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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Enfants de toutes les nations

Pramoedya Ananta Toer ou Pram

Zulma

2 mars 2017

501 pages traduites par Dominique Vitalyos

Historique

Chronique

24 juin 2017

Deuxième tome du Buru Quartet.

Une histoire javanaise, une comédie humaine au tournant du XXe siècle à la mesure des peuples et du monde moderne, c'est une oeuvre majeure de ce grand homme de la littérature internationale, dont la voix porte loin les cris et les souffrances du peuple javanais et de tous les peuples sous domination coloniale.

Ce récit fut celui conté par Pram à ses compagnons du bagne de l'Ile de Buru.

Donc début XXe siècle, Surabaya en Indonésie, ère de modernisme, apparition du mot Capital, du vélocipède, de la contestation des colonisés, opprimés en Indonésie par les indigènes éduqués pourtant par les européens, dans une pensée blanche.

A l'instar de ces premiers libérateurs, notre héros du tome « Le monde des hommes » Minke, sorti tout juste de l'école HBS, jeune journaliste et écrivain en langue néerlandaise, prend conscience de ce que vivent vraiment le peuple javanais le plus modeste, les femmes, les cultivateurs de riz, au moment où sa jeune épouse Anneliese métisse, lui est enlevée par un demi frère jaloux, où son mariage est même annulé par les autorités néerlandaises en raison de son état d'indigène. Un tsunami psychologique et profond de ce qu'il est lui le javanais 100% à la pensée presque néerlandaise, lui qui ne connait pas vraiment son île et ses habitants. Une vraie remise en question, une mise en abîme afin de devenir l'homme de lettres et le journaliste en malais enfin, pour être compris de ses frères. En cela il est soutenue par sa belle mère Ontosoroh, ancienne concubine d'un propriétaire néerlandais de plantation de canne à sucre mort dans l'infamie, père de Anneliese et en secret chef de famille auparavant à Amsterdam. Son premier fils néerlandais va donc spolié Ontosoroh de la plantation. Révoltée cette femme admirable va tout faire pour que Minke ouvre les yeux et l'emmener à la découverte des campagnes. Il va être bouleversé pour toujours par le destin de la très courageuse Surati qui vendue par son père, le frère de Ontosoroh, au directeur de la sucrerie, va se venger en attrapant la petite vérole et en la lui transmettant; ou par Trunodongo paysan qui se voit acculé par la sucrerie, qui veut lui louer pour une misère ses dernières terres où il cultive le riz. Toutes les mesures coercitives et les menaces sont utilisées pour le faire plier mais il résiste.


C'est donc bien à l'avènement d'un nouvel homme, un nouveau javanais du monde moderne et en révolte, que nous convie Pram avec le lyrisme et la beauté de l'écriture que nous lui connaissons. Quel humaniste, quel héros réel nous rencontrons là par le biais de ses écrits ! Le troisième tome va bientôt être édité.

Quatrième de couverture

Voici le nouveau volet d’une histoire qu’on voudrait sans fin tant elle est captivante et considérable. Où l’on entre pour ne plus en ressortir, sinon heureux d’avoir intimement perçu, à travers la conscience en éveil d’un homme singulier, la comédie humaine à la mesure des peuples et du monde moderne. Avec ses rouages bien rodés d’oppression et de domination. Minke est un jeune journaliste javanais hautement prometteur, cultivé, curieux, détonnant produit du colonialisme hollandais qui tient encore l’Indonésie sous sa coupe. Nyai Ontosoroh, ancienne concubine d’un riche colon, a tout appris à la source de la vie elle-même. Femme puissante, respectée, elle est en passe de perdre son immense domaine par une injustice implacable. L’un et l’autre ont en partage une détermination sans bornes et une grande humanité : le combat n’en est qu’à ses débuts. Minke commence seulement à saisir le sens de l’Histoire qui se fait sous ses yeux...
Par sa richesse romanesque et cette imposante clarté du propos – intellectuel, politique, humain –, Enfant de toutes les nations est une œuvre majeure, publiée en français pour la première fois, et directement traduite de l’indonésien.

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