top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Zoo Station

David Downing

Cherche Midi

2017

343 pages traduites par Cindy Colin Kapen

Thriller Historique

Chronique

29 janvier 2018

Premier tome d'une série très originale et passionnante consacrée au journaliste John Russell, qui fut un vrai succès de librairie en Angleterre et aux États-Unis. J'ai ajouté les couvertures des autres opus qui devraient, je l'espère, être édités en France bientôt. Tous portent le nom d'une gare berlinoise.


Thriller historique, de guerre, d'espionnage nous menant en ce début de roman à Dantzig lors des deux dernières heures de 1938. La monstrueuse nuit de cristal a eu lieu, les exactions des nazis de cachées deviennent visibles peu à peu, Hitler ne va pas continuer encore très longtemps à jouer le chantre de la paix auprès des autres pays d'Europe.


Evgeni Grigorovitch Chtchepkine aborde le journaliste John Russell, ancien communiste, résidant à Berlin mais travaillant pour la presse anglo-saxonne, pour lui commander une série d'articles rendant hommage à la politique nazie. Ces panégyriques sont destinés à la Pravda, tout ceci pour améliorer les relations entre les soviétiques et le Reich avant la signature du pacte de non- agression.


D'abord Russell refuse puis y voit un intérêt. Il n'est pas le seul, les allemands, les anglais vont également se mettre sur les rangs. Le voilà en train de tomber dans le monde dangereux du contre-espionnage.

Pour le moment, le journaliste n'a pas franchement choisi son camp, car son fils, qu'il a eu voici dix ans avec Ilse remariée à un SA, vit à Berlin et fait partie des jeunesses hitlériennes. S'éloigner de son enfant est trop difficile bien qu'inévitable. John sera obligé de partir dès la déclaration de la guerre car il est anglais par son père, donc un futur ennemi du Reich. Pourtant il aime l'Allemagne, Berlin, les coutumes, la culture, la gastronomie germaniques ; grâce à ce personnage, nous visitons et découvrons tout ce monde de la pré-guerre, dans le quotidien : une façon de créer une empathie avec un peuple qui bientôt suivra bon gré, mal gré le Führer. On comprend leurs opinions, leurs dérives et embrigadements insensés pour certains.


Dans cette immense ville cosmopolite, vitrine de l'Allemagne idéalisée, séjournent également des journalistes de tous les pays, dont un américain logé dans le même immeuble que Russell. Ce dernier, grâce aux recherches de ce jeune collègue, en vue d'un scoop phénoménal qui devrait lancer sa carrière, est alerté sur un projet de loi démoniaque et une fameuse liste de noms de futures victimes des nazis....


Le couperet tombe, l'américain fait un plongeon mortel.... La neutralité à laquelle s'était obligé Russell ne va plus être de mise, il va devoir se positionner, et vite, car des proches sont en danger et n'ont plus que lui comme planche de salut.


D'une micro bulle d'irréalité dans laquelle se complaisent ceux qui refusent d'anticiper le drame des cinq prochaines années, nous sommes projetés prodigieusement à Berlin, en Pologne, à Londres... Ces retours temporels sont autant de fractions d'un rare réalisme. On pense à l'oeuvre également de Philip Kerr qui écrivit toute une série policière dans l'Allemagne nazie.

C'est une plongée dans le passé terrifiante, un suspense nerveux et psychologique nous coupant le souffle. On est John Russell, un homme ordinaire obligé, comme tant de justes, d'accomplir des actes extraordinaires.


J'ai vraiment hâte de lire la suite de Zoo Station paru en 2007. Nous avons du retard à rattraper puisque les prochains épisodes vont traiter de toute cette période 39/45.

La guerre est inévitable, même si les allemands, croyant en leur Führer et à un retour fallacieux de prospérité économique, ne veulent que la paix avec leurs voisins. Évidemment, la réalité est toute autre, la nouvelle voiture du peuple, le bateau Bismarck, tout cela est de la poudre aux yeux pour rassurer le bon peuple.

En revanche l'antisémitisme est une réalité abominable qui s'amplifie chaque jour, et des innocents sont arrêtés, envoyés dans des camps où ils sont torturés sans raison, juste par haine.

D'autres populations vont être dans le viseur de Adolf Hitler et de ses chasseurs, pour mettre les fours en activité, pour purifier la terre aryenne de toute souillure, de toute anormalité, anomalie.


Et ce fait historique aujourd'hui connu, étudié en cours, nous laissant muet de stupeur, est au centre de ce livre. Beaucoup vont échafauder des plans, vont tuer ou mourir, pour empêcher la vérité d'éclater au grand jour, un bas les masques que les nazis ne peuvent permettre.


Note d'introduction de l'auteur :

« Ceci est une œuvre de fiction, mais tous les efforts ont été faits pour respecter le contexte historique. Les références aux meurtres de personnes mentalement handicapées planifiés par les nazis sont pour la plupart tirés de l'étude exhaustive de Michael Burleigh, « Death and Delivrance », et, jusqu'aux plus aberrants, les sujets d'actualité mentionnés çà et là sont d'une tragique authenticité. »

Quatrième de couverture

Berlin, 1939. Ancien communiste, John Russell, travaille pour la presse anglo-saxonne. Lorsqu'un agent russe lui commande une série d'articles élogieux sur l'Allemagne nazie, destinée à la Pravda, dans le but de préparer le pacte de non-agression, Russell se montre d'abord réticent, puis accepte. Ses contacts avec Moscou et Berlin attirent bientôt l'attention des services secrets anglais. Après la mort mystérieuse d'un journaliste, Russell se retrouve possesseur d'un terrible secret. S'il doit protéger sa petite amie, actrice dans les films officiels du régime ainsi que son fils, Russell pourra-t-il rester neutre face à l'horreur qui s'annonce ?
Avec un réalisme rare et un suspense soutenu, David Downing interroge l'une des plus sombres périodes de notre histoire : peut-on refuser de s'engager quand le pire est à venir ? Ce premier volume des aventures de Russell, qui ont rendu leur auteur célèbre en Angleterre et aux États-Unis, nous invite dans l'intimité d'un héros en quête d'intégrité, que l'on sera impatient de retrouver.

bottom of page