Éva a lu pour vous ..
Chroniques littéraires
Le testament des abeilles
Natacha Calestrémé
Albin Michel
2011
343 pages
Polar & fantastique
Chronique
17 septembre 2017
Voici le premier tome de la Trilogie consacrée aux enquêtes du major Yoann Clivel dit le basque. Un polar engagé sur les questions de préservation de la biodiversité et de la planète, naturaliste et sur-naturel également. Je ré-insiste par rapport à mon retour précédent concernant le troisième tome, ce n'est pas un polar fantastique, comme mentionné par la médiathèque de la Canopée aux Halles. Fantastique implique un monde à part, inconnu créé de toute pièces où les règles et la vie répondent à d'autres critères. Je pense au thriller fantastique par exemple "Playground" de Lars Kepler. Là ce n'est pas du tout le cas, Natacha Calestrémé passe même énormément de temps avec son talent de conteuse à nous restituer des connaissances ancestrales liées au magnétisme, à l'ultra-sensorialité utilisés par les chamanes, les magnétiseur, médiums ; mais aussi l'ultra-sensibilité aux énergies, aux courants, à la Nature. Ce n'est pas du fantastique c'est une réalité, certes oubliée par les sociétés industrialisées mais non par le reste du monde.
"L'année 1 du millénaire, l'enfant éclairé de réponses croisera l'ombre, en une folie meurtrière" ; le Testament ou la Prophétie du Moine aux abeilles est le centre de l'enquête de Yoann et son équipe de la troisième DPJ, avenue du Maine, sur une vague de tueries très particulières où des parents tuent leurs enfants, où tous les habitants d'un même immeuble succombent on ne sait à quoi, où des femmes se suicident en pleine nuit sans raison. Seules pistes : une fleur de Lotus et des propos hallucinés se référant aux abeilles. Nous sommes tous conscients que la disparition de ces dernières sonnerait le glas de l'humanité et du monde. L'auteure prend cet argument pour construire tout un récit terrifiant dûment documenté, alarmant et passionnant. Une très belle réussite. La part de surnaturel est toujours là pour teinter l'atmosphère mais ce n'est pas le centre de la narration, mais bien un rappel des facultés réelles que nous n'utilisons plus, mais que d'autres peuples ont encore. Un livre organique et dénonciateur !