe Grandcoing De Borée Vents d'Histoire 3 mars 2022 304 pages Polar Historique Chronique 4 mars 2022 Cinquième épisode des aventures d'Hippolyte Salvignac, ce roman historique, polar "préhistorique", a été rédigé sous la direction d'Anthony Frot. « Après quatre tomes couronnés de 3 prix littéraires (Brive, Lions Club, Bordeaux), la cinquième enquête de l'antiquaire Hippolyte Salvignac. » « Salvignac enquête au cœur du Périgord, capitale mondiale de la Préhistoire, en 1910. » « Un héros au cœur des brigades mobiles de Clémenceau, les fameuses Brigades du Tigre ! » Une envie soudaine et puissante de quitter Paris, de prendre l'autoroute pour me perdre en province, y découvrir des merveilles architecturales ou régionales, goûter aux délices gastronomiques, m'avait envahie impossible à satisfaire malheureusement. Cependant, grâce à ce cinquième tome des enquêtes de Hippolyte Salvignac et de l'inspecteur Lerouet, c'est chose faite, avec en plus un dépaysement total lié au retour temporel en cet été 1910 d'abord à Martel puis aux Eyzies. Merci infiniment à l'auteur, il me devenait vital de respirer un autre air. Philippe Grandcoing nous offre à nouveau un récit rocambolesque et gouleyant, un plaisir pour tout amoureux des belleslettres, des mystères rondement éclaircis grâce aux méthodes ultra-modernes de l'époque de la brigade du Tigre.... Et là je suis sûre que le générique de la série télévisée vous revient joyeusement à l'esprit. Georges Clémenceau est parti du gouvernement, restent des agents et des policiers formés à investiguer différemment en s'appuyant sur la science. Le monde entier change, évolue, et comme pour ralentir le train du progrès qui ne cesse de prendre de la vitesse, un regain d'intérêt pour le passé prend la population, menant des hommes plus ou moins archéologues ou chercheurs à fouiller les entrailles de la terre en Périgord. Une forme de ruée vers l'Ouest à la française où tous les coups sont permis, aucune loi ne venant réglementer ce phénomène. Les gens du pays mais aussi des étrangers creusent, tamisent, trient, achètent des terrains devenus concessions, engagent des ouvriers. Certains paysans louent même leurs parcelles à qui voudra. Les prix s'envolent, les musées se multiplient, la quête du Saint Graal est, en l'occurrence, "un squelette entier de Néandertal ou Cro-Magnon". La moindre grotte est la promesse du jackpot. Dans cette ambiance explosive et délétère, des corps sont retrouvés sur un des chantiers de fouilles. C'est dans ce contexte très Far West que débarquent Hippolyte Salvignac, l'antiquaire à ses heures enquêteur, son père le notaire avec son cousin dit "l'Egyptien", et sa compagne Léopoldine, une ravissante peintre délurée au caractère bien trempé. En effet, le paternel s'est mis en tête d'offrir à son fils une demeure pas trop éloignée de Martel où il vit, et donc, la petite troupe conduite par un certain Me Tournardres, arrive au château de Rocalbes décrépit mais offrant une vue imprenable sur toute la vallée. Une estimation sérieuse de la propriété s'impose donc au programme, visite de toutes les fermes, granges, et parcours de santé dans le domaine. Hasard étonnant, l'actuel locataire des lieux est une vieille connaissance de Léopoldine, un acteur de sa folle jeunesse, ce qui n'est pas au goût de notre Hippolyte jaloux. La demeure est grande : qu'à cela ne tienne, les chambres sont nombreuses, la bonne Marie cuisine bien, la cave est pleine, les tourtereaux décident donc de résider sur place le temps de se faire une idée sur cette affaire immobilière. Mais dans la nuit, un évènement extraordinaire survient, remettant en cause la quiétude du séjour. Et si Hippolyte était vraiment marabouté à force de proposer à la vente fétiches et statues africaines dans sa boutique parisienne....? Les voilà donc tous piégés en Périgord, bientôt devenus les cibles de mystérieux tueurs. L'histoire du château recèle bien des secrets et une disparition inquiétante et irrésolue. Les criminels pensent certainement s'en tirer à bon compte, mais ils ne connaissent pas notre héros bientôt rejoint par son ami policier Lerouet mandaté par Paris pour résoudre les meurtres des ouvriers des chantiers archéologiques. Une enquête aussi tortueuse que les routes de cette région, aussi sombre que les grottes du coin. Mais gageons que nos deux compères vont faire des merveilles et mettre à jour