Éva a lu pour vous ..
Chroniques littéraires
Inavouable
Zygmunt Miloszewski
Fleuve Noir
2017
591 pages traduites par Kamil Barbarski
Thriller
Chronique
7 mai 2018
« En nos poitrines brûlèrent des flammes placées là par Dieu en personne, alors nous toisons le peuple le front fier, sans troquer nos lauriers contre aucune couronne. Et bien que nos vies n'aient d'utilité, Evviva l'arte ! » Texte de Tetmajer.
En premier lieu, concernant la version française, il faut bien comprendre que nous avons la chance d'avoir un sacré tandem Miloszewski/ Barsbarski, nous offrant à chaque fois un très beau et bon texte. Un vrai plaisir de lecture ! De plus l'élégance de trouver en fin d'ouvrage, les notes de l'auteur ET du traducteur me ravit. C'était également le cas pour la Trilogie précédente.
Ajoutez à cela que ce livre d'aventures façon Indiana Jones puissance quatre, version polonaise, est parfaitement réussi.
Beaucoup de suées froides, d'heures de recherche et de vérifications pour l'auteur avant et pendant sa rédaction. Très solidement ancré dans une réalité historique parfaitement illustrée, cette course poursuite dans le monde de l'Art à obligé l'auteur à relever un sacré défi, celui de nous enthousiasmer, nous donner le tournis, tout en nous émouvant et nous révoltant quant aux exactions des nazis et cie, organisant un immense pillage d'oeuvres inestimables, évidemment pour le compte d'Hitler, ainsi que Himmler et certains autres criminels comme Hans Frank en Pologne.
Nous savons que les faits passés nous sont servis, présentés d'une certaine façon par les puissances, que l'opinion du peuple est tranquillement manipulée depuis toujours par les dirigeants successifs, ce n'est plus à prouver, mais cependant le devoir de mémoire ici est respecté grâce à cette fiction très cinématographique et machiavélique que je souhaiterais pour ma part voir sur grand écran.
Pauvre Zofia, la voilà remise face à son ancien compagnon Karol, toujours aussi insupportable et craquant, devant composer avec un militaire pur jus, Anatole, et supporter une suédoise, Lisa, cambrioleuse de génie franchement agaçante.
Voilà les quatre fantastiques qui mettront leurs pas dans ceux d'un Karol Estreicher, le héros qui revint en Europe après la guerre avec les américains afin de récupérer l'héritage polonais volé : une célèbre photographie que j'ai ajoutée le représente le jour où il remit la main sur La dame à l'hermine de Léonard de Vinci.
Jusqu'au bout du bout, Zygmunt Miloszewski nous ménage des retournements, des pièges, des surprises quant à l'intrigue intime des personnages mais aussi concernant les conséquences géopolitiques de ce qui sera découvert. Il y a aussi du contre espionnage dans ce livre. Voilà, que puis-je ajouter à part que j'ai adoré cette histoire rocambolesque et épicée ? Tout y est, on passe par toutes les couleurs, toute la gamme de sentiments. Fan !