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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La pire espèce

Armèle Malavallon

Ramsay

Septembre 2020

252 pages

Polar

Chronique

2 décembre 2020

Je conseille à tout futur lecteur de ce thriller de lui réserver cinq heures d'affilée, car lâcher ce livre à un moment est tout simplement impossible et inenvisageable.

Enfin un roman noir de suspens sur ce sujet bouleversant, dérangeant, insupportable, incontournable, qui tient ses engagements et bien au-delà.

Toutes les questions que vous pouvez vous poser quant à l'abominable et inutile souffrance animale trouvent leurs réponses ici par le biais de la fiction. Car il est un fait que la douleur des uns se répercutent sur le devenir des autres, le devenir moral, philosophique, écologique de nos sociétés.


La violence faite quotidiennement aux animaux en secret... prémices d'une psychopathie balbutiante....

En pleine lumière via les réseaux où pullulent des vidéos gerbantes et horrifiantes...

Ou encore dans des arènes lors de mises à mort....en un jeu pipé à l'avance... .

.. ou enfin, dans ces abattoirs où l'extermination devient d'une indécente et inacceptable productivité....


La souffrance animale nous interroge sur notre propre niveau d'humanité, de civilisation. À partir de quand avons-nous basculer dans l'oubli, l'aveuglement quant à notre appartenance au règne animal, quant à notre responsabilité vis-à-vis de nos colocataires sur cette Terre ? Car s'il y a bien un domaine où le respect du droit de chaque être vivant n'existe pas, c'est bien celui des relations humains-animaux.

D'où nous vient la certitude inepte d'être supérieurs aux animaux ? De pouvoir décider de leur destin et de la manière dont ils mourront ? Et comment a-t-on pu arriver à la conclusion qu'ils étaient insensibles ? Pire, qu'ils n'étaient plus que des biens, des possessions, dont nous pouvions disposer à notre gré.... ?


L'auteure, vétérinaire, éclaire tous les aspects de ce problème central, en ce moment charnière de transformation de notre société. Elle apporte sa vision, alliant le pragmatisme et le bon sens des anciens à une réalité scientifique et écologique.

Sauver les animaux, veiller à leur bien être, c'est sauvegarder l'humanité.


Après un texte d'introduction essentiel de Loïc Dombreval, député et vétérinaire ainsi que Président du groupe d'études " condition animale" de l'Assemblée Nationale, Armèle Malavallon nous piège soudainement grâce à une scène de mise à mort d'une dramaturgie soufflante, puissante, jouissive, vengeresse ...

Tout est là, déjà....

Car oui, on se réjouit et immédiatement après, on s'interroge, honteux de notre réaction transgressive... La loi du talion doitelle s'appliquer ? Souffrance et violence pour répondre aux souffrances et violences subies, vues, exhibées ?


Quel positionnement adopter face à l'indicible : les massacres d'animaux, gratuits, inutiles, insupportables ? Ce roman, audelà de l'intrigue parfaitement menée jusqu'à son terme, ménageant des retournements, des découvertes permanentes, mettant brillamment en scène les différents protagonistes, apporte de réelles réponses sensées aux citoyens, aux consommateurs, aux humains que nous sommes.


J'ai beaucoup appris grâce à ce texte quant à la réalité sur le terrain, dans les abattoirs, concernant les multiples aspects du métier de vétérinaire, car il formule clairement les interrogations éthiques, philosophiques que la consommation de viande exagérée ou que certaines pratiques, coutumes dépassées et iniques génèrent. Très loin de prôner une attitude intégriste, ou de nous culpabiliser à outrance, ce roman nous permet de nous resituer sur cette planète à notre juste place.

Un livre qui résonnera longtemps en moi et qui déjà m'a beaucoup apporté.

Ne passez pas à côté de ce texte impactant et addictif écrit avec talent, passion et conviction sincère.

Quatrième de couverture

Clément Katz est un vétérinaire français qui travaille au Congo. De retour en France, il effectue un remplacement à Montpellier à l’abattoir de Peyrac. Il s’installe à la Limonaderie, un bâtiment industriel réaménagé en plusieurs lots et appartements qui appartient à un autre vétérinaire. Lors de sa mission à l’abattoir de Peyrac, Clément est témoins de la maltraitance sur les animaux. Il s’oppose à cette souffrance animale et se met à dos un petit groupe d’employés qui finit par le passer à tabac.
Des auteurs de maltraitance sur les animaux disparaissent dans la région.
L’un d’eux a été séquestré dans une cave de la Limonaderie par un mystérieux kidnappeur. Qui s’est érigé en vengeur des animaux ? Après tout, ne l’ont-ils pas mérité, ces hommes qui font de nous la pire espèce sur terre ?
La charge émotionnelle de ce roman ne vous décevra pas

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