Septième et dernier tome de la Saga de Tancrède le Normand ; ...je pensais qu'il n'y en avait que six ... Oups !

Prologue

« Je crois que j'ai enfin compris quel serait mon destin quand Rafik m'a désigné cette fleur épanouie sur le sol aride du désert syrien. Cette plante qu'il nommait « rose de Jéricho », mais que les croisés appelaient « fleur de résurrection ». Cette fleur est capable d'arracher ses racines aux sols qui ne pouvaient la nourrir, puis, se rétractant, s'assèchant, se laisser porter par les vents jusqu'au lieu où enfin elle pourrait refleurir. Étrange symbole que le Bédouin m'offrait là.

N'avais-je pas, moi aussi, connu bien des paysages ? N'étais-je pas parti des confins de la verte Normandie pour la Méditerranée et la lointaine Sicile avant de jeter l'ancre à Saint-Syméon, le port d'Antioche ? N'essayais-je pas ici, au cœur des États latins d'Orient, de trouver enfin la terre qui me conviendrait, à moi, Tancrède d'Anaor ? »

Comme toujours, il est extrêmement difficile de ne pas lire d'une traite un livre de cette auteure tant elle écrit magnifiquement. De plus, son travail historique de préparation en amont sur toute cette région d'orient, sur la situation géopolitique, les tractations, guerres et trahisons entre les différents occupants au XIIe siècle de ces terres, lui permet de rendre limpide ce qui au départ est d'une réelle complexité.

C'est dans ce contexte que débarque Tancrède d'Anaor, parti de ses terres de Sicile, désireux de comprendre la prédiction qui lui a été faite voici des années... Une partie de celle-ci s'est réalisée, reste la fin, celle qui concerne son passage du statut de roi à mendiant...

Mais d'abord, capturé dès son arrivée par les troupes de Noureddine et enfermé dans la prison d'Alep, il réussit au bout de plusieurs mois d'enfermement lui permettant de comprendre la situation politique dans les états latins d'Orient, à s'évader avec l'aide d'un bédouin Rafik.

Ainsi les Francs occupent une partie des Terres, les Siciliens, Génois et Pisans se disputent le pouvoir, Byzance surveille tout ce joli monde et en particulier la Sérénissime qui réussit à accroître trop vite, à son goût, ses possessions et son pouvoir.... Tout n'est donc que complots, guerres intestines, la moindre brindille peut mettre le feu aux poudres. L'Orient est source de disputes entre des puissances rivales dont les moindres n'étaient pas Venise et Bysance.

Le but de Tancrède est de rejoindre au plus vite Antioche. Sitôt en place, le prévôt l'accueille avec soulagement, le sachant formé par le célèbre Hugues de Tarse, à élucider des crimes. Trois hommes ont été assassinés : un marin, un grand marchand, ami d'enfance de Leonardo Michiel fils du Doge de Venise, et un clerc employé par la famille Acontano, tous trois vénitiens. Tous trois empoisonnés. Qui a créé le filtre et quel est l'instigateur de ces meurtres et pourquoi ?

Le patriarche d'Antioche Aymeri de Limoges adjoint Godefroy à Tancrède celui-ci déjà protégé par le Bédouin Ali qui le suit depuis le départ du campement de Rafik.

Mais la nuit, les rêves du jeune homme sont hantés par une femme magnifique à la chevelure de jais aux yeux verts pailletés d'or... Le destin est en marche à nouveau en cette Antioche où règne un roi bien faible et mal conseillé Bohémond III.