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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le club des pendus

Tony Parsons

La Martinière

Fin 2017

328 pages traduites par Anne Renon

Thriller

Chronique

20 mai 2018

« Il y avait déjà foule sur la place ; les fenêtres étaient encombrées de gens occupés à fumer ou à jouer aux cartes pour tuer le temps ; on se bousculait dans la foule, on se querellait, on plaisantait : tout était vie et mouvement, sauf un amas d'objets sinistres qu'on apercevait au centre de la place : la potence, la trappe fatale, la corde, enfin tous les hideux apprêts de la mort. »Charles Dickens, Oliver Twist.


« La peine capitale n'apporte rien de plus que la vengeance », Citation de Albert Pierrepoint qui sert d'exemple dans ce livre aux quatre membres de ce club particulier, ces quatre bourreaux qui vont décider d'appliquer une peine de mort, abolie depuis 1969, afin de palier aux manquements du système judiciaire anglais.Albert Pierrepoint, lui, savait de quoi il parlait car il fut le bourreau le plus célèbre d'Angleterre au milieu du XX ème siècle, exécutant avec une grande précision 435 personnes dont 202 nazis, coupables de crime de guerre. Pendre fut donc un art pour cet homme.


La vengeance laisse un goût de fiel, ne fait pas revenir les morts, ne soigne pas les victimes détruites à vie.C'est ce qu'on dit !Donne-t-elle vraiment un sentiment de justice ? Certains pensent : « Quel mal y-a-t-il à se venger ? » , comme dirait le personnage John Cage, dans le Black Museum de Scotland Yard, dont j'ai ajouté des photos, édifiant pour les aspirants policiers : un musée du crime en quelque sorte.


Il règne une ambiance très particulière dans ce Polar british, très XIX ème siècle, où la potence était montée et démontée plus ou moins au même endroit, où on pouvait être exécuté pour le vol d'une pomme, où la prison de Newgate dressait ses hauts murs, lieu de lamentations, tortures, douleurs. Celle-ci fut détruite au début de XX ème siècle et pourtant, nous parviennent toujours les cris des condamnés, comme si, tapis sous nos pieds, les morts attendaient de revenir nous hanter.


La loi du Tallion ! Sujet maintes et maintes fois au centre de nombreux thrillers, moralement comdamnable, nul n'est censé se faire justice.


Quand les juges libèrent ou n'appliquent que des peines légères, sous des prétextes fallacieux invoqués par des avocats tendancieux reinterprétant la loi, à des violeurs d'enfants multi-récidivistes, à des chauffards, à des tueurs et criminels, à des traîtres se réjouissant de l'exécution ignoble de soldats sur le terrain, en appelant au terrorisme, que sont sensés faire les citoyens ? Rien ? Quand tous ces suppôts du Mal s'en sortent avec l'aide des tribunaux, que reste-il aux victimes, parents, enfants, amis ? Le Silence, et la haine au ventre sans aucun espoir de soulagement.


Le fonctionnement des forces de police lors des enquêtes, le sentiment d'inutilité face aux criminels, le découragement des inspecteurs et de leur hiérarchie sont parfaitement décrits dans ces pages terribles. Ces zones de gris permanentes sont de moins en moins supportables.


Alors un groupe de quatre vengeurs va frapper, une première vidéo va être diffusée, l'exécution par pendaison d'un violeur de jeunes filles condamné seulement à six ans de prison alors qu'une de ses victimes ne s'en remettra jamais. Devenu chauffeur de taxi, noyé dans la foule, il va pourtant être pisté, piégé, pendu.


« La conscience du détective Max Wolfe le tourmente. La justice est-elle vraiment là où on le croit ? Qui sont ces citoyens- vengeurs ? Pour y répondre, Max devra s'enfoncer dans les entrailles de la ville, là où les vestiges du passé ont encore une emprise sur les vivants. Dans un Londres caniculaire, plus que jamais le Bien et le Mal de confondent. »


Cependant pour lui, pour sa fille Scout, pour son âme, il va bien devoir résoudre cette sombre enquête et trouver le moyen de se positionner en tant que policier et être humain.


Toujours la même question du degré de civilisation réelle de nos sociétés modernes ?Un très bon thriller particulier non par le thème, mais par son ambiance et son traitement en demies teintes. Les interrogations perdurent après la fin de ce roman.

Quatrième de couverture

A Londres, les bourreaux sont de retour. Ils ont décidé de rétablir la peine capitale. Ils forment un étrange club avec pour modèle le célèbre bourreau anglais
Albert Pierrepoint, responsable de plus de quatre cent cinquante exécutions au siècle dernier. Et c'est par la corde qu'ils ont décidé de punir violeurs d'enfants, chauffards et autres délinquants qui réussissent à échapper au système judiciaire. La conscience du détective Max Wolfe le tourmente. La justice est-elle vraiment là où on le croit ? Qui sont ces citoyens-
vengeurs ? Pour y répondre, Max devra s'enfoncer dans les entrailles de la ville, là où les vestiges du passé ont encore une emprise sur les vivants.
Dans un Londres caniculaire, plus que jamais le bien et le mal se confondent.

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