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Éva a lu pour vous ..

Chroniques littéraires

Boréal

Sonja Delzongle

Denoël Sueurs Froides

2018

444 pages

Thriller

Chronique

1 avril 2018

« Maybe I'm foolish, maybe I'm blind

Thinking I can see through this and see what's behind

Got no way to prove it so maybe I'm blind


But I'm only human after all, I'm only human after all

Don't put your blame on me


Take a look in the mirror and what do you see

Do you see it clearer or are you deceived on what you believe


Cos I'm only human after all, you're only human after all

Don't put the blame on me Don't put your blame on me....»

Chanson « Human » de Rag'n Bone Man


Peut-être est-ce bien là le problème ? Nous ne sommes que des humains, jamais notre faute, toujours celle de l'autre. Nous sommes les animaux les plus stupides et prétentieux de la planète ! Tellement suicidaires que nous détruisons notre propre lieu de vie, notre maison universelle, notre Terre.

Et ce faisant, nous tuons des centaines et des centaines de nos soeurs et frères, humains ou animaux. Nous rayons des races entières de faune et espèces de flore, indispensables à l'équilibre de l'écosystème, et à notre survie dans les siècles à venir. Nous massacrons, assassinons, mais les cadavres ne sont pas assez visibles, semble-t-il, pour notre conscience aveugle ! Continuons à jouer les autruches malgré les alertes ! Nous sommes tous coupables !


Base Arctica, 1er janvier 2017, région de Thulé, Groenland. J3. La deuxième équipe de scientifiques vient de prendre le relais de la précédente, des spécialistes d'horizon divers :

Roger Ferguson, du ministère de l'Environnement danois, chef d'expédition et sismologue, Anita Whale, chef en second, climatologue britannique, Atsuko Murata, responsable de recherches et géologue japonaise, Dick Malte, glaciologue canadien, Mathieu Desjours, étudiant français, photographe vidéaste et interprète en inuit de l'expédition, et Akash Mouni, chef de cuisine réunionnais.


Ils sont là pour une mission de surveillance du réchauffement climatique et donner l'alerte quant aux conséquences prévisibles, à plus ou moins longue échéance, de ce phénomène sur la planète. L'inlandsis représente 80% du Groenland, des failles vertigineuses soudaines dans la couche de glace seraient une catastrophe annonciatrice de bien pire. La mission d'Arctica est donc primordiale.


Une sortie d'une partie de l'équipe afin de prélever des carottes de glace ensuite analysées par Dick, tourne au cauchemar. Arrivée dans une vallée, une vision indescriptible de milliers de bœufs musqués pris dans le permafrost, yeux terrorisés figés à jamais dans l'horreur, les tétanise. Tout autour de ce cimetière veillent des gigantesques statues de pierres.


Ainsi plusieurs hécatombes animales inexplicables ont été signalées depuis près de cinquante ans. C'est la mission de Luv Svendsen, biologiste norvégienne célèbre et détestée par certains, d'en faire le relevé exhaustif. Travaillant pour la Wildlife Protection Society, elle doit se terrer dans un habitat invisible en Norvège, avec son bébé Joy. Son mari Dave, souvent absent, paye même un garde du corps depuis que Luv a été victime d'une tentative de meurtre, enceinte, à Oslo. Elle reçoit alors de très mauvaises nouvelles d'un ami grand reporter au National Geographic, Niels Olsen, concernant l'extinction des abeilles, gravissime pour la survie de toutes les espèces, et une autre de sa mère l'appelant de Londres. Son monde personnel est sur le point de s'écrouler, elle ne peut plus se cacher malgré les protestations de Dave.


La mise en place est faite : nous voici projetés dans un thriller engagé politiquement au sens pur du mot, et écologiquement, très documenté, flippant, car basé sur une réalité terrorisante pour tous. C'est aussi un thriller psychologique et anxiogène, dans cette nuit infinie, ce blizzard coupant, ce froid impensable, dans une sorte de huis clos, coupé de toute vie normale, où la moindre erreur, la plus petite maladresse sont fatales, où chacun a des secrets. .


Ce livre est un récit "cinématographique" avec des scènes incroyables de beauté, de très grand spectacle, puis des moments intimistes accentuant notre empathie pour les membres de la mission ou les groenlandais ; magistralement écrit et construit, c'est aussi un lanceur d'alerte.


Peur au ventre quant au destin des personnages, de Luv en particulier, terreur quant à des faits réels passés et actuels et leurs conséquences possibles sur la Terre.


Être humain, ou être, simplement être un des éléments de ce monde animal, en toute humilité et respect de la Nature. En sommes-nous capables ?

Boréal est un roman à l'impact évident, universel, en plus d'être une œuvre littéraire de grande facture.

C'était mon dernier livre de cette auteure, j'en ressors affermie dans mes convictions et reconnaissante de m'avoir remis en mémoire immédiate, l'essentiel.

« I'm a human but I don't want to be blind. »

Quatrième de couverture

Janvier 2017, au Groenland. Là, dans le sol gelé, un œil énorme, globuleux, fixe le ciel. On peut y lire une peur intense.
C'est ainsi que huit scientifiques partis en mission de reconnaissance découvrent avec stupeur un bœuf musqué pris dans la glace. Puis un autre, et encore un autre. Autour d'eux, aussi loin que portent leurs lampes frontales, des centaines de cadavres sont prisonniers du permafrost devenu un immense cimetière. Pour comprendre l'origine de cette hécatombe, le chef de la mission fait appel à Luv Svendsen, spécialiste de ces phénomènes. Empêtrée dans une vie privée compliquée, et assez soulagée de pouvoir s'immerger dans le travail, Luv s'envole vers le Groenland. Ils sont maintenant neuf hommes et femmes, isolés dans la nuit polaire. Le lendemain a lieu la première disparition.

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