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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le jeu de l'Ange T2

Carlos Ruiz Zafón

Robert Laffont

2009

539 pages traduites par François Maspero

Roman

Chronique

25 août 2020

Extrait sur le talent littéraire :

« Je crois que tu as du talent et que tu as vraiment envie d'écrire, Isabella. Plus que tu ne le crois, et moins que tu l'espères. Mais quantité de gens ont du talent et envie d'écrire, et nombre d'entre elles n'y arrivent jamais. Ça, c'est seulement le principe de base pour faire quelque chose dans la vie. Le talent est comme la force d'un athlète. On peut naître avec plus ou moins de dispositions, mais nul ne parvient à être un athlète simplement parce qu'il est né grand, fort ou rapide. Ce qui fait l'athlète, ou l'artiste, c'est le travail, le métier et la technique. L'intelligence que tu as reçue à ta naissance est juste une munition. Pour parvenir à en faire quelque chose, il est nécessaire que tu transformes ton esprit en arme de précision.

- pourquoi cette comparaison avec la guerre ?

- Toute oeuvre d'art est agressive, Isabella. Et toute vie d'artiste est une petite ou une grande guerre, en premier lieu avec soi-même et ses limitations. Si tu veux atteindre le but que tu te proposes, quel qu'il soit, il faut d'abord l'ambition et ensuite le talent, la connaissance et, enfin, la chance. »


Il n'y a aucun doute possible à avoir concernant le talent, le travail, le courage de Carlos Ruiz Zafón, mais il semble que pour lui, bien au-delà de l'ambition première d'écrire une oeuvre, ce qui prime est la passion de raconter et l'humilité de remettre mille fois son ouvrage sur le métier. Il est dans la continuité des plus grands auteurs du XIXe et du début du XXe siècles, il reprend le flambeau, mêlant poésie, lyrisme, action mais aussi descriptions détaillées des décors, costumes, modes de vie, et des méandres de la psyché des protagonistes.

C'est un roman policier, historique, fantastique, philosophique... gothique d'une extrême beauté.


Un parcours initiatique pour David le personnage principal mais aussi pour nous. Notre héros est le reflet de Carlos Ruiz Zafón dans ce qu'être écrivain est un fait, une évidence, un sacerdoce, une lutte permanente, un rêve quand la muse est disposée à l'inspirer aimablement, et un cauchemar lorsque cette muse se transforme en ange déchu vous ordonnant de remplir une mission malsaine, destructrice. Le livre commis alors revient inlassablement hanter son auteur comme une malédiction. Un livre prémonitoire quant à l'avenir.... Ou un livre qui écrit l'avenir ?


Et toujours, Barcelone tantôt magnifique, accueillante, tantôt venimeuse, sanglante terrible.


Ce deuxième tome de la série de quatre romans consacrée au Cimetière des Livres Oubliés nous projette cinquante ans avant« L'Ombre du Vent » : nous y rencontrons un petit garçon, David Martín, dont la mère est partie et dont le père désespéré, vétéran de guerre, se noie dans l'alcool et la violence. La seule chose positive dans l'univers du gamin est les livres qu'il lit avidement afin de supporter son existence déjà si cruelle. Heureusement ses pas vont le porter sur le seuil de la librairie de Sempere...

Un deuxième opus long, certes, mais mettant en place avec soin les pièces du puzzle que constitue la tétralogie. On ne peut juger et mettre en perspective cet épisode qu'à la fin de la lecture complète de l'ensemble. Des pages moins flamboyantes mais plus intimes, teintées toujours de nostalgie, d'humour féroce, pleines d'amour et d'amitié.On le finit avec l'envie, la nécessité, de découvrir vite la suite, maintenant que nous avons en tête ce qui s'est déroulé cinq décennies avant L'Ombre du vent.... l'oeuvre finale est bien plus vaste que ce que nous pouvons imaginer....

Quatrième de couverture

« Je t'emmènerai dans un endroit secret où les livres ne meurent jamais et où personne ne peut les détruire...»
« Barcelone, années 1920. David Martin, dix-sept ans, travaille au journal La Voz de la Industria. Son existence bascule un soir de crise au journal : il faut trouver de toute urgence un remplaçant au feuilletoniste dominical. Sur les conseils de Pedro Vidal, chroniqueur à ses heures, David est choisi. Son feuilleton rencontre un immense succès et, pour la première fois, David est payé pour ce qu'il aime le plus au monde : écrire.
En plein succès, David accepte l'offre de deux éditeurs peu scrupuleux : produire à un rythme effréné des feuilletons sous pseudonyme. Mais après quelques années, à bout de force, David va renoncer. Ses éditeurs lui accordent alors neuf mois pour écrire son propre roman. Celui-ci, boudé par la critique et sabordé par les éditeurs, est un échec. David est d'autant plus désespéré que la jeune fille dont il est amoureux depuis toujours - et à laquelle le livre est secrètement dédié - va épouser Pedro Vidal.
Son ami libraire, Sempere, choisit ce moment pour l'emmener au Cimetière des livres oubliés, où David dépose le sien. Puis arrive une offre extraordinaire : un éditeur parisien, Corelli, lui propose, moyennant cent mille francs, une fortune, de créer une texte fondateur, sorte de nouvelle Bible, " une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de vivre et de mourir, de tuer et d'être tués, d'offrir leur âme ».
Du jour où il accepte ce contrat, une étrange mécanique du meurtre se met en place autour de David. En vendant sa liberté d'écrivain, aurait-il vendu son âme au diable ? Épouvanté et fasciné, David se lance dans une enquête sur ce curieux éditeur, dont les pouvoirs semblent transcender le temps et l'espace.

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