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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La femme qui a tué les poissons et autres contes

Clarice Lispector

Editions des Femmes Antoinette Fouque

2 décembre 2021

96 pages traduites par Izabella Borges, Jacques et Teresa Thiériot, illustré par Julia Chausson

Divers

Chronique

13 décembre 2021

La version audio est paru en mai 2022 lue par Lio réalisation Francesca Isidori, 1h40mn.

« Clarice Lispector construit une œuvre singulière et polyphonique, traversée par un questionnement sur l'étrangeté du monde sous l'apparente banalité des choses. »


Lio est la lectrice idéale pour ces textes à destination des enfants, évidemment en raison de l'amour du portugais partagé avec l'autrice, mais également sa totale sincérité, sa capacité à l'émerveillement, n'hésitant pas à jouer totalement le jeu, interprétant toutes les voix avec drôlerie, n'ayant pas oublié la fillette coquine, malicieuse et intelligente qu'elle fut, s'adressant ici aux enfants avec le cœur, à l'instar de Clarice Lispector.


Avec ces textes pleins d'humour, poétiques, tendres, cette dernière s'inscrit dans une tradition, reprend le flambeau d'un Ésope ou d'un Jean de la Fontaine. Les morales ou leçons ne sont pas assenées de la même façon en fin d'histoire mais en filigrane, peu à peu, l'air de rien... Tout est dans la subtilité. D'ailleurs le terme de contes est employé pour le titre, mais ces contes sont « fabuleux », tant pour les enfants que pour les adultes.


À prendre et reprendre indéfiniment : les sens cachés par l'autrice ou que nous y voyons par le prisme de notre expérience, apparaissent lentement, à notre insu, ou dans les heures suivant la lecture. Ces animaux-là sont nos reflets évidents, par leur courage, leurs comportements, leur violence, leur faiblesse, leur bassesse, leurs sentiments.


L'autrice rend hommage à tous ces compagnons loyaux, ces animaux « domestiques » qui nous aident à supporter cette vie, à croire encore en la loyauté et l'amour. Clarice Lispector est aussi une mère laissant une vibrante et délicate déclaration d'affection éternelle à ses fils.

Chacun trouvera dans ces bijoux finement ciselés ce qu'il cherche, une histoire à raconter aux enfants d'aujourd'hui, à ceux que nous fûmes, ou une fine mise en évidence de certains comportements humains que nous préférerions garder cachés sous de fausses apparences.

Quatrième de couverture

« Rappelant les légendes traditionnelles et les contes initiatiques, Clarice Lispector mêle le monde de l’enfance aux destins d’animaux. Ces derniers se voient pris dans un tourbillon d’évènements aussi anodins que mystérieux, inspirés de la vie quotidienne. Ainsi, le titre éponyme de ce recueil revient sur la mort de deux poissons rouges que son fils Paulo lui avait demandé de garder en son absence. Dans Comme si c’était vrai, on croise le chien Ulysse au regard humain, fidèle compagnon de Clarice Lispector, qu’elle ne remplaça jamais après sa mort. C’est avec un mélange exquis d’humour et de simplicité, de douce ironie et d’amour maternel, que C. Lispector déploie l’appréhension sensible et émotionnelle du monde, la recherche du sens ou le renoncement à le trouver. La maternité et l’enfance sont au centre de son œuvre : chez cette autrice incomparable, nulle opposition entre son rôle de mère et son travail d’écrivain. En témoigne son fils cadet,
Paulo Gurgel Valente, qui se souvient de sa mère « avec une machine à écrire sur les genoux, tapant avec application au milieu de la pièce principale de la maison, au milieu des bruits des enfants […] ».

Après avoir publié en 2004 La vie intime de Laura suivi du Mystère du lapin pensant, les Editions des Femmes-Antoinette Fouque présentent une nouvelle édition de ces deux contes, réunis en un volume auquel viennent s’ajouter deux titres :
une nouvelle traduction de La femme qui a tué les poissons (Ramsay, 1990 et Seuil, 1997) et un conte inédit en français et publié pour la première fois, Comme si c’était vrai. Ce recueil est illustré par l’artiste graveuse Julia Chausson.

« Parce qu’au début et au milieu je vais vous raconter des histoires sur les animaux que j’ai eus, pour vous montrer que je ne pourrais pas avoir tué les poissons autrement que sans le faire exprès. J’ai bon espoir qu’à la fin de ce livre vous me connaissiez mieux et que vous m’accordiez le pardon que je demande pour la mort de deux “tyrougets” – c’est comme ça qu’on les appelait à la maison, « tyrougets ». » CL

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