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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Et la guerre est finie

Shmuel T. Meyer

Metropolis Genève

Mars 2021

444 pages

Nouvelles

Chronique

5 mai 2021

Le coffret comprend :

Les Grands Express Européens – Kibboutz – The Great American Disaster.


Félicitations à l'auteur, à la maison d'édition et à Marie Hasse, sa directrice : en effet cet ouvrage a été couronné du Prix Goncourt de la nouvelle 2021.


Un très bel objet, en premier lieu : en effet ce coffret est illustré des œuvres de Samy Briss. Puis la mise en page et la relecture soignées du texte sont à souligner. Le format de poche rend la lecture très agréable, facilitée, pour un sujet Ô combien douloureusement d'actualité : la Guerre et son absolue absurdité, de tous temps en tous lieux.


Les conflits du XXe et XXIe siècles font écho à toutes les guerres stupides, amorales du passé pour lesquelles on envoie à la boucherie de jeunes hommes et femmes. Pour défendre quoi en définitive ? Une utopie, une politique, une révolution, un fantasme, une frontière artificielle, ou plutôt les intérêts de certains, criminels, ivres de plus de pouvoir et de plus de richesse.... ?

Tous ces morts !!!!!

Et si on en revient, comment survivre ? Comment vit-on avec le traumatisme de ce que l'on a vu, avec la culpabilité de ce que l'on a commis ? Comment exister alors que d'autres sont morts atrocement ? Comment reprendre une vie normale après les champs de bataille ou les camps de concentration ? Doit-on dire, raconter ou taire l'infamie, l'indicible ? Devienton pacifiste ou réclame-t-on vengeance, réparation ? Estimons-nous que nous pouvons alors prendre à nouveau les armes pour prendre à d'autres ce que nous pensons nous revenir ? Notre souffrance nous donne-t-elle tous les droits ? Ceux de devenir bourreaux ? Ou décidons-nous de nous battre contre le Mal avec des moyens différents qui sont la justice, la bienveillance, la paix entre les peuples ?


En créant de la beauté, des œuvres d'art, des trilogies telles celle-ci, ne sommes-nous pas encore plus forts, puissants, constructifs que tous les sbires du diable ? Malgré la peine, la tristesse, les deuils, les traumatismes, être diffuseur de la lumière née des ténèbres n'est-il pas la plus magnifique réponse à la barbarie ?


Trois continents, trois époques, trois guerres et toujours les mêmes conséquences, comme si le destin avait le hoquet, bégayait. Quand donc l'humanité comprendra-t-elle ?

Trois nouvelles bouleversantes, analyses sans concession des actes de chacun, description tout en délicatesse et justesse de la fragilité de l'être humain, des sociétés, des utopies. Par le récit d'un voyage en train à travers l'Europe, en nous faisant suivre différents new-yorkais, ou en mettant nos pas dans ceux de kibboutzistes, Shmuel T. Meyer aborde l'horreur de la seconde Guerre Mondiale et de la shoah, puis l'iniquité de la guerre de Corée et du Vietnam pour enfin arriver à la situation en Israël aujourd'hui.


Sur une bande-son jazzy somptueuse, tour à tour mélancolique, glamour, désespérée, tonitruante, électrisante, envoûtante, Shmuel T. Meyer affronte pour nous la peine incommensurable, le sentiment de perte des êtres aimés mais aussi des idéaux, la peur face à ce qui se profile à nouveau partout...


C'est Beau, Puissant, Vibrant malgré le doute en la capacité de l'humanité à cesser les combats.

Certains personnages sont récurrents dans chaque nouvelle, les portraits psychologiques qui nous sont offerts ici sont brossés avec rapidité, sagacité, perfection du geste. L'humour également joue sur l'auto-critique, sens du dérisoire et ironie douce ou acide. Alors pour ne pas être moi aussi pessimiste et désespérée, je m'accroche au bon sourire de l'auteur sur son portrait et à l'étincelle dans son regard. Et l'espoir renaît...

Quatrième de couverture

Trois recueils de nouvelles, trois continents dans ce livre-coffret d’une même itinérance, d’une même errance au travers des ruines d’un monde dévasté par les guerres. L’œil incrédule parfois mais la vision toujours percutante. Et dans une langue poétique, tranchante et lucide.
Après les guerres de 40, de l’indépendance d’Israël ou de Corée, les personnages que l’on croise au fil des pages, certains que l’on retrouve de nouvelles en nouvelles, d’autres qui disparaissent dans la brume d’une existence désaffectée, nous font entrevoir combien, après les guerres, il y en a d’autres encore, intérieures et secrètes et bien plus pernicieuses.
Reprenant une pérégrination entreprise dans Les Villes n’ont pas de toit (Gallimard), Shmuel T. Meyer nous offre dans ce travail de cinq années, une mosaïque de portraits de femmes et d’hommes confrontés à l’histoire et à leur impuissance à la contrarier. On y retrouve ses thèmes de prédilection – l’injustice, le racisme, l’incommunicabilité, mais aussi l’amour, le jazz et une nostalgie qu’il dessine avec humour et cruauté.
Retenu parmi les 100 livres du moment par France Inter.

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