la vérité. Les morts tels les squelettes ont beaucoup de choses à confesser. Un opus aussi réussi que les précédents que je vois, avec joie, rejoindre les autres dans ma bibliothèque. Quatrième de couverture Quelle idée saugrenue de vouloir acheter un château en Périgord Dominant la vallée de la Vézère où se multiplient les trouvailles archéologiques, Rocalbes avait pourtant tout pour plaire. Mais le séjour d'Hippolyte Salvignac aux Eyzies, capitale mondiale de la préhistoire, tourne vite au cauchemar en ce printemps 1910. Les meurtres se succèdent, tandis qu'archéologues français et étrangers se livrent une guerre impitoyable pour le contrôle des sites. D'étranges personnages mènent un jeu trouble, à l'instar du Suisse Otto Hauser, tout à la fois hôtelier, préhistorien et businessman. Pour corser le tout, le château de Rocalbes semble abriter de lourds secrets de famille. Il est question d'assassinat, de trésor perdu et de fantôme criant vengeance, le tout sur fond d'alcool et de déchéance sociale Hippolyte aura bien besoin du soutien du clan Salvignac, de son impétueuse compagne Léopoldine et des talents de l'inspecteur Lerouet pour démêler l'écheveau de ces multiples mystères. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Nous sommes la nuit | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Nous sommes la nuit Gwenaël le Guellec Les Nouveaux Auteurs 8 juin 2023 500 pages Thriller Chronique 15 novembre 2023 « Insaisissables comme l'ombre Frappant comme la foudre Nous sommes la nuit. » Tome 3 de la trilogie consacrée à Yoran Rosko qui clôt cette série avec brio pour notre plus grande joie de lecteurs fidèles à cet écrivain singulier, qui année après année nous a offert des récits de plus en plus aboutis, magnifiquement rédigés, lyriques, originaux, dépaysants, tantôt thrillers psychologiques et sombres, tantôt romans d'action à 100 à l'heure, jalonnés de moments éphémères, oniriques et contemplatifs devant la magnificence de ce monde, devant l'Amour, devant ce que l'humanité peut créer de plus beau. Originaire de Brest, le jeune homme atteint d'achromatopsie, donc ne distinguant que le noir et le blanc, s'est finalement installé à Tokyo se rapprochant de son but ultime : la Femme aimée.Le jeune photographe armoricain a déjà réussi à arrêter un serial killer baptisé le Tailleur de sel en 2020 ; puis alors qu'il était hospitalisé à Rotterdam pour ses yeux, il avait été entraîné dans une course effrénée afin de stopper les crimes d'un chasseur d'êtres humains. Ces deux épisodes nous avaient emportés en Islande, à Berlin, Helsinki, Tallinn.... La passion de l'auteur pour la photographie et les voyages le portait à mettre en scène des scénarios sidérants, nous faisant basculer dans un univers nocturnes où chaque infime détail compte, des textes violents et poétiques à la fois. Certaines scènes d'un voyage en train en particulier restent gravées dans ma mémoire. Le Japon semble être le pays idéal pour le jeune homme travaillant en free-lance, capturant des scènes de la mégalopole de nuit avant de partager ses oeuvres sur une plateforme de photo game international.Et justement, au retour d'une de ces escapades avec une cliente, il tombe par hasard sur un cliché horrifiant mettant en scène la mort atroce d'un homme, client d'un love hôtel. L'appareil interne de Yoran est enclenché automatiquement. Il réussit à enregistrer la photo avant que celle-ci ne soit effacée du site. Voilà notre limier en roue libre sur les traces d'un tueur de haut vol. Depuis le temps qu'il est au Japon, Yoran a élargi son cercle d'amis. Et l'une d'entre eux, ancienne geisha aujourd'hui propriétaire d'un restaurant, aux connaissances phénoménales quant à la culture nippone, va lui donner des éléments importants quant à l'arme utilisée.Le mécanisme est ainsi mis en mouvement dans l'esprit de notre héros qui ne pourra s'arrêter que lorsqu'il aura compris les tenants et aboutissants de cette tuerie qui n'en est qu'à son début. Tokyo, Sienne, Prague, Brest... préparez-vous à voyager, Gwenael Le Guellec est un excellent guide. Peu à peu, alors que le sort semble s'acharner contre lui bien trop proche de la solution, que le danger devient mortel, nous voyons cependant notre ami sortir de son monde monochrome pour rejoindre la lumière, (d'où la couverture), celle libératrice menant à l'essentiel : l'Amour ; mais le chemin est