top of page
IMG20230707173456_edited.jpg

Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

La constellation du Chien

Peter Heller

Actes Sud

2013

329 pages traduites par Céline Leroy

Thriller et SF

Chronique

22 juillet 2019

Premier roman qui fut un énorme succès.

J'ai chroniqué les deux titres suivants, « Peindre, pêcher et laisser mourir » et « Céline ». Un roman unique mêlant la pêche, la nature, les valeurs humaines fondamentales, l'action façon western contemporain et .... la science fiction, qui aujourd'hui malheureusement paraît presque inéluctable si nous n'avons pas très vite un sursaut mondial pour sauver notre planète. Et puis la plume, très particulière, entre texte d'un lyrisme travaillé et style télégraphique, tant les émotions se bousculent et empêchent le personnage principal de finir ses phrases, de compléter sa pensée. Tétanisé, sidéré, dans un brouillard psychologique... Rêve, cauchemar, réalité, on ne sait plus. Ainsi la ponctuation disparaît souvent, les dialogues réussis ne se distinguent pas de la narration elle-même. Une forme figurative illustrant cette nouvelle terre où toutes les règles d'avant la fin sont dépassées, inadaptées.


Peter Heller réunit dans ce premier roman "coup d'essai, coup de maître" tout ce qui le passionne, c'est un écrivain « de plein air », expression parfaite que je recopie de la quatrième de couverture. Dans ces trois livres, j'ai été bluffée, émerveillée par son talent à décrire les paysages, la faune et la flore, les moments de bonheur simple comme suspendus, d'autant plus rares et précieux ici que la narration concerne des évènements survenus 9 ans après la fin de Toute Chose.


L'être humain s'est cru tellement supérieur, intouchable, que l'Apocalypse a eu lieu. Maladie, épidémie, réchauffement planétaire, nous sommes projetés dans une autre configuration inconnue, obligés de revenir à l'essentiel. Une réflexion profonde sur le sens de nos existences, sur le passage du temps que nous perdons, au lieu d'appliquer le principe du carpe diem ; une magnifique histoire d'amitié et d'amour faite de pudeur et de justesse. Vous venez à ce roman pour vous dépouiller du superflu.... et aussi pour rire car l'humour est présent, corrosif. Un grand écrivain !

Quatrième de couverture

Quelque part dans le Colorado, neuf ans après la fin de Toute Chose, dans le sillage du désastre. L'art de survivre est devenu un sport extrême, un jeu de massacre. Soumis aux circonstances hostiles, Hig, doux rêveur tendance chasse, pêche et poésie chinoise, fait équipe avec Bangley, vieux cow-boy chatouilleux de la gâchette. Une routine de l'enfer.
Bangley défend la baraque comme un camp retranché. Hig « sécurise le périmètre », à coups de méthodiques vols de surveillance à bord de la « bête », solide petit Cessna 182 de 1956 toujours opérationnel. Partage des compétences et respect mutuel acquis à force de se sauver mutuellement la vie, ils ont fini par constituer un vieux couple tout en virilité bourrue et interdépendance pudique. Mais l'homme est ainsi fait que, tant qu'il est en vie, il continue à chercher plus loin, à vouloir connaître la suite.
À la fois captivant roman d'aventures, grand huit des émotions humaines, hymne à la douloureuse beauté de la nature et pure révélation littéraire, La constellation du chien est tour à tour contemplatif et haletant, déchirant et hilarant. Peter Heller orchestre son premier roman comme une virée de la dernière chance pleine de surprises, une réflexion sur la création autant que sur la destruction. Lumineuse et rocailleuse, son écriture semble réapprivoiser le monde à travers la reconquête du langage - comme si pour se sauver, l'humain devait avant tout recouvrer l'art de (se) raconter.

bottom of page