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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le poids des morts

Victor Del Árbol

Actes Sud Actes Noirs

2020

294 pages traduites par Claude Bleton

Thriller

Chronique

30 août 2020

Collection Actes Noirs Un livre âpre dans une Barcelone pourrissante, venimeuse, empoisonnée par l'ambiance délétère autour du moribond Franco. Nous sommes en 1975 à quelques jours de la mort du dictateur tant attendue par tous, amis ou ennemis. C'est le moment pour certains de revenir de leur exil afin de comprendre le passé. Nous ne sommes pas encore à la réconciliation, au grand oubli, à l'amnistie des prisonniers politiques, des opposants, au pardon accordé aux fascistes, aux sbires du généralissime ayant torturé, martyrisé, avili, assassiné des millions de gens en trente six ans de dictature.

Nous sommes sur le fil du rasoir et nous ne devons pas nous blesser.


Mon été fut espagnol, en grande partie, avec un roman jeunesse de Ruta Sepetys "hôtel Castellana" se déroulant sur la même période mais à Madrid, puis la série du Cimetière des Livres Oubliés de Carlos Ruiz Zafón à Barcelone. Depuis quinze/vingt ans les espagnols ont décidé de dire, de crier, de hurler la vérité sur le cauchemar traversé. De dénoncer les criminels, ceux qui ont bafoué l'humanité en son entier.... On ne peut construire une maison sans fondations, le grand oubli conseillé en 1975 n'était qu'une utopie qui en a arrangé beaucoup. Mais pour qu'il y ait résilience, il faut qu'il y est transmission de la parole.


Je ne peux même pas imaginer ce que ce peuple a enduré dans sa chair, dans son âme pendant et après le franquisme. Dans ce premier roman de Víctor del Àrbol paru en 2006, puis en 2016 et enfin aujourd'hui, les mots sont mis sur l'impensable, l'indicible.

Violent, insupportable.... Nausées, tristesse et rage m'ont habitée en cette fin de lecture. Une conclusion qui m'a d'abord stupéfaite puis m'est apparue comme la seule possible....


La beauté de ce texte prodigieusement écrit est douloureuse, crépusculaire.... Je ne suis pas sortie légère de ce roman qui par ailleurs est un thriller historique, politique, policier excellent, terrible....

Je vais donc me procurer doucement les autres titres de Víctor del Àrbol.... Mon âme sensible l'exige. Méfiez vous du si beau visage de l'écrivain.... Les ténèbres l'habitent.

Quatrième de couverture

Novembre 1975 : Lucía rentre à Barcelone après des années d’exil, accompagnée par les cendres de son père et par les fantômes qui avaient provoqué son départ. Le général Franco agonise et avec lui une Espagne décrépite et violente. Incarnant ce pays vénéneux qu’une atmosphère “fin de règne” incite plus encore à la terreur et à la suspicion, le commissaire Ulysse s’apprête à livrer la dernière bataille. Décidés à se délester du fardeau du poids des morts, le policier et la jeune femme convergent vers l’aile psychiatrique de la prison Modelo où un indigent, qui y vit reclus depuis trois décennies, semble détenir les clés de la rédemption. L’esprit de l’homme est perturbé mais quelques souvenirs fugaces viennent contredire les conclusions d’un drame qui s’est joué près de trente ans plus tôt.

Un vieux militaire inflexible, une belle épouse délaissée, un jeune médecin éperdument amoureux : autour de cette funeste trinité gravitaient aussi un terrifiant policier formé dans les bataillons coloniaux de Melilla et un pauvre bougre qui, par lâcheté, lui avait vendu sa petite fille. L’inévitable face-à-face entre ce policier et la femme que cet enfant est devenu renvoie chacun au mensonge “originel” sur lequel il a bâti sa vie.

Ce tout premier roman de Víctor del Árbol porte en germe l’incomparable talent de l’auteur à décrire les tourments de l’âme ainsi que les nuances de tout le mal que l’on peut faire par amour

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