Éva a lu pour vous ..
Chroniques littéraires
L'Ile au secret
Ragnar Jonasson
La Martinière
6 février 2020
352 pages traduites par Ombeline Marchon
Polar
Chronique
8 juin 2022
La Trilogie de la Dame de Reykjavik comprend :
- La Dame de Reykjavik
- L'île aux secrets
- La dernière tempête
Deuxième tome donc de cette étonnante trilogie qui a la particularité de remonter dans le temps donc de nous faire commencer par la fin en nous donnant des éléments biographiques sur l'héroïne dès le départ et réussissant pourtant à nous tenir en haleine.
Lecture donc très rapide de cet opus avec une mention spéciale pour le choix d'une police de caractère particulièrement agréable.
Ambiance singulière islandaise : l'île est petite, les modes et rythmes de vie dépaysants, un pays en clair obscur où les apparences sont trompeuses, où les volcans peuvent se réveiller soudain et tout figer sous la cendre. Tout est d'une beauté vénéneuse. Dans un décor rude, âpre, authentique, dangereux, la tragédie guette ses proies. Tout paraît inexorable, inextricable. Les êtres humains sont minuscules, écrasés, asservis par la hauteur des falaises, par le soleil omniprésent ou totalement absent.
Un pays qui avait réussi à garder son particularisme pendant de longues années rattrapé dans cet épisode par la mondialisation, la spéculation à tout va, le passage au tout numérique avec les conséquences désastreuses que cela aura quelques années après.
Pourtant tout commence si bien par un weekend en amoureux au Nord-Ouest de l'Islande dans un paysage somptueux de fjords : une cabane en forme de A, un jeune homme transi d'amour pour une jeune femme mutine et mystérieuse... Un avenir radieux s'ouvre enfin, tout est possible... Déjà Ragnar Jonasson sème des cailloux....
C'est sur l'île de Ellidaey au Sud-ouest de l'Islande que le drame se concluera par la mort d'une autre jeune femme, dix ans après le weekend des amoureux.
Entre temps, Hulda, inspectrice à la police de Reykjavik aura tout perdu, par un deuil, elle doit trouver le moyen de continuer à vivre malgré le trou dans sa poitrine, combattant inlassablement pour gravir les échelons et obtenir la reconnaissance professionnelle dans un milieu d'une misogynie folle.
Sous les ordres d'un arriviste l'ayant doublée à chaque promotion possible, en butte aux petitesses des uns et des autres, en permanence sur ses gardes, elle se sent prête à résoudre l'énigme de l'identité de son père, un américain venu en 1947 en Islande...
Mais de retour au pays, c'est elle, de permanence un dimanche, qui est appelée sur les lieux d'une mort que l'on ne peut pour le moment pas qualifier : suicide, accident ou meurtre ?
Les morts réclament justice et vérité... Seule Hulda est capable de les entendre.