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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Le cerveau de Kennedy

Henning Mankell

Seuil

2009

427 pages traduites par Rémi Cassaigne

Divers

Chronique

29 avril 2020

Un roman qui me touche particulièrement ayant vécu mes premières années en Côte d'Ivoire et ayant toujours une partie de ma famille au pays. Le sort de ce continent me concerne forcément, écoeurée et révoltée par le comportement de certains blancs, mais pas toujours, ou occidentaux, mais pas toujours, depuis l'ère du colonialisme jusqu'à aujourd'hui.


Il est curieux de lire ce thriller social, géopolitique et psychologique au moment même du confinement et d'une pandémie dont on ignore l'origine réelle, mettant en lumière l'incapacité ou le refus de certains gouvernements à gérer la crise avec efficacité, humanité, honnêteté.

La responsabilité des grands groupes pharmaceutiques, les mensonges d'état, le sang de milliers de morts sur les mains de criminels pour qui la valeur d'une vie ne vaut pas grand chose, juste une statistique, un numéro parmi tant d'autres, sont au centre de ce scénario terrifiant.

L'Afrique a été un vivier inépuisable dans lequel des criminels ont puisé afin de mener leur petites expériences au nom du profit et du pouvoir.


Depuis que ce livre a été écrit, cette pratique est arrivée en France avec l'affaire du Levothyrox, faisant des milliers de victimes, malades ou décédées dans l'indifférence la plus totale alors que c'est un scandale gigantesque visant à enrichir des labos pharmaceutiques. Les procédures judiciaires sont toujours en cours mais on en n'entend plus parler. On nous a traités comme des cobayes ni plus ni moins, les séquelles sont réelles et invalidantes.


Vous devez vous souvenir des rumeurs concernant le SIDA, de ses origines en particulier... Au delà de cette vision complotiste, Henning Mankell décide de traiter de l'opportunité que cette maladie a offerte aux grands groupes pharmaceutiques, et à leurs complices à tous les niveaux, de s'enrichir toujours et d'asseoir leur monopole et leur omnipotence partout dans le monde. En Chine, en Afrique et là où la pauvreté est endémique.


À cette trame déjà dense et délicate, l'auteur ajoute également les thèmes difficiles et bouleversants, récurrents dans son œuvre, de la perte d'un être aimé, de la famille, du deuil, de la vieillesse, du but de la vie, de la préservation de la nature, des us et coutumes dans les pays aux températures extrêmes, du voyage, de la construction du futur sur des connaissances historiques solides, de la transmission des valeurs, de l'amour entre les peuples, de l'acceptation de la différence, du courage immense de tous les engagés humanitaires, de l'entraide, de la beauté et de la laideur créées par l'humanité.

Une enquête "policière" d'une mère courant après son fils, déterminée à connaître la vérité sur sa mort, dans des décors somptueux particulièrement en Suède, Afrique du Sud et Mozambique que Henning Mankell aime tant.

Toujours une atmosphère particulière entre tristesse, colère, tendresse, nostalgie et joie soudaine.


Un livre pour crier, pour appeler au réveil des consciences, incroyablement d'actualité, d'un homme révolté, concerné, conscient. Sa voix résonnera pour toujours....

Quatrième de couverture

Louise découvre le corps sans vie de son fils Henrik. Un suicide pour la police, un meurtre selon elle. En archéologue chevronnée, elle fouille son passé. De la Suède au Mozambique en passant par l'Australie, elle s'interroge sur ses innombrables voyages. Pourquoi cet engagement auprès des sidéens d'Afrique ? Comment expliquer son énorme compte en banque ? Et s'il valait mieux ne pas savoir la vérité ?

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