Éva a lu pour vous ..
Chroniques littéraires
La constellation du Chien
Peter Heller
Actes Sud
2013
329 pages traduites par Céline Leroy
Thriller et SF
Chronique
22 juillet 2019
Premier roman qui fut un énorme succès.
J'ai chroniqué les deux titres suivants, « Peindre, pêcher et laisser mourir » et « Céline ». Un roman unique mêlant la pêche, la nature, les valeurs humaines fondamentales, l'action façon western contemporain et .... la science fiction, qui aujourd'hui malheureusement paraît presque inéluctable si nous n'avons pas très vite un sursaut mondial pour sauver notre planète. Et puis la plume, très particulière, entre texte d'un lyrisme travaillé et style télégraphique, tant les émotions se bousculent et empêchent le personnage principal de finir ses phrases, de compléter sa pensée. Tétanisé, sidéré, dans un brouillard psychologique... Rêve, cauchemar, réalité, on ne sait plus. Ainsi la ponctuation disparaît souvent, les dialogues réussis ne se distinguent pas de la narration elle-même. Une forme figurative illustrant cette nouvelle terre où toutes les règles d'avant la fin sont dépassées, inadaptées.
Peter Heller réunit dans ce premier roman "coup d'essai, coup de maître" tout ce qui le passionne, c'est un écrivain « de plein air », expression parfaite que je recopie de la quatrième de couverture. Dans ces trois livres, j'ai été bluffée, émerveillée par son talent à décrire les paysages, la faune et la flore, les moments de bonheur simple comme suspendus, d'autant plus rares et précieux ici que la narration concerne des évènements survenus 9 ans après la fin de Toute Chose.
L'être humain s'est cru tellement supérieur, intouchable, que l'Apocalypse a eu lieu. Maladie, épidémie, réchauffement planétaire, nous sommes projetés dans une autre configuration inconnue, obligés de revenir à l'essentiel. Une réflexion profonde sur le sens de nos existences, sur le passage du temps que nous perdons, au lieu d'appliquer le principe du carpe diem ; une magnifique histoire d'amitié et d'amour faite de pudeur et de justesse. Vous venez à ce roman pour vous dépouiller du superflu.... et aussi pour rire car l'humour est présent, corrosif. Un grand écrivain !