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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le retour des beaux jours

Michel Giard

De Borée

13 août 2020

366 pages

Historique Terroir Recueil

Chronique

14 août 2020

" Que voulez-vous la porte était gardée

Que voulez-vous la rue était barrée

Que voulez-vous elle était affamée

Que voulez-vous nous étions désarmés

Que voulez-vous nous nous sommes aimés..." Paul Éluard, Couvre-feu


« Pour triompher, le mal n'a besoin

que de l'inaction des gens de bien. » Edmund Burke


Troisième tome de la trilogie normande comprenant « Un sou de bonheur » et « La Moisson de l'espoir ». Je n'ai pas lu les épisodes précédents et cela ne m'a en aucun cas gênée. J'avais découvert cet auteur par « Les vendanges du Loubiac » tout à fait passionnant, toujours la guerre, toujours un livre qui s'attache à une région ici viticole et à son quotidien et sa survie pendant un conflit mondial.


À nouveau, ce dernier ouvrage est une réussite complète nous contant en détail ce que durent supporter et traverser les habitants du Cotentin, de la région de Cherbourg aux bourgades plus au Sud. Également, il nous raconte dans une langue belle et savoureuse les moyens, astuces, ruses mis en place pour contourner les nouveaux règlements imposés par les Allemands, les forces de l'ordre et les administrations françaises collaborant avec l'ennemi. On passe du drame au cocasse...

En choisissant de nous narrer le destin des trois filles de Joséphine, ( je vous invite à lire la quatrième de couverture recopiée ci-dessous), ainsi que celui des gendres, frères et sœurs et voisins, Michel Giard multiplie les portraits de toute une population aux avis ou convictions politiques, aux engagements pour la libération de la France, à la compréhension des évènements, contrastés voire opposés.


Ainsi, malgré le nombre élevé de livres sur la seconde guerre mondiale lus, j'ai encore découvert des points de l'histoire que j'ignorais. En nous faisant pénétrer ici dans l'intimité et la psyché des protagonistes, il joue habilement sur la corde de l'empathie. Et c'est effectivement ce qu'il faut faire car rien n'est blanc ou noir..... Les nuances de gris sont infinies : quel aurait été notre positionnement en de telles circonstances ?

Rien que dans le couple Joséphine et Jules déjà l'opposition est là.... D'où des débats et des discussions à n'en plus finir, pour notre plus grand bonheur de lecteurs.

Un très beau couple, une grand-mère attachante qui va partager avec sa petite fille Julia, comme l'auraient peut-être fait nos grands parents, le récit de cette guerre et de ses conséquences sur la famille. Je ne vous cache pas que j'ai été très émue à certains moments de ce récit.


La description du débarquement vaut vraiment le détour et mérite qu'on s'y plonge calmement... On n'ose imaginer ce que cette population a vu et entendu, souffert, ressenti aux moments de l'arrivée des navires de guerre et des avions. Cela nous est restitué avec énormément de brio et d'humanité, le film se déroule sur grand écran devant nos yeux subjugués.


Cette région est celle qui a le plus souffert.

Cette trilogie est donc incontournable si on veut comprendre et savoir.

Beaucoup de nostalgie et de regrets en cette fin puisque cette guerre mondiale et moderne est un réel point de bascule pour toute la société en son ensemble mais surtout pour le monde rural d'hier. Création des syndicats paysans, mécanisation, utilisation de produits manufacturés, désertification des campagnes, mondialisation et ultralibéralisme en marche, vote des femmes, recherche du bonheur aux critères bien différents de ceux de nos aïeux...


Un très beau roman qui nous laisse en ces temps troublés en plein questionnement et réflexion sur notre propre degré d'engagement à changer et améliorer notre monde.

Quatrième de couverture

Été 1952, Julia est de retour chez sa grand-mère, Joséphine Halley, pour quelques semaines de vacances. La fillette a grandi et sa curiosité s'est aiguisée ; même si elle n'est pas en âge de tout comprendre, c'est une nouvelle occasion de partager avec elle ses souvenirs et de sa famille pendant les années qui ont précédé la Libération.
Années lourdes et sombres qui ont laissé des séquelles, et auxquelles les filles de Joséphine n'ont pas échappé : Pendant que Raymonde attendait le retour de son mari, celui de Juliette s'engageait dans la Milice, alors qu'Yvonne, elle, tombait amoureuse d'un officier allemand...
Juin 1940 : la France est coupée en deux et la Normandie subit l'occupation allemande. Joséphine et ses filles n'échappent pas aux orages de la guerre. Pendant que Raymonde attend le retour de son mari, celui de Juliette s'engage dans la Milice, alors qu'Yvonne, elle, tombe follement amoureuse d'un officier allemand. Quant à Joséphine, mère courage, elle héberge pendant un été deux enfants juifs qui ont échappé à la rafle de juillet 1942. La guerre mettra-t-elle fin à l'harmonie familiale ?

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