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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Cataractes

Sonja Delzongle

Denoël

2019

394 pages

Thriller

Chronique

10 août 2019

" L'adaptation des contes est un facteur de lien entré les cultures et permet de prendre conscience que le soi n'est pas une île, mais un territoire relié aux autres. En nous reliant à une parole ancestrale, les contes nous aident à grandir et à penser." France Verrier


J'ai été comme statufiée par la fin de ce roman, ce conte contemporain, en état de sidération, ne trouvant pas le biais par lequel commencer à rédiger cet avis. De plus, l'engagement très personnel de l'auteur avec ce sujet, le courage qu'il lui a fallu pour se plonger ainsi dans un passé aussi terrifiant que peut être une guerre civile entre frères de la même terre et ses conséquences et répliques depuis, ont fini de me tétaniser.


La magla ou brume, encerclant pour protéger ou perdre les hommes dans la montagne, est ici partout présente au propre comme au figuré, dans l'esprit de celui qui revient sur les lieux de sa prime enfance. La vase et le brouillard le retiennent toujours après quarante ans, pendant lesquels, il a tout fait pour construire une vie normale, loin des Balkans, loin de son ancien village.

Le prologue se lit en apnée tant l'émotion nous submerge et les battements du coeur s'accélèrent. Le village de Zavoï est englouti alors que Jan a trois ans. Son chien le sauve, deux hommes lui portent secours, enfin un montagnard l'abrite dans sa cabane le temps de retrouver des membres de sa famille. Ses grands parents le récupèrent mais les quinze jours passés avec Djol vont tout changer pour Jan Kosta.


Quarante ans plus tard le voici à Dubaï, marié, père d'un petite fille, il est devenu hydrogéologue, comme par évidence. Une tempête de sable s'abat sur la cité à l'instar de l'ouragan que va déchaîner l'arrivée de Vladimir, un ami de fac ingénieur, venu de la région de Zavoï pour demander à Kosta un immense service. Il n'a confiance qu'en lui pour expertiser le barrage et la centrale qui ont été construits à la va vite sur ce site. Des fissures, des incidents se multiplient.

De plus, certains employés présentent des troubles, ont des hallucinations, des sautes d'humeur, des comportements irrationnels. Les mêmes phénomènes ont été constatés dans le monastère voisin. L'origine serait-elle à chercher dans l'eau, celle qui alimente la centrale et la demeure des moines ?


Tiraillé entre son envie de rester auprès de sa fille et l'appel de sa terre natale, Kosta accepte finalement la mission : celle de remonter à l'endroit où jaillit la source d'eau pure, d'y faire des prélèvements. Plus il grimpera sur la montagne, Babin Zub ou Dent de la Vieille, plus les années s'effaceront, pour le mettre face à son passé endormi qui ne demande qu'à renaître. Il doit être accompagné par une journaliste amie de Vladimir, Marija. Partis tous deux, des évènements de plus en plus dramatiques se succèdent à la centrale, des meurtres, des disparitions.


Des fantômes, des âmes errantes, le village englouti rejaillissant des eaux, des cris terribles finissent de terroriser les employés et les habitants. Un monde parallèle, maléfique semble s'ouvrir depuis le retour de Jan, le seul rescapé de la catastrophe de Zavoï.

La milice tourne en rond, ne trouve pas la piste du tueur, certains disent avoir vu un être mi homme - mi animal.... Des traces de pas gigantesques semblent avérer cette interprétation des faits.


Cette terre qui fut martyre, engloutie, bafouée se venge-t-elle ? Il y a t-il une rédemption possible pour les guerriers d'hier, pour les blasphémateurs de la nature ? Des Ombres noires fomentent des complots dans l'obscurité contre cette centrale dont la construction n'a jamais été acceptée pour des raisons écologiques. Le monde est en profonde mutation, la nature se venge.

Et Kosta perdu dans la magla affronte ses démons intimes et découvre des vérités indicibles jusque là. Peut-il en réchapper ?


« Sonja Delzongle pousse là où on ne s'y attend pas les curseurs de la noirceur humaine. »

Un thriller qui affirme encore plus, si cela était possible, le talent incontournable et exceptionnel de cette auteure. Une des plus belles plumes et personnalités du monde de la littérature noire française contemporaine, un récit à part avec ce supplément d'âme indispensable à l'élaboration d'une oeuvre, patiemment, artisanalement, artistiquement.

Un roman qui m'accompagne dorénavant ainsi que les voix de toutes les victimes de la barbarie.... Bouleversant !

Quatrième de couverture

« C'est une folie de vouloir triompher de la nature. »
Il y a quarante ans, le petit Jan Kosta, trois ans, a été l'un des rares survivants de la terrible catastrophe de Zavoï. Lors d'un gigantesque glissement de terrain, ce village des Balkans a été littéralement englouti sous des torrents de boue.
Sauvé par son chien qui l'a traîné, inconscient, hors de l'eau fangeuse, Jan a perdu toute sa famille.
Devenu hydrogéologue, Jan reçoit un coup de fil alarmé d'un ami ingénieur. Il se passe des choses étranges dans et autour de la centrale construite sur les flancs de la montagne de son enfance.
Les gens ont des comportements imprévisibles, parfois violents. Les moines du monastère voisin ont tous disparu, et les bâtiments délaissés accueillent désormais un institut psychiatrique.
Vladimir demande à Jan de venir étudier les faits. Que le mal vienne de la centrale, de la montagne ou des hommes, si un nouveau drame est sur le point de se produire, seul un survivant de Zavoï aura une chance de pouvoir tout arrêter."

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