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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La fille de Kali

Céline Denjean

Pocket

21 octobre 2021

720 pages

Thriller Polar

Chronique

17 juillet 2017

Je remercie les groupes d'accros, de mordus et autres addicts, qui orientent, conseillent et font la promotion des livres, et participent ainsi à la transmission de la pensée, à la survie de la langue. Et dans ce cas précis à faire reconnaître un vrai talent de conteuse et d'écrivaine, et le fait que ce ne soit que le deuxième ouvrage de l'auteure, ne fait que mettre encore plus en lumière l'excellence exceptionnelle de "La fille de Kali" et du long travail qui a permis sa naissance.

Le ton et l'écriture sont personnels et uniques. La brièveté des chapitres nous faisant basculer entre l'équipe de gendarmes de Toulouse menée par Héloïse Bouquet, la journaliste ambitieuse et insupportable Amanda Kraft, le privéancien flic déchu Danny Chang au physique et mental d'acier, est une option souvent choisie par les auteurs de thrillers, faut il encore la maîtriser, et c'est le cas ici, accélérant même le rythme pour atteindre un climax à peine supportable en fin de compte à rebours.

Le plus déroutant et effrayant mais aussi étonnamment touchant, est le récit de la petite fille Nilin abandonnée et mal aimée, qui s'adresse au lecteur à chaque début de partie, avec confiance en le tutoyant, pour lui raconter ses premières années de vie en Inde et son parcours. Le dépaysement est complet, que ce soit au bout du monde ou dans les tréfonds d'un esprit perdu, fou, se raccrochant à des croyances spirituelles pour supporter l'innommable, l'inacceptable. Cela donne un début d'explication à la psychopathie, à cette plongée démente dans le sang et la violence.

Ce qui m'a aussi frappée, c'est la place centrale des femmes en quête de pouvoir et de reconnaissance, toutes autant qu'elles sont dans ce récit, de l'Inde aux moeurs violentes à l'Europe dite civilisée. Faut il se transformer en guerrière pour être respectée et crainte ? Cela doit-il passer nécessairement par le conflit, par une guerre aux méthodes normalement attribuées faussement aux hommes.

La question de la puissance et de la place des femmes dans les religions ou superstitions est centrale même dans notre société dite moderne. Nous payons des siècles et des siècles de traditions ou croyances visant à contrôler la femme. Que ce soit dans le culte marial ou manifestement oriental, elle doit répondre à une obligation hallucinante de virginité, de pureté, d'obéissance aux hommes. Alors ce thriller en tant que femme d'une certaine façon m'a personnellement défoulée, et m'interpelle à bien des niveaux.

Ainsi Héloïse Bouquet, gendarme nouvellement mutée, est chargée avec son collègue, depuis peu, Jean-Marc de retrouver un ingénieur dans l'aérospatiale qui ne répond pas aux appels de sa femme devant le rejoindre bientôt avec leurs enfants dans leur nouvelle maison Toulousaine. Sur place ils trouvent une scène de crime horrifique : l'homme est décapité étendu le bras replié en arrière comme s'il soutenait encore sa tête manquante, dans une pose lascive, un tissus léopard sur le sexe. Un swastika est tracé sur le mur, au bas de celui-ci des offrandes comme pour un culte sont retrouvées.

Les pistes sont d'ores et déjà multiples pour les gendarmes, un mois passe mais rien de probant n'oriente l'enquête. Un autre meurtre avec le même mode opératoire a alors lieu.....Merci Celine Denjean.

Quatrième de couverture

Une tueuse en série s'inspire de Kali, déesse hindoue de la destruction.
Quand elle pénètre au domicile d'un homme dont on vient de lui signaler la disparition, la jeune capitaine de gendarmerie Éloïse Bouquet ne peut imaginer le spectacle qui l'attend. Sur le mur, un immense swastika tracé avec du sang. Au pied du lit, un tas de piécettes et des pétales de fleurs faisant penser à une offrande. Et allongé, le cadavre du disparu, presque intégralement nu, le torse maculé de sang, décapité. Le meurtrier n'ayant pas laissé le moindre indice, l'enquête piétine.
Jusqu'à ce qu'un mois plus tard soit retrouvé un autre corps mutilé selon le même rituel. Les premiers éléments de profilage font alors émerger le spectre d'une tueuse en série s'inspirant de la redoutable déesse Kali. Un cauchemar pour la capitaine Éloïse Bouquet et son équipe.

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