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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Park Avenue

Cristina Alger

Albin Michel

2013

459 pages traduites par Nathalie Cunnington

Thriller

Chronique

9 novembre 2019

Titre original The Darlings


Cristina Alger a réussi avec ce roman un coup de maître digne des meilleurs thrillers politico-financiers des années 80/90. Elle sait de quoi elle parle, ayant été elle-même avocate et analyste chez Goldmann Sachs, ayant le " pedigree" habituel de ces jeunes femmes issues des meilleures écoles privées et universités, une cuillère en argent dans la bouche depuis sa naissance dans une grande famille de financiers. S'inspirant de cette période très particulière à New York après le drame du World Trade Center et concomitante de la crise de 2008 et de l'affaire Madoff, elle signe ici un best-seller. Elle ne ménage pas, avec beaucoup de talent et d'acuité, sa description d'un certain milieu de privilégiés, de financiers sans scrupules, d'avocats amoraux, de lanceurs d'alerte courageux, de politiques opportunistes, d'épouses qui s'aveuglent consciemment ou non sur leurs maris richissimes, d'enfants emportés par la honte et la tourmente. Caustique, précis, chirurgical, d'une grande intelligence, vertigineux, en ce sens que ces gens n'ont aucune limite, accros à la bourse, au coup de poker, à jouer avec la vie des autres juste pour l'adrénaline.... des criminels en col blanc.... à l'instar de Morty Reis qui entre en scène dès les premières lignes, au volant de son Aston Martin, à la veille de Thanksgiving, en pleine nuit, se dirigeant vers le Tappan Zee Bridge. Son suicide va être à l'origine d'une tornade qui détruira tout sur son passage et en particulier la famille Darling, dont le patriarche Carter était associé à Morty, jouant à l'apprenti sorcier avec les fonds spéculatifs. Cristina Alger réussit à rendre tout ceci limpide... La haute société new-yorkaise en prend pour son grade, la quatrième de couverture parle très justement de Bûcher des vanités, elle y met effectivement le feu, avec humour, sensibilité et un sens des responsabilités qui manquent aux coupables. Ces faux dieux vont enfin voir les fondations de leur royaume se fendre jusqu'à ce que tout s'écroule... emportant avec eux, ne l'oublions jamais, des victimes innocentes, trop confiantes. Et aujourd'hui, avec la dématérialisation de l'argent, sa virtualité, la peur est encore plus grande, les risques que prennent les dirigeants gouvernementaux ou financiers plus énormes sans que l'on puisse prévenir la catastrophe, contrôler les opérations. C'est un roman parfaitement maîtrisé, prémonitoire, certainement libératoire pour l'auteure, au scénario fantastique, et cerise sur le gâteau ou plutôt sur la tarte aux noix de pécan, puisque l'action se situe avant-pendant-après le weekend de Thanksgiving très symbolique, au suspense diablement efficace et constant. La vie au quotidien des new-yorkais est parfaitement reconstituée sous nos yeux, on y est... On s'attache énormément à Paul et son épouse Merril.... Bémol : J'avais un peu peur, car dès le début, j'ai retrouvé des éléments présents dans le deuxième opus de Cristina Alger, « La femme du banquier » chroniqué le mois dernier. Mais malgré cela, qui quelque part est une faiblesse de scénario, j'ai lu ce roman passionnément et avec beaucoup d'intérêt...

Quatrième de couverture

En épousant Merril par amour, le jeune avocat Paul Ross est entré dans le clan Darling avec son cortège de privilèges : un appartement sur Park Avenue, un job en or, des weekends dans les Hampton et des soirées avec le tout Manhattan. Mais bientôt Wall Street plonge et les grandes banques menacent de s'effondrer. Un scandale vient éclabousser la famille Darling, la propulsant sous les feux des médias, et Paul doit choisir son camp. Sauver sa peau en trahissant sa femme et les siens ou les protéger, coûte que coûte.

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