Un grand livre, on en sort sonné, étonné encore du tour de force que cet auteur a réussi avec ce thriller psychologique extrêmement difficile, sombre où cependant grâce à la ténacité et la force des personnages, l'espoir reste de mise. Ras le bol des livres trash accumulant sans respiration des scènes horrifiques, cauchemardesques, mal écrites, mal construites, non crédibles, qui de plus véhiculent l'idée néfaste que la seul issue est le suicide.

Redemption Road s'attaque comme d'autres à cette question épineuse du pardon. La réponse est la même qui fut donnée par Nelson Mandela entre autres : pas de pardon, mais surtout pas de haine et regarder vers l'avenir. Cela demande beaucoup de courage et est le seul chemin vers la rédemption, et le pardon que les victimes se doivent à elles-mêmes.

Bien sûr le rapport au père, à la religion, au Mal absolu sont au centre de ce récit, ménageant découvertes et changements de cap multiples tout en poursuivant un but que nous comprenons dans l'épilogue.

L'auteur a remporté deux fois le Edgar Award du meilleur roman, et a écrit plusieurs best- sellers : Le roi des mensonges, La rivière rouge, L'Enfant perdu et la Maison de fer.

Un roman très audacieux, passionnant, qui ne vous lâche jamais. J'ai énormément aimé les personnages principaux, ce courage également d'aborder avec élégance et sans pathos des sujets plus que délicats et encore tabous. Je souligne la qualité de la traduction de Laurence Kiefé, réussissant à retranscrire le lyrisme et le souffle de l'écriture de ce grand auteur.