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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

L'Éventreur du Palais Royal

Sylvain Larue

De Borée Vents d'Histoire

7 octobre 2021 en format poche

502 pages

Thriller polar historique

Chronique

17 octobre 2021

En premier lieu, j'insiste encore sur la beauté et l'élégance du style littéraire de l'auteur et sa précision extrême quant à la reconstitution historique. Ceci donnant à l'ensemble de l'oeuvre de cet écrivain une place à part dans ma bibliothèque, d'autant plus que son engagement réel et son humanisme apportent le supplément d'âme que je recherche inlassablement, surtout dans les romans policiers et thrillers.


Il prévient que ce tome était destiné à être plus violent puisque se déroulant dans le milieu de la prostitution sous Napoléon III.

En effet, c'est le cas et ce n'est pas un geste gratuit, loin de là : au contraire cela permet de comprendre parfaitement les conditions de vie et de "travail" de ces victimes d'un destin bien cruel.

Plus que de "crudité trash", parlons de réalisme, de vérisme si nous étions à l'Opéra, et je remercie Sylvain Larue pour avoir rendu à ces " travailleuses du sexe" leur humanité, leurs visages, leurs histoires. Elles ne sont pas des statistiques, elles furent des petites filles pleines d'espoir, comme la Gigi du prologue, trop jolie, loin d'être bête mais trop rêveuse pour ce monde impitoyable de la rue, dans une capitale sur laquelle plane l'ombre d'un pervers sadique, Serial Killer de putains.... j'attire votre attention sur le passage de la page 324 à la page 328, description bouleversante de la condition de ces malheureuses.


Le postulat de départ a déjà été utilisé en littérature et au cinéma. Un homme est enfermé voire exécuté alors qu'il clame son innocence ; après son incarcération ou son exécution, les crimes reprennent avec le même modus operandi..... Et évidemment les enquêteurs à l'origine de l'arrestation sont montrés du doigt par la presse, rappelés à l'ordre par la hiérarchie, rien ne va plus. Ici le docteur Magon est décapité pour le massacre de plusieurs prostituées. Il est surnommé " l'Éventreur du Palais Royal " ... Sitôt sa tête récupérée par le bourreau, un cri retentit, celui de la personne découvrant un nouveau cadavre non loin du lieu d'exécution, présentant les mêmes stigmates que les victimes précédentes. Branle bas de combat ! Ce serait-on fourvoyé ? Flashback !


Ce scénario fonctionne parfaitement dans ce Paris de la moitié du XIXe siècle, capitale offrant encore un décor pré-haussmannien, où en parallèle de la police traditionnelle œuvre une brigade secrète d'intervention, La Noble Cour, présidée par Napoléon III himself.

Notre héros, Léandre Lafforgue dit le Goupil, entouré de collègues tous plus compétents et particuliers les uns que les autres dont une femme, l'agent Pantecroët, peut à l'occasion se transformer en loup plutôt qu'en renard, et se métamorphoser en bête fauve aux yeux jaunes de fureur et de sauvagerie. Un être singulier me faisant penser à Wolverine des X-Men mais au XIXe siècle, toujours vêtu de violet. Il cache bien des secrets, est toujours sur le fil du rasoir, regarde toujours avec tendresse ou amour les femmes qui furent ses amantes ou compagnes, dont Céleste, une ancienne prostituée maintenant mariée et mère de famille ; celle-ci, qui a gardé des liens d'amitié avec ses anciennes compagnes de rue, vient lui demander son aide quant à la disparition de l'une d'entre elles. Ce sera la première victime recensée de l'Éventreur du Palais Royal. Le destin est en marche ..


Un thriller policier et historique des plus sombres, nous ramenant à une époque des plus cruelles et violentes à l'encontre de toutes les femmes et en particulier des prostituées, véritables fusibles de cette société corsetée et hypocrite où les désirs concupiscents de certains ne trouvent leur réalisation que grâce à ces rapports tarifés. Sans prostitution, qu'adviendrait-il de la sécurité des autres citoyennes ? La question est malheureusement toujours d'actualité. Un marché lucratif se doublant de trafics d'êtres humains aux origines multiples. En ces années 1854-1855, cela reste encore « artisanal » par rapport à aujourd'hui. Les méthodes d'investigation également sont moins à la pointe de la technologie et pourtant La Noble Cour réussit à débarrasser le monde de ses éléments les plus dangereux. Mais, n'est elle pas aujourd'hui face à un ennemi plus fort et imprenable ? Lavera-t-elle son honneur ?

Léandre Lafforgue alias Le Goupil en ressortira-t-il victorieux ou brisé ?


Une cinquième enquête où la tension est palpable, où les enjeux sont énormes, redonnant voix et chair, enfin, à toutes ces oubliées de nos sociétés, ces belles de nuits brisées par la bestialité de nos sociétés civilisées. Une réussite !

Quatrième de couverture

Justice doit être faite, en ce matin d'été 1855 ! Appréhendé au terme d'une longue investigation, Magon, « l'éventreur du Palais-Royal », meurtrier sadique de prostituées, est conduit à l'échafaud devant lequel, jusqu'au bout, il clame son innocence. Mais quelques instants après que sa tête est tombée, on retrouve le corps d'une autre femme galante, atrocement mutilé... L'hypothèse d'une terrible erreur judiciaire éclate alors dans la presse, encouragée notamment par les déclarations d'un magistrat zélé et d'un commissaire de police obtus, persuadés que les hommes de Léandre Lafforgue n'ont pas suivi la piste qu'ils ont toujours envisagée. C'est l'heure pour le Goupil et ses agents de mener une enquête à haut risque, les obligeant à plonger dans le monde interlope, violent et tabou des amours tarifés, afin à la fois de blanchir pour de bon leur réputation d'enquêteurs et d'éviter aux pauvres filles de joie de tomber entre les griffes du pervers
sanguinaire...

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