ardu, piégé, interminable. Heureusement, certains personnages d'hier et d'aujourd'hui aident notre étrange enquêteur, apportant la part d'humour et d'ironie indispensable à un thriller par ailleurs ténébreux et cruel. Quel magnifique parcours littéraire que celui de l'auteur ! Quel merveilleux guide « touristique » est-il, nous donnant l'envie de réserver immédiatement un billet d'avion pour Tokyo, pour Sienne ou Prague ! La curiosité sans fond de l'écrivain, son empathie extraordinaire, sa soif de connaissance des autres font de lui un romancier à part. La trilogie se termine sans qu'aucune zone d'ombre ne soit enfin éclairée ; tout est parfaitement équilibré, à sa place, comme une estampe japonaise réalisée d'un geste sûr et parfait. Félicitations Gwenael Le Guellec.(J'ai beaucoup pensé, par certains aspects, à l'univers créé par Sébastien Raizer). Quatrième de couverture Retrouvez le nouveau thriller de l'auteur gagnant du prix du suspense 2019, un vrai page-turner ! Atteint d'une maladie rare l'obligeant à percevoir le monde qui l'entoure en nuances de noir et de blanc, Yoran Rosko exerce désormais comme photographe professionnel au Japon. Fuyant son ancienne vie tout autant que ses vieux démons, il a définitivement renoncé à regagner un jour la pointe armoricaine. Sa participation à un photo game international va bientôt l'amener à croiser la route d'un étrange collectif d'artistes, amateurs de scénographies macabres, et se servant des réseaux sociaux pour mettre en lumière leurs créations. Cette plongée hypnotique et envoûtante dans la nuit tokyoïte le conduira à affronter ce groupe d'assassins, surnommés les « Tueurs aux estampes », dans le domaine qu'il affectionne le plus : la photographie. Mais alors que les victimes s'accumulent et que le jeu n'a plus de frontières, Yoran va progressivement prendre conscience que laisser son passé remonter à la surface pourrait bien lui sauver la mise, une dernière fois... 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  • Tu seras mon père | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Tu seras mon père Metin Arditi Grasset 27 avril 2022 368 pages Historique Chronique 8 janvier 2024 "On ne peut pas transporter partout avec soi le cadavre de son père." Guillaume Apollinaire En Italie, années 1970, les Brigades Rouges, organisation d'extrême gauche, frappent et font des centaines de morts et de blessés. Une de leurs actions favorites était de kidnapper des chefs de moyennes entreprises et de les relâcher contre rançon. Les victimes étaient choisies soigneusement, généralement travaillant pour une société dont le nom était emblématique pour les Italiens. D'une volonté de rendre la société plus juste et égalitaire, le mouvement s'est enfoncé dans le crime et la violence, sans maîtrise des évènements. Renato avait sept ans quand son père fut enlevé par les Brigades Rouges. Pourtant il était un bon patron apprécié de ses salariés voulant lui aussi changer les mentalités. Cela n'a pas suffi. Son nom était sur la liste établie par l'une des têtes pensantes du groupe. Ce rapt, les deux mois d'emprisonnement en attendant que la rançon soit payée par sa famille, brisent l'homme. Il ressort vivant mais incapable de remonter la pente. Tous ses idéaux ont été balayés. La seule issue est le suicide. Dix ans plus tard, nous retrouvons Renato, sa mère et Rosa l'employée de maison qui l'a élevé en Suisse. Le jeune homme malentendant ne s'est pas fait d'amis. Il est solitaire, ombrageux, très intelligent, mâture, passionné par l'escalade et surtout le théâtre. La décision est prise de l'inscrire dans un pensionnat helvétique où cette activité est au programme. En effet, sa mère va se remarier et voudrait tourner la page sur des années de deuil et de souffrance. Comment Renato va-t-il s'adapter à ce nouvel environnement loin de sa chère Rosa ? Qui sera le metteur en scène de l'institution ? Va-t-il le distribuer dans un rôle intéressant ? Quelle sera la prochaine pièce ? Le jour de la rentrée, Paolo Mantegazza se fige en voyant de loin Renato et sa mère. La destin ou la fatalité le rattrape après des années de tranquillité et de vie clandestine. Peu à peu des liens de confiance presque filiaux se tissent entre Paolo et Renato en mal de père. Le professeur joue avec le feu, il le sait alors que Renato s'épanouit et prend confiance... Mais un évènement va tout changer et le garçon va devoir affronter l'impensable ! Un roman qui enfin revient sur une période sombre et violente de l'histoire italienne et qui tente d'en comprendre le sens et l'impact sur la société d'aujourd'hui. Au centre de ce récit sont la rédemption et le pardon. Mais comment atteindre l'une ou l'autre ? Metin Arditi traite aussi à nouveau de la paternité et de sa définition. Un beau texte sous forme de parcours initiatique pour les deux principaux acteurs de ce récit. Quatrième de couverture Vérone, 1978. Renato, sept ans, entretient avec son père une relation merveilleuse, que bouleverse l’enlèvement de l’homme d’affaires par un commando des Brigades rouges. Lorsqu’elles le relâchent après paiement d’une rançon, il n’est plus qu’une ombre. Laminé, honteux, il met fin à ses jours. Renato et sa mère s’exilent en Suisse. Le jeune garçon y développe le goût des hautes cimes et celui du théâtre, où il excelle. Mal entendant, il se sent à l’aise dans cet univers où les mots sont connus par avance et où son handicap peut être caché. Dix ans plus tard, pour sa dernière année de scolarité, il est inscrit dans un internat de Lausanne. Il y vit des moments difficiles, croise le professeur Paolo Mantegazza, un Italien, responsable des activités théâtrales, comme lui passionné de haute montagne. Une amitié elle aussi merveilleuse s’établit entre les deux, faite d’admiration réciproque et de grande estime. Renato voit en lui un père de substitution. Très vite, pourtant, on apprend que Paolo Mantegazza n’est nul autre que Paolo Rivolta, un ancien des Brigades rouges dont il était le principal théoricien. Onze ans plus tôt, c’était lui qui avait machiné l’enlèvement du père de Renato. Que va faire le maître ? Comment va réagir l’élève ? Qu’adviendra-t-il de cette amitié foudroyée ? Quel jeu jouera la belle Josy, maîtresse de l’Italien, qui enseigne le hip-hop à l’Institut ? Une paternité peut-elle se reconstruire ? Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Six fourmis blanches | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Six fourmis blanches Sandrine Collette Denoël Sueurs Froides 22 janvier 2015 276 pages Divers Chronique 17 juillet 2017 Conseillé par le bibliothécaire de ma médiathèque, je l'ai pris pour ce monsieur espérant que j'arriverai à accrocher à ce thriller en montagne en pleine tempête. Deux éléments qui me font fuir normalement. J'ai eu peur pour rien ; dès le début, je fus happée par cette histoire de dingue, entre Mathias le sacrificateur albanais charismatique entouré de magie et de superstitions ancestrales, et le groupe de six français parti en week-end découverte en montagne, pour un trek intense offert par l'agence de voyage. Nous les suivons grâce au témoignage de Lou jeune architecte paysagiste venue avec Elias son compagnon. Le paysage est écrasant de majesté, leur cordée paraît très fragile menée par le guide Vigan ; malgré la difficulté de cette marche l'humeur est joyeuse mais bientôt le danger se rapproche et le sort frappe le groupe. L'un des leurs meurt. Pour Mathias également, tout tourne au désastre, la fuite éperdue est sa seule échappatoire. Comment les personnages vont-ils tous être mis en présence, comment vont-ils affronter l'indicible, la terreur qui ne les quitte plus ? Quelle est la nature exacte de la menace qui plane sur eux en plus de cette tempête infernale ? Extrêmement bien écrit sans baisse de régime, on s'identifie peu à peu à Lou puis Mathias. Quel livre ! Puissant, surnaturel à certains moments, violent et enivrant comme le vent glacial qui ne cesse jamais, hypnotique comme le chant de la montagne. Quatrième de couverture Le mal rôde depuis toujours dans ces montagnes maudites. Parviendront-ils à lui échapper ? Dressé sur un sommet aride et glacé, un homme à la haute stature s’apprête pour la cérémonie du sacrifice. Très loin au-dessous de lui, le village entier retient son souffle en le contemplant. À des kilomètres de là, partie pour trois jours de trek intense, Lou contemple les silhouettes qui marchent devant elle, ployées par l’effort. Leur cordée a l’air si fragile dans ce paysage vertigineux. On dirait six fourmis blanches… Lou l’ignore encore, mais dès demain ils ne seront plus que cinq. Égarés dans une effroyable tempête, terrifiés par la mort de leur compagnon, c’est pour leur propre survie qu’ils vont devoir lutter. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • La face Nord du cœur | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires La face Nord du cœur Dolorès Redondo Gallimard Série Noire 28 janvier 2021 688 pages traduites par Anne Plantagenet Thriller Chronique 25 février 2022 « Bien qu'inspiré en partie de faits historiques, ce roman est composé de personnages, de lieux et d'événements fictifs. » « Ce livre fait partie d'un cycle de romans inspirés par le Nord. Dans certains Amaia Salazar est l'héroïne principale ; dans d'autres, les personnages et les intrigues s'entrelacent, créant un univers commun dont le Nord n'est pas toujours un point cardinal, mais le fil conducteur. Car le lieu le plus désolé du monde est la face nord du cœur humain. » Dolorès Redondo est pour moi l'une des autrices de thrillers les plus singulières et essentielles à la littérature noire contemporaine. l'Espagne nous offre décidément de magnifiques écrivains ( Carlos Ruiz Zafón, Aro Sáinz de la Maza...), dont les textes sont toujours empreints d'une profondeur et d'une âme particulières, n'hésitant pas à affronter les ténèbres, à ressusciter les légendes et croyances millénaires, à jouer avec les codes du polar, du fantastique, du conte désenchanté.Le sentiment d'être un rescapé du pire imprègne ces récits, les bonheurs sont fugaces mais réels, cernés par une vérité terrifiante. La trilogie de Batzán répond à ces critères, nous plongeant dans une région à la frontière française, en pays basque, où les voix des sorcières chuchotent encore à l'oreille des habitants ; les feux de l'Inquisition n'ont pas été suffisants à les faire taire. Magie noire, superstitions, présence de groupes sectaires, convictions que les ombres guettent toujours leurs proies... nous entrons dans une zone où les époques s'entremêlent, où tout est un éternel recommencement.... Les âmes damnées se lèvent et tournent en une danse infernale autour de leurs cibles désignées, les enfants en particulier doués de prescience, d'intuition.Le Mal est partout jusqu'à l'autre bout du monde jusque dans les bayous de Louisiane, Terre de mystère, de Vaudou, où réalité pragmatique et surnaturel se côtoient et s'emmêlent. Amaia Salazar, fille de Batzán, des terres ténébreuses et sauvages, est devenue enquêtrice à Pampelune après une enfance et une jeunesse terrifiantes et avoir été arrachée in extremis des mains du démon. Elle est, dans le cadre d'échanges entre Europol et le Bureau Fédéral d'Investigation en stage au FBI ; elle espère enfin rencontrer l'agent Dupree, une pointure, venu donner une conférence. Celui-ci semble s'adresser particulièrement à Amaia pendant son intervention.... La jeune femme comprend assez vite qu'elle a été choisie pour intégrer une équipe formée pour traquer un serial killer qui s'attaque, après des catastrophes naturelles, à des familles entières présentant les mêmes caractéristiques. L'ouragan Katrina est annoncé. Nous sommes en 2005 et le châtiment de Dieu semble vouloir s'abattre encore sur la Terre et sur la Nouvelle- Orleans en particulier. À moins que ce ne soit le châtiment asséné par le Diable lui-même réincarné en ce tueur qui, sur chaque scène de crimes, laisse un violon. De son terrible passé, Amaia comme Dupree semble avoir gardé la capacité de pressentir les prochaines actions du criminel, de comprendre sa logique. Leur instinct ainsi que leur formation d'enquêteurs spécialistes des crimes violents seront essentiels à la traque du monstre, rebaptisé par l'espagnole, le Compositeur. Mais les évènements traumatisants du passé remontent toujours à la surface telle la vase qu'il ne faut pas déranger. Poursuivre un tueur d'aujourd'hui rappelle aux deux enquêteurs des cauchemars d'hier qui peu à peu reprennent vie en pleine catastrophe naturelle d'une ampleur gigantesque. Les vents se lèvent, ceux d'hier et d'aujourd'hui, tout recommence, le monde, Amaia Salazar et Dupree sont à nouveau au bord du précipice, les griffes acérés du Mal tentent encore de les agripper. Dolorès Redondo tout en revenant sur l'un des épisodes les plus tragiques traversé par la Louisiane et la Nouvelle- Orleans, assez peu traité et reconstitué en littérature, nous piège dans un espace temps où toutes les époques interfèrent les unes avec les autres, où ce qui s'est déroulé en pays basque espagnol quand Amaia avait une dizaine d'années résonne avec ce que l'agent Dupree a traversé dans sa jeunesse.Les circonstances sont différentes, les monstres sont cependant intrinsèquement semblables au service du même maître et, toujours, les regards des vivants et des morts se tournent vers le Nord. Un opus extraordinaire qui s'inscrit dans une œuvre singulière. Je vais acquérir tous les livres de cet autrice fabuleuse qui nous offre, tant sur le fond que sur la forme, des textes somptueux, exceptionnels de beauté noire dans un monde crépusculaire, où cependant peut luire, dans une fulgurance, la lumière de la bonté. Quatrième de couverture La face nord du coeur, Dolores Redondo Grand Prix des Lectrices de Elle du roman policier - juin 2021 Avec cette préquelle de la Trilogie de Batzán (succès Folio : plus de 60000 exemplaires vendus, et planétaire : 2,5 millions d’exemplaires vendus dans le monde), Dolores Redondo, auteure publiée dans 38 pays, signe un thriller 100 % convaincant et captivant qui a crevé les plafonds de ventes en Espagne : plus de 300 000 exemplaires. Amaia Salazar, détachée de la Police forale de Navarre, suit une formation de profileuse au siège du FBI dans le cadre d'un échange avec Europol. L'intuition singulière et la perspicacité dont elle fait preuve conduisent l'agent Dupree à l'intégrer à son équipe, lancée sur les traces d'un tueur en série recherché pour plusieurs meurtres de familles entières. Alors que l'ouragan Katrina dévaste le sud des États-Unis, l'étau se resserre autour de celui qu'ils ont surnommé le Compositeur. La Nouvelle-Orléans, dévastée et engloutie par les eaux, est un cadre idéal pour ce tueur insaisissable qui frappe toujours à la faveur de grandes catastrophes naturelles.L'association du réalisme cru de scènes apocalyptiques en Louisiane, de rituels vaudous des bayous et de souvenirs terrifiants de l'enfance basque d'Amaia constitue un mélange ensorcelant et d'une rare puissance romanesque. La trilogie du Baztán - I : le gardien invisible (2021) Au Pays basque, sur les berges du Baztán, le corps dénudé et meurtri d’une jeune fille est retrouvé, les poils d’un animal éparpillés sur elle. La légende raconte que dans la forêt vit le basajaun, une étrange créature mi-ours, mi-homme... L’inspectrice Amaia Salazar, rompue aux techniques d’investigation les plus modernes, revient dans cette vallée dont elle est originaire pour mener à bien cette enquête qui mêle superstitions ancestrales, assassinats en série et blessures d’enfance. La trilogie du Baztán - II : De chair et d’os (2021) À travers le Pays basque, dans la vallée du Baztán, des églises sont profanées. Alors qu’elle vient de donner naissance à son enfant, l'inspectrice Amaia Salazar est chargée d’enquêter discrètement sur cette affaire. Avec son équipe, elle doit aussi s’occuper d’une série de crimes conjugaux qui ont tous en commun d’horribles mutilations. Á chaque fois, l'assassin s’est suicidé en laissant derrière lui une étrange inscription : TARTTALO. Pourquoi tous ces hommes laissent-ils ce même mot ? Que signifie-t-il ? Et pourquoi semble-t-il destiné à la jeune inspectrice ? La vallée du Baztán recèle encore de bien terribles secrets qu’Amaia devra affronter pour espérer enfin y vivre en paix... La trilogie du Baztán - III : Une offrande à la tempête (2021) Dans la vallée de Baztán, une petite fille décède étouffée dans son berceau. Alors que la police soupçonne le père d’être impliqué, la grand-mère attribue cet assassinat au génie maléfique Inguma, issu de la mythologie basque. Rapidement, cet étrange décès lève le voile sur une série de morts subites de nourrissons suspectes. L’inspectrice Amaia Salazar décide de se consacrer entièrement à cette nouvelle enquête, entre légendes mystiques et assassinats barbares, au risque de mettre de côté son rôle d’épouse et de mère. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Skeleton Road | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Skeleton Road Val McDermid Flammarion 2018 454 pages traduites par Perrine Chambon et Arnaud Baignot Polar Chronique 21 avril 2018 « La géographie est une question de pouvoir. Bien qu'on la juge souvent innocente, la géographie du monde n'est pas un produit de la nature, mais le fruit de luttes entre des puissances concurrentes pour obtenir le pouvoir d'organiser, d'occuper et d'administrer l'espace. » Gearoid O Tuathail, Critical Geopolitics. En effet, et les hommes se retrouvent écrasés par le rouleau compresseur de l'Histoire, celle qu'on veut bien nous raconter partiellement. Les faits, les circonstances sont changés pour coller à une réalité de pacotille, qui ne souffre pas un examen plus approfondi. « Bobards. Je disais que si nos dirigeants n'aiment pas tellement parler des Balkans, c'est qu'on a vite fait d'avoir une vision manichéenne de la situation.... Personne n'a les mains propres dans ces conflits. Ni les croates, ni les Albanais, personne. Ils étaient tous capables du pire.... » Les Balkans, vite oubliés et pourtant ! Une guerre aux accents moyenâgeux, vengeance de siècles en siècles, mémoire qu'on ranime en permanence comme on gratterait les croûtes d'une plaies pour ne jamais cicatriser. Loi du Talion frappant les coupables mais aussi les innocents au passage, dommages collatéraux. Un coucher de soleil magnifique sur le port crétois de La Canée. En terrasse, il fait bon siroter un fond de Metaxa sept étoiles pour cet homme d'une soixantaine d'années, large d'épaules et avant-bras musculeux. Quelques kilos en trop trahissent le relâchement bien heureux dans lequel se prélasse ce retraité. Il s'en va enfin pour rejoindre son appartement. Soudain, une voix lui murmure un nom à l'oreille qu'il n'a plus entendu depuis des années, trop tard, de la gorge tranchée jaillit le sang, éclaboussant tout sur son passage, emportant avec lui les cris des victimes... Presqu'au même moment, dans le centre historique d'Édimbourg, Fraser Jasmine arrive sur les toits de la John Drummonds School, abandonnée depuis vingt ans, et bientôt restaurée pour créer des logements étudiants. Fraser doit donc inspecter le bâtiment et la maçonnerie, et malheureusement pour lui sujet au vertige, également ce fichu toit. Arrivé au troisième pinacle, ce qu'il voit le terrifie, plus que le vide... Un squelette abandonné depuis des années. C'est l'inspectrice Karen Pirie de l'Unité des Affaires Historiques, flanquée de son adjoint balourd, l'inspecteur Jason Murray, qui est chargée de l'affaire. Celle-ci les mènera à Oxford et en Croatie, dès que l'identité de la victime, tuée d'une balle dans la tête, sera établie. Elle les conduira aussi dans le royaume des morts, des monstres, dans un monde où des criminels de guerre restent impunis pendant que leurs proies crient toujours d'effroi du fond de leur cauchemar ou de leur tombe. Et puis il y a la figure presque théâtrale de l'amante, la femme, l'épouse, qui telle une gente dame attend le retour de son beau Chevalier depuis huit ans, lorsqu'il a disparu de sa vie, d'Oxford où ils vivaient heureux, tournés vers l'avenir. Ce policier est un des plus réussi et bouleversant de Val McDermid, touchant à un drame indicible, indescriptible qu'on pensait impossible 45 à 50 ans après la seconde guerre mondiale : l'histoire tragique aux couleurs Shakespeariennes des Balkans. L'auteure s'appuyant sur les travaux de deux femmes exceptionnelles, Kathy Wilkes, professeur de philosophie à St Hilda's College à Oxford, et du professeur Sue Black, Directrice du centre d'anatomie et d'identification humaine à l'Université de Dundee, peut déployer tout son talent pour émouvoir, effrayer et révolter son lectorat. Toutes deux sont allées sur le terrain, l'une pour enseigner, ayant donc vécu le siège de Dubrovnik, ayant témoigné par ses écrits de ce qui se déroula vraiment dans cette zone de guerre, dont une rue de la ville reconstruite porte aujourd'hui son nom, et l'autre, médecin légiste anthropologue dirigeant l'équipe médico-légale britannique envoyée au Kosovo par le ministère des Affaires étrangères sous l'égide des Nations unies. Combien d'horreurs, d'atrocités ont été perpétrées dans les années 90, qu'ont elles dû voir et répertorier pour que justice soit faite au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie ? Les comptes-rendus de ces deux héroïnes de l'après guerre œuvrant pour la mémoire des disparus ont inspiré l'auteure. C'est donc une fiction quant à l'enquête elle-même, parfaitement menée et maîtrisée jusqu'au bout par l'écrivaine, mais également un récit d'une valeur historique et humaine indiscutable. On sent l'implication personnelle et l'émotion de Val McDermid entre les lignes de ce thriller. L'écriture limpide, claire sans pathos inutile, ajoute à la dramaturgie. Les victimes se tiennent dignes, souvent silencieuses face à l'inexprimable. L'espoir reste en cette nouvelle génération connectée aux autres, via les fameux réseaux sociaux si souvent décriés, qui pourtant rendent l'autre si proche, si semblable. La technologie luttant contre l'obscurantisme d'un autre âge, vieux seulement de 25 à 30 petites années. Quatrième de couverture Des ouvriers découvrent les restes d’un cadavre au sommet d’un immeuble du centre historique d’Édimbourg. À qui appartient ce squelette, et comment est-il arrivé jusque-là ? C’est à l’inspectrice Karen Pirie qu’est confiée la résolution de l’énigme. Entre passé et présent, elle va devoir s’enfoncer plus loin qu’elle ne l’aurait cru dans l’histoire tragique des Balkans, là où couve encore la violence de crimes de guerre inavoués. Val McDermid signe ici un polar sombre, puissant et parfaitement maîtrisé, hanté par le souvenir sanglant des guerres de Yougoslavie des années 1990. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

  • Je suis l'abysse | EvanancesLittéraires

    Éva a lu pour vous .. Chroniques littéraires Je suis l'abysse Donato Carrisi Calmann-Lévy 20 octobre 2021 304 pages traduites par Anaïs de BouteilleBokobza Thriller Chronique 13 février 2022 "Un nouveau thriller d'une intensité rare où violence et angoisse cohabitent pour questionner notre attirance pour le Mal et les traces indélébiles que peuvent laisser les maltraitances du passé." "L'homme qui nettoyait avait cherché sa propre valeur pendant des années. Finalement, il l'avait trouvée là où personne n'avait le courage de regarder. Au fond de l'abysse, il avait découvert que même quelqu'un comme lui pouvait avoir une utilité. Au début, cela lui faisait peur. Il n'était pas préparé à la vérité. Mais ensuite il avait compris et accepté son rôle. IL NE PEUT Y AVOIR DE JUSTICE SANS INJUSTICE, se disait-il. NI DE JOIE SANS SOUFFRANCE. SANS MORT, IL NE PEUT Y AVOIR DE VIE..." Une ouverture suffoquante et déjà horrifiante, un enfant de cinq ans se noie dans une piscine abandonné par sa mère Vera qui s'en va et disparaît dans l'obscurité. Les ténèbres se sont refermées inexorablement et pour toujours sur ce garçonnet coupable de rien, seulement d'être. Pas de nom, pas d'identité, invisible. Que peut devenir cet innocent ? Un ange tutélaire ou un monstre ? "Why I should pity man more than he pities me ? Pourquoi devrais-je avoir de la pitié pour l'homme qui n'en a pas pour moi ? " Frankenstein ou le Prométhée moderne, Mary Shelley, 1818. "Il est à la maison !" Frankenstein, réalisé par James Whale, 1931. Il est dans nos maisons, dans nos familles, dans nos têtes, dans nos mémoires, et nous ne faisons plus la distinction entre lui et nous. Les frontières se troublent, la culpabilité s'accroche à nous tel un pitbull. Nous ne sommes pas à la hauteur, nous allons forcément échouer... Et si la sauvegarde résidait dans le lâcher prise, l'abandon, le suicide pour enfin se reposer après une vie de douleur. Une chasseuse de mouches, un homme qui nettoie, un certain Micky, une adolescente paumée, le fantôme de Vera la blonde, des appels anonymes qui se répètent à l'infini, des coups, des cicatrices, du sang, des bras sectionnés rejeté par le lac de Côme, mortifère et noir comme le néant. Chaque personnage est unique et recèle un secret qui le détruit, tous les protagonistes sont liés d'une étrange manière, tout s'imbrique comme le diable l'a voulu.... Un scénario tortueux, une ambiance pourrie et glauque dans cette région d'Italie qui n'a plus rien de romantique ni de glamour, des enfances et des femmes maltraitées, des justicières borderline, des assassins qui se découvrent protecteurs, et des voix qui résonnent inlassablement jusqu'à nous rendre fou. Un final à hurler. Un thriller psychologique maléfique concocté avec beaucoup de plaisir par un des maîtres de la discipline. Lu en une traite, totalement ensorcelée d'autant plus que j'ai habité près du lac de Côme. Quatrième de couverture L’homme qui nettoie rôde autour de nous. Parmi nos déchets, il cherche des indices sur nos vies. En particulier sur celles des femmes seules. Une femme lui a fait beaucoup de mal enfant : sa mère. La chasseuse de mouches, elle, tente de sauver les femmes en péril. Et elles sont nombreuses... Surtout quand l’homme qui nettoie rôde autour d’elles. Précédent Suivant < Retour < Vers les auteurs < Vers les éditeurs